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Groupement Nongtaaba d’Ipala : Des femmes rurales à la croisade contre la pauvreté

Publié le mercredi 27 juillet 2005 à 07h20min

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A Ipala, un village de Rapadman, dans le département de Zam (province du Ganzourgou), plus de cinquante (50) femmes se battent à leur façon contre la pauvreté, par la vente de produits agricoles. Il s’agit du groupement Nongtaaba.

Le groupement Nongtaaba d’Ipala mobilise les femmes dans le but de les aider à sortir de la pauvreté. En douze (12) ans d’existence, les femmes de ce groupement sont parvenues à une indépendance financière. Dès le départ, elles avaient un champ collectif où elles ne cultivaient que l’arachide. Pendant trois (3) ans, la culture et surtout la vente d’arachide leur a permis d’épargner "250 000 F CFA", selon la présidente du groupement, Mme Clarisse Ouédraogo.

Toutefois, celle-ci a révélé que dans le champ collectif, quelques bonnes volontés se donnaient à fond dans le travail tandis que d’autres ne faisaient rien. Et comme le dit le proverbe, "à malin, malin et demi", il a été décidé d’abandonner le champ collectif d’arachide pour que chaque femme se consacre à son champ personnel mais à une condition : une partie des récoltes annuelles est versée au groupement. C’est ainsi que pendant les récoltes, le mil, le haricot, le maïs, etc., sont collectés et vendus au profit du groupement. Cet argent leur sert de fonds de roulement. C’est également à partir de cet argent qu’elles résolvent les problèmes financiers du groupement.

Grâce à cet argent, elles sont en train de construire un siège en banco, une maisonnette de vingt (20) tôles. Ce qui leur servira en même temps de centre d’alphabétisation. Pour l’instant, elles se contentent d’une case ronde comme "maison de la femme" où elles se rencontrent pour échanger sur la manière de sortir définitivement de la pauvreté.

Le système d’emprunt

Dans le groupement, chaque femme mène une petite activité de revenu telles que la restauration, la préparation du dolo, la vente de bois, de grain de riz local et autres. De ce fait, elle emprunte souvent de l’argent à la caisse du groupement et rembourse avec un intérêt. Par exemple, si une femme emprunte 5 000 F CFA, elle doit les rembourser le mois prochain avec 1 000 F CFA d’intérêt. Telle est la règle et toutes sont tenues de la respecter. Mais pour renforcer leur caisse, les femmes souhaitent avoir à leur disposition du matériel agricole performant, notamment des charrues. "Et pourquoi pas un tracteur ?", s’est demandée la présidente.

Les femmes ont unanimement reconnu que le manque d’eau est un handicap pour la bonne marche de leurs activités quotidiennes. Aussi, rêvent-elles d’avoir un jour une retenue d’eau : un barrage, un forage, une pompe, "n’importe lequel serait le bienvenu", ont-elle soutenu d’une même voix, tout en ajoutant qu’un moulin à grain les soulagerait énormément. Cependant, elles ont affirmé qu’elles laissent le libre choix à toute bonne volonté qui voudrait bien voler à leur secours, de leur offrir ce qu’elle a.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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