Composée d’artistes musiciens et de journalistes et dirigée par la représentante de « Campagne pour un commerce équitable » (CPCE) Mme Belèn de la Banda, la mission a d’abord rencontré les producteurs. Elle leur a expliqué les objectifs visés par la visite et reçu l’historique de la Vallée du Kou fait par le président du CIR-B Lassina Berthé. Ensuite elle a pu assister au repiquage du riz dans les champs et discuter avec les producteurs de leurs conditions de travail et des difficultés rencontrées.

Selon Mme Belèn, son département a pour mission de lutter contre la pauvreté dans les pays du tiers-monde en dénonçant les inégalités tant au niveau de l’agriculture que du commerce international.

Pour la circonstance, le CPCE emploie des moyens tels que le lobbying pour faire pression sur les autorités gouvernementales ou des visites comme celle de la vallée du Kou qui leur permettent, avec l’appui des artistes et des médias membres de l’ONG, de montrer aux yeux du monde (surtout aux Européens) la misère des producteurs africains. Dans la perspective de la grande rencontre de l’OMC prévue en décembre prochain à Hong Kong, la CPCE compte sensibiliser un grand nombre de producteurs ainsi que les acteurs de la société civile pour obtenir au moins 10 millions de signatures pour défendre la cause du coton et du riz africain lors de la réunion.

Mme Bélen a positivement apprécié le travail abattu sur les 1400 ha de terres cultivables de la Vallée. « Ils réalisent des résultats surprenants avec le peu de moyens dont ils disposent et dans des conditions très difficiles. Ils méritent qu’on les soutiennent et qu’on défende leur cause » a-t-elle déclaré.

Pour M. Théophile Dipama, secrétaire exécutif du CIR-B, le partenariat avec Intermon OXFAM est d’un grand secours pour la filière riz burkinabè dans la résolution des problèmes qu’elle rencontre surtout au niveau international. En outre, toujours selon M. Dipama, à l’issue des visites qu’effectue l’ONG sur le terrain, des projets en faveur de la filière leur sont présentés. Et elle a toujours fait suite à ses projets en allouant au CIR-B des financements qui ont permis de réaliser de nombreuses activités dont la mise en place très prochaine de l’union nationale des producteurs de riz du Burkina.

De l’avis de M. Dipama, ce genre de partenariats a permis d’amorcer beaucoup de difficultés. « En effet, dira-t-il, le problème du riz n’est plus de savoir s’il est nutritif ou pas. De nombreuses campagnes de sensibilisation ont aidé les populations à comprendre que c’est un riz de qualité. Maintenant c’est le problème du réseau de distribution qui se pose. Mais avec l’aide de nos partenaires, nous espérons que très bientôt le riz local sera partout sur le marché national ».

Pour ce qui est du prix de vente du riz local que les consommateurs jugent plus élevé que celui du riz importé, M. Dipama affirme que le problème ne se posera plus, « car les valeurs nutritives de ce riz étant bien connu des populations présentement, je suis sûr n’hésiteront pas à s’en procurer » a-t-il ajouté.

Le CIR-B reçoit aussi des stagiaires canadiens et burkinabé envoyés par le Centre canadien d’études et de coopération international et l’Entraide universitaire mondiale du Canada (CECI/EUMC). Ces stagiaires qui ont également effectué le déplacement de la Vallée du Kou ont pour objectif d’étudier dans quelles mesures rendre disponible le riz étuvé dans les super marchés.

Avant de se rendre à la Vallée du Kou, la mission a rendu une visite de courtoisie au chef de la cellule de gestion du Plan d’action de la filière riz (PAFR). Les membres de la mission ont ainsi pu faire connaissance avec le PAFR et apprécier à sa juste valeur ce qui s’y fait.

Clarisse HEMA
Sidwaya