Peuple du Burkina Faso, population de la province du Soum, résidents de la ville de Djibo, face à l’exposition dangereuse de la vie humaine dans votre localité et comme presque partout au Burkina Faso en ce moment, notre conviction est que la solidarité humaine et l’amour de la patrie doit se mettre en marche contre vents et marées.

L’opportunité nous est donnée, à l’occasion de ce point de presse organisé dans votre cité, de témoigner et de manifester clairement, ici, toute notre affection aux Burkinabè sans distinction aucune et particulièrement à la population de la province du Soum.

Votre vie au sein de cette province est devenue une équation problématique à multiples inconnues. Au nombre desquelles nous constatons des difficultés liées au manque crucial de besoins primaires à savoir vivre, se nourrir, se soigner, se loger et se vêtir...

A cause de l’insécurité grandissante, votre province semble être oubliée, vos droits les plus élémentaires sont bafoués, le droit à la vie au sein de votre patrie, sur la terre de vos ancêtres semble plus relever actuellement de l’utopie que de la réalité.

Nous, FPR, formation politique de l’opposition, avons décidé de braver le danger et venir vous offrir symboliquement des produits de première nécessité, signe de notre amour, de notre solidarité, de notre encouragement et de notre compassion pour toutes les souffrances palpables que vous avez vécu et continuez de vivre.

Nous n’avons certes pas l’exercice du pouvoir d’Etat, ni les moyens de l’Etat à notre disposition, nous ne sommes pas au sommet de l’Etat depuis plus de 30 ans ; la vivante responsabilité d’assurer la sécurité des personnes et des biens ne nous incombe pas, mais fidèle à nos idéaux, nous avons décidé de venir vous rendre visite, de compatir avec vous et de vous soutenir chez vous.

En cette période cruciale de la vie de notre nation, marquée par une insécurité béante liée aux diverses attaques, nous sommes conscients du fait qu’il nous faut rester uni. Mais si l’union sacrée des filles et fils du Burkina Faso telle que réclament nos gouvernants, doit impliquer une complicité, un silence coupable au point de ne pas mettre les uns et les autres devant leurs responsabilités, alors cela risque d’entrainer la nation vers une voie extrêmement périlleuse. Les défaillances managériales sont visibles. Les responsabilités doivent être situées.

Nous l’avons clairement dit de par le passé, lorsque les premiers responsables, les veilleurs dorment, l’ennemi s’empare de la cité. Nous dénonçons à nouveau, la gouvernance actuelle marquée par une souffrance de plus en plus accrue du peuple (recul sur le plan économique, comme illustre le dernier classement mondial de doing business dont le pays est passé de la 148e à la 151e position).

Dire encore, qu’il s’agit bien d’une gouvernance par tâtonnement, sans innovation et sans créativité, ne serait pas de trop. A titre d’exemple et par illustration, lorsque l’opposition politique sous la houlette du Chef de file de l’opposition a organisé le 29 septembre dernier à Ouagadougou, sa marche de protestation et de soutien aux FDS (Forces de défense et de sécurité), après avoir ouvertement qualifié l’opposition de revanchard entre autres, nous avons constaté que ceux qui nous gouvernent, au lieu de trouver des solutions idoines et concrètes aux problèmes saillants, ont entamé des manœuvres politiciennes en organisant également des marches de soutien au FDS dans diverses villes (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Zorgho, Koudougou…).

Toutefois, à la lumière de leurs marches organisées hâtivement, la question évocatrice qui se pose est la suivante : est ce qu’il y avait une véritable volonté de soutien aux FDS ? Et si tel était le cas, pourquoi avoir attendu que l’opposition organise sa marche avant de se réveiller et de commencer à courir partout ? Comme on le dit souvent au Burkina Faso, le manque d’esprit d’initiative est parfois très flagrant ; on excelle juste dans l’art du copier-coller, alors que savons tous que la copie diffère toujours de l’original.

Après la présente action de solidarité et de soutien sincère du FPR à l’endroit des FDS et des populations de Djibo, nous ne seront également pas étonnés de constater dans les jours qui viendront que ceux qui nous gouvernent se mettent à courir dans les provinces en vue de chercher à reproduire les mêmes actions.

Comme d’habitude, on se posera aussi de droit, la question de savoir si cela relève de la manipulation pure et simple en vue de chercher à protéger des intérêts égoïstes ou s’il s’agit d’un amour véritable en faveur du peuple ? Dans tous les cas, le peuple Burkinabè est mature, il voit et analyse tout.

Au FPR, parti de la jeunesse, Nous croyons au pluralisme et à la diversité des opinions, nous avons besoins de tous pour la construction de notre patrie, nous avons foi au dialogue et à la réconciliation mais sans une justice sociale équitable il sera difficile d’avancer avec le peuple, chers dirigeants. Que l’on ne se trompe pas, garder le silence quand une maison brûle est un crime.

Nous saluons la mémoire de tous ceux qui sont tombés au combat (civils, militaires et paramilitaires) dans cette situation malheureuse d’attaques diverses. Nous réclamons justice pour eux et nous leur disons qu’ils ont été nos devanciers sur le chemin de la mort, mais nous poursuivrons l’honorable combat pour un Burkina Faso juste et prospère.

Pour clore, le FPR désapprouve avec fermeté la dernière augmentation du prix du carburant. Nous estimons qu’une variation en hausse de 75 F CFA sur le litre est énorme, et en tant que patriotes engagés, nous n’acceptons pas cette mesure assassine et sans pitié à l’endroit du peuple burkinabè qui consent déjà d’énormes sacrifices pour sa survie.

Nous encourageons également une fois de plus, nos vaillants soldats (FDS) qui se battent nuit et jour à leur corps défendant, contre le terrorisme et toutes sortes de menaces à mesure de perturber la quiétude des Burkinabè.

Notre combat est et restera :

  Celui des libertés publiques, de l’ordre public et de la sécurité nationale,
  Celui du maintien de l’unité et de l’intégrité du territoire national,
  Celui d’une démocratie au bénéfice de tous et non d’un clan,
  Celui de tous ceux qui rêvent d’un Renouveau au Burkina Faso.

Vive la Jeunesse consciente, Pour Le Bureau Exécutif National
Vive le FPR, Dieu bénisse le Burkina Faso. Le Président National.

Fait à Djibo le 17/11/18.

(1) Le titre est du journal