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Pastoralisme au Burkina : Parent pauvre des plans locaux de développement

Publié le dimanche 25 novembre 2018 à 22h09min

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Pastoralisme au Burkina : Parent pauvre des plans locaux de développement

Selon l’analyse de la prise en compte du pastoralisme dans les plans communaux de développement (PCD) et les plans annuels d’investissement (PAI) de neuf (9) communes rurales et urbaines, le secteur est insuffisamment pris en compte dans les documents de planification de développement local.

L’étude visant l’évaluation de la prise en compte du pastoralisme dans les plans communaux de développement et les plans annuels d’investissements de neuf (09) communes rurales et urbaines du Burkina Faso a été restituée à Manga. Cette étude a globalement conclu à une insuffisance de planification des activités pastorales.

Cette étude diligentée par l’Association pour la Promotion de l’élevage au Sahel et en Savane (APESS) et la Plate-forme d’Actions pour la Sécurisation des Ménages Pastoraux (PASMEP) s’exécute dans le cadre de la mise en œuvre du programme de plaidoyer collaboratif basé sur des évidences, dénommé « Voix pour le changement » (V4CP), financé par l’Organisation Néerlandaise de développement (SNV). L’objectif recherché à travers cette étude, selon Modibo Oumarou, coordonnateur de APESS, est de « disposer de preuves tangibles pour alimenter le plaidoyer que les OSC pastorales du Burkina Faso font à l’endroit des décideurs ».

Un secteur bénéfique mais pas très en vue !

Les résultats de l’étude qui a concerné le communes de Béré, Bindé, Po, Guiaro, Gayeri, Baraboulé, Thiou, Dori, et Banfora, montrent que les activités relatives au pastoralisme ne sont pas systématiquement traitées dans la majorité des PCD analysées. Dans certains cas, elles sont passées sous silence. Or dans bien des communes, l’élevage et le pastoralisme constituent d’importantes sources de revenus pour les populations et pour les recettes communales.

Les activités pastorales n’étant pas décrites dans l’analyse du contexte local, logiquement elles sont exclues des difficultés structurelles et dans les activités planifiées. Dans certains cas, on retrouve des activités planifiées en faveur du pastoralisme mais qui n’ont pas de lien avec le contexte d’évolution de la commune. « Sur les neufs (9) PCD étudiées, seulement trois (3) traitent de manière satisfaisante la question du pastoralisme en termes de nombre d’activités programmés et de budget alloué », a indiqué Vincent Zerbo, consultant commis pour l’étude.

L’une des faiblesses relevées dans les documents concerne les ressources allouées qui, dans leur majorité sont très faibles. Le consultant a relevé également que lorsque des investissements sont faits, ils ne sont très souvent pas pérennes. Or pour Modibo Oumarou, « la prise en compte du pastoralisme dans la planification de développement local permet de canaliser les investissements dans ce secteur et de réduire un tant soit peu les conflits entre les utilisateurs des ressources naturelles ».

Donner au pastoralisme, une place importante pour booster le développement local

Pour prendre en compte le secteur de l’élevage et du pastoralisme qui contribue pour 18 % du produit intérieur brut, les participants, recommandent aux responsables des OSC pastorales de conduire des actions de plaidoyer auprès des décideurs aux niveaux communal, régional et national. Ils recommandent également de bien décrire les difficultés des pasteurs dans les PCD/PAI et de planifier les activités en tenant compte de ce secteur qui contribuent à 34% à la formation des revenus en milieu rural.

Ils demandent de prévoir des montants conséquents en investissement pour le pastoralisme dans les communes. Il faut également veiller à ce que les activités programmées dans les PCD soient traduites en actions concrètes. Les maires présents à cette restitution ont souhaité que les OSC pastorales participent davantage à l’élaboration des documents de planification des communes et des conseils régionaux.

L’élaboration d’un guide spécifique permettra d’intégrer les questions pastorales dans les PAI/ PCD. PASMEP et APESS ont pris l’engagement de faciliter cette recommandation afin de susciter davantage la sensibilité à l’élevage pastorale.

L’atelier de restitution qui s’est tenu le 22 novembre 2018 dans la salle de réunion de l’OCADES Manga a réuni les maires des neufs (9) communes concernées, les points focaux des directions générales du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MRAH), les représentants de la Chambre d’Agriculture et du Conseil Régional. Tout en validant l’étude, les parties prenantes ont souhaité l’approfondissement de l’étude en analysant les déterminants de la faible prise en compte du pastoralisme dans les PCD et PAI.

Pour les OSC pastorales, c’est déjà un pas de franchi que de savoir le niveau de prise en compte du pastoralisme dans les référentiels de planification. Cela leur permettra d’atteindre les objectifs du programme « Voix pour le Changement » par la veille citoyenne et par l’interpellation des décideurs afin que les lignes bougent en faveur d’un élevage pastoral apaisé.

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Vos commentaires

  • Le 29 novembre 2018 à 12:38, par Abdramane En réponse à : Pastoralisme au Burkina : Parent pauvre des plans locaux de développement

    En principe ces deux activités vont de paire. Il faudra travailler a sensibiliser les populations sur la synergie de ces deux activité (élevage et agriculture) afin que puisse les prendre en compte les pcd. Car bien qu ’une localité ne soit pas à prédominance pastorale elle fréquenté par des pasteurs en quête de pâturage.

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