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Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

Publié le lundi 19 novembre 2018 à 00h24min

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Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

Ceci est une déclaration du président du parti politique « Le Faso autrement », Ablassé Ouédraogo. Tout en fustigeant la décision du gouvernement d’augmenter le prix du litre à la pompe du super et du gasoil, l’opposant politique propose des solutions pour une stabilisation du prix du carburant. Lisez plutôt !

L’énergie est la base du développement. Autrement dit, le carburant est pour l’économie ce qu’est le sang pour le corps humain. Donc, toute action sur le carburant affecte directement l’économie. Les prix connaîtront une surchauffe généralisée et les Burkinabè les plus démunis, c’est-à-dire l’ensemble des Burkinabè en fait, vivront le calvaire et l’enfer.

L’ampleur des conséquences de cette augmentation du prix du carburant sur les autres produits de grande consommation et de certains services sera difficilement supportable par la population. Et ainsi, la « rochosité » continue d’approfondir son enracinement et d’étendre ses tentacules.

C’est dire que, pour une économie aussi désarticulée et exsangue, comme l’est celle du Burkina Faso de nos jours, une augmentation des prix du carburant de 75 Fcfa en une seule fois et en même temps pour l’essence super 91 et le gazoline ne peut qu’être un coup de massue qui pourrait lui être fatal.

La cacophonie dans l’argumentaire du gouvernement pour justifier sa décision prise en Conseil de ministres tenu le mercredi 8 octobre 2018 en l’absence remarquée du Président du Faso est une illustration de la gouvernance à tâtons et sans vision de SEM Roch Marc Christian KABORE et de son régime.

En effet, quand le gouvernement par son Porte-Parole explique la mesure prise par la nécessité de sauver la SONABHY qui serait dans une piteuse situation financière et à cause du prix élevé du pétrole sur le marché, le ministre en charge du Commerce dans le même gouvernement parle d’effort de guerre que doit supporter le pays.
Aucun de ces arguments ne tient la route et ne peut donc justifier la décision d’augmentation du prix du carburant, de cette façon :

• Sur la situation financière catastrophique de la SONABHY :

Rappelons qu’à la dernière Assemblée générale des Sociétés d’Etat, tenue à Ouagadougou du 28 au 29 juin 2018, la santé financière et les hautes performances de la SONABHY ont été saluées dans le rapport de performance des Sociétés d’Etat exercice 2017. Et la situation resplendissante de la SONABHY s’illustre par sa forte contribution au budget de l’Etat à hauteur de 157,627 milliards Fcfa en 2016 représentant 73,74 pourcent de la contribution de toutes les Sociétés d’Etat.

Dans le même temps, le gouvernement indique devoir à la SONABHY une dette à hauteur de 240 milliards Fcfa sans en expliquer clairement la structuration. Et s’il y a une exigence de vérité et de responsabilité à démontrer comme le prétend le Président du Faso, c’est de donner aux fins de transparence toutes les informations et les justifications réelles de cette dette qui plomberait les activités de la SONABHY, perçue tout simplement chez tous les Burkinabè, tout comme la LONAB comme une vache à lait des gouvernants. De ce qui précède, il est difficile de parler de situation financière tendue dans cette entreprise en l’espace de 4 mois.

Et si c’était vraiment le cas, un audit externe s’impose immédiatement en même temps que la suspension de l’équipe de direction de cette entreprise hautement stratégique pour notre pays.

• L’effort de guerre du ministre chargé du Commerce à payer par les consommateurs :

Dans le Burkina Faso d’aujourd’hui, parler d’effort de guerre est ubuesque, extrêmement dangereux et ne sert qu’à installer artificiellement la psychose au sein de la population. Il est impératif que très vite le gouvernement fasse le démenti de ce fallacieux argument qui a été servi aux Burkinabè.

Le Burkina Faso n’est pas en état de guerre et plaise à Dieu, il ne le sera pas. Et quand bien même ce serait le cas, il n’appartient pas à un Ministre quel qu’il soit et surtout pas celui en charge du Commerce, de venir l’annoncer sur le plateau de la RTB /Télé. Seul le Chef de l’Etat peut déclarer l’état de guerre et seule l’Assemblée nationale peut décider de l’effort de guerre qui dans cette hypothèse, est constitué par des impôts spéciaux et non par des hausses du prix du carburant, dont l’impact certain est l’affaiblissement de l’économie.

Au demeurant, cette sortie hasardeuse et hautement condamnable du ministre en charge du Commerce est probablement révélatrice de l’état de panique du système MPP et constitue certainement une faute lourde qui devrait être promptement sanctionnée. Nous appelons donc le Chef de l’Etat et le chef du gouvernement à tirer les conséquences de cette grave sortie de route de leur ministre en charge du Commerce en le rappelant publiquement à l’ordre.

• Sur la hausse du prix du pétrole sur le marché international :
L’argument sur l’envolée des prix du pétrole sur le marché international est contredit par le fait que depuis le pic du début du mois d’octobre 2018, les prix du brut ont baissé de 20 pourcent. D’ailleurs, le prix du baril de pétrole continue de chuter sensiblement, pour atteindre même à la date de ce mardi 13 novembre 2018 son plus bas niveau depuis 2015.

Dans la réalité, le prix du baril de pétrole est tombé jusqu’à 55,62 dollars aujourd’hui, ce qui est très loin des 80 dollars indiqués par le gouvernement dans ses tentatives d’explications pour justifier la hausse du prix du carburant.

Pour l’histoire, c’est en 2008 que le pétrole a connu sa plus forte hausse avec le prix du baril à 140 dollars, soit près de trois (3) fois le prix actuel de 55,62 dollars et pourtant à la pompe, le litre de carburant se vendait à la même période à environ 700 Fcfa au Burkina Faso. Pour comparaison, la décision du gouvernement du mercredi 8 novembre 2018, met le prix du carburant à 677 Fcfa à Ouagadougou et Bobo Dioulasso et certainement à 700 Fcfa et plus dans les autres provinces du pays en tenant compte du coût du transport rendu dans la localité.

Dans les meilleures pratiques pour la hausse du prix du carburant, cela se fait crescendo par des petits montants, et surtout pas avec un montant aussi élevé que les 75 Fcfa pouvant représenter le coût de la ration alimentaire quotidienne de nombreux burkinabè. L’exemple de la Côte d’Ivoire, qui vient de procéder, par trois fois de suite, à des augmentations du prix du carburant, dont le total n’a pas dépassé 40 Fcfa, est une illustration édifiante. Ces ajustements n’ont pas touché le gasoil.

En outre, les deux produits sont généralement augmentés à des taux différents, le gasoil demeurant à un taux toujours plus bas que l’essence pour permettre à l’économie de continuer à produire avec des coûts raisonnables et au transport, épine dorsale de l’économie d’un pays enclavé comme le Burkina Faso, de pouvoir continuer à assurer les échanges et les mouvements des biens et des personnes sans contraintes.

• Une proposition de solutions :

Le gouvernement dit n’avoir que deux options possibles pour faire face à la situation présentée, à savoir : procéder à la hausse des prix du carburant pour permettre d’assurer la continuité de l’approvisionnement à la pompe ou garder les prix en l’état et courir vers le risque de la rupture des stocks donc le manque de fourniture de carburant à la pompe.

Techniquement, d’autres solutions existent bel et bien au niveau de la gestion des taxes, si une volonté politique de soulager les populations existait au niveau du gouvernement. Pour ce faire, rappelons qu’au Burkina Faso, le consommateur paye à la pompe les trois taxes suivantes en achetant son litre d’essence super 91 ou de gasoil conformément à l’Arrêté 2018-007/MCIA/MINEFID du 8 novembre 2018 portant sur la composition des structures de prix des hydrocarbures (Annexe 1) sur le dépôt de Bingo :

• La taxe sur les produits pétroliers (TPP), d’un montant de 125 Fcfa par litre ;

• La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) d’un montant de 94,83 Fcfa par litre (18 pourcent) ;

• Les taxes douanières d’un montant de 41,44 Fcfa par litre.

Ces trois taxes réunies majorent le litre de carburant de 264 Fcfa, alors que celui-ci rendu à Ouagadougou quel que soit le cours mondial du pétrole n’atteint pas 400 Fcfa. Ces taxes représentent déjà une grande contribution supportée par les consommateurs.

Ainsi, clairement l’augmentation de 75 Fcfa du prix du carburant décidée par le Conseil des Ministres du 8 novembre 2018, aurait pu être absorbée par une réorganisation des différentes taxes susmentionnées pour une stabilité des prix.
Il était bien possible au gouvernement de faire autrement en prélevant le montant de la hausse de 75 Fcfa sur ces taxes, et ainsi garder le prix du carburant au même niveau afin de soulager les souffrances des populations et de donner à l’économie les moyens de maintenir son niveau de production.

Déjà le 25 juillet 2016, dans une lettre ouverte que nous avions adressée à SEM Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, nous exprimions nos craintes sur la gouvernance du pays en disant que le Burkina Faso allait mal, même très mal, que tous les signaux étaient au rouge vif, et qu’il n’y avait aucune dynamique d’inversion perceptible. Le style de gouvernance imprimé est le tâtonnement et la tergiversation soutenus par une poisse jamais égalée qui s’abat au quotidien sur notre pays. Notre tort est d’avoir eu raison trop tôt. Nous étions simplement visionnaire.

Aujourd’hui, nous pouvons dire que le pays est en danger. Et cette hausse du prix du carburant dans le format d’une dévaluation monétaire de par sa surprise et le manque de concertation entre les acteurs concernés et de communication sur le sujet, indique clairement que le Burkina Faso s’enfonce inexorablement dans la crise.

Nous invitons, par conséquent, Le président du Faso, à rapporter cette décision de son gouvernement d’augmenter le prix du carburant à 75 Fcfa, en une fois et en même temps pour les deux produits, le gasoil et l’essence super 91 et à faire son mea culpa, comme il en a l’habitude, pour avoir pris une décision erronée et pénalisante pour la nation entière.
Travaillons ensemble dans la solidarité et dans l’unité pour sauver et développer notre cher et beau pays, le Burkina Faso.

Ouagadougou, 17 novembre 2018

Dr. Ablassé OUEDRAOGO
Président du Parti Le Faso Autrement

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Vos commentaires

  • Le 19 novembre 2018 à 02:11, par L’ANGE DE LA MORT En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    # LE PIRE GOUVERNEMENT QUI PASSE LE TEMPS A S AUTO-ENCENSER

    # BRAVO AU DR ABLASSE POUR L ANALYSE

    # GOUVERNE - ET - MENT : C EST CA LE MPP

  • Le 19 novembre 2018 à 03:17, par yamgouba du kipirsi En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    magistrale la démonstration !
    on voit bien que ceux qui ont procédé à cette augmentation géante et brutale ne vivent pas au quotidien avec le peuple.
    celui qui veut vérifier cela n’a qu’à sortir avec une mobylette et aller dans une station d’essence pour voir. il y a des personnes qui négocient l’essence à 500 voir 300 FCFA pour faire une course. il y a n’a qui sont en embuscade pour guêter une connaissance de passage pour négocier un demi litre d’essence ! pour plus curiosité demander au pompiste un demi litre à crédit en contrepartie d’un objet en garantie. il va refuser et vous brandir des dizaines de CNIB que des individus ont lassé en garantie et ne sont pas repassé payer leurs dettes et récupérer leurs CNIB.
    vraiment ces gouvernants ne savent pas ce qui se passe dans le pays réel. d’ailleurs ils s’en moquent : ils ont des dotations astronomiques en carburant. donc ils ne payent pas l’essence, leurs femmes ne payent pas l’essence, leurs enfants ne payent pas l’essence, leurs maîtresses ne payent pas l’essence n’ont plus. je parie même que c’est à l’occasion de cette augmentation que certains d’entre eux découvriront le prix de l’essence. paix au peuple !

  • Le 19 novembre 2018 à 07:09, par KANSIE Ollo En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Merci Docteur Ouedraogo pour avoir edifier les burkinabe pour peu que nous ayons l’humilite d’accepter la verite. Bonne chance au Pays de Thomas Sankara.

  • Le 19 novembre 2018 à 08:56, par Jeune Premier En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Bonne note a prendre

  • Le 19 novembre 2018 à 08:56, par sakim En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Analyse très pertinente !

  • Le 19 novembre 2018 à 09:10, par Le patriote En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    MERCI ANALYSE DE TECHNICIEN ET BON A PRENDRE EN COMPTE

  • Le 19 novembre 2018 à 09:18, par Bollena En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Quelle analyse pertinente ? Chapeau au Docteur Ablassé pour ces éclaircissements.

  • Le 19 novembre 2018 à 10:35, par zemosse En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Très pertinente contribution. Pour une fois ,je dis bravo à mr Ablasse. Je propose que le gouvernement rehausse plutôt le prix de la bière et du tabac.
    Bière :1000fr tabac :1000fr
    Que le gouvernement mette l’accent sur le transport en commun d’où, il faut revoir les voies de Ouagadougou et Bobo qui ne son pas adapté a la circulation des bus.Dans plusieurs famille chaque enfant à un vélo ou un cyclomoteur, ce qui grève leur budget à cause du carburant. Un transport en commun performant peut inciter la majorité à l’emprunter.
    Il faut prévoir des voies pour piétons qui veulent aller au service à pieds. Enfin, il faut prévoir de larges pistes cyclables pour les cyclistes et motocycles qui sont les plus nombreux au Burkina,

  • Le 19 novembre 2018 à 11:47, par hien deyir En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Voilà un opposant qui revient à la raison avec une critique constructive ! Pour qui le connaît sa contribution est à prendre au sérieux.

  • Le 19 novembre 2018 à 12:07, par Ginalo En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Faits pour faits, on aimerait bien entendre la réaction des "Intellectuels et Experts associés affiliés au MPP" à ceux utilisés par le DrAblassé O. dans argumentaire. si en tout cas Rock, le Gvt et partant le MPP veut qu’on le prenne au serieux, il faut qu’il nous explique en quoi les faits cités par le De O. ne bat pas en brèche tout ce qu’il nous a servi. à moins que comme le faisait l’autre, le Pdt Kaboré opte aussi pour le dédain du peuple se traduisant par : "laisser le chien aboyer, de toute façon la caravane passera"

  • Le 19 novembre 2018 à 12:12, par Ginalo En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Faits pour faits, on aimerait bien entendre la réaction des "Intellectuels et Experts associés affiliés au MPP" à ceux utilisés par le Dr Ablassé O. dans argumentaire. si en tout cas Rock, le Gvt et partant le MPP veut qu’on le prenne au serieux, il faut qu’il nous explique en quoi les faits cités par le Dr O. ne bat pas en brèche tout ce qu’il nous a servi. à moins que comme le faisait l’autre, le Pdt Kaboré opte aussi pour le dédain du peuple se traduisant par : "laisser le chien aboyer, de toute façon la caravane passera"

  • Le 19 novembre 2018 à 12:21, par Ka En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Très souvent je ne cautionne pas les critiques d’un Ablassé Ouédraogo mangeur de colas quand il se focalise sur sa responsabilité de la CODER, dont le but est la réconcilions sans justice, ou le retour de Blaise Compaoré sans la prison.

    Ici je cautionne son analyse pertinente qui doit être prise en compte par nos décideurs du jour. Car, le peuple en a sa claque avec ceux qui peuvent piller dans la caisse de l’état et dictent des décisions pour un peuple opprimé sans un bon repas par jour.

    Bravo Ablassé pour ces conseils enrichissants. Ici le personnage ressemble à ce ministre des affaires étrangères de Blaise Compaoré, ancien patron des A.Ouali qui ne tournait pas sa langue deux fois avant de te cracher la vérité, et a claquer la porte de son ministère un matin sans regret, car l’introverti Blaise Compaoré empoisonnait sa liberté de travailler convenable. Continu ainsi, 2020 apporte la chance a tout le monde, même les politiciens qui se devient de leur idéal pour des miettes.

  • Le 19 novembre 2018 à 13:18, par YASSIDA En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Pour une fois je partage l’analyse de Dr Ablassé OUEDRAOGO, surtout lorsqu’il dit que "Techniquement, d’autres solutions existent bel et bien au niveau de la gestion des taxes, si une volonté politique de soulager les populations existait au niveau du gouvernement"
    En effet d’autres solutions existent et ont même été expérimentées dans l’histoire de notre pays. En 2013, quand le prix du baril a atteint 140 dollars avec comme conséquence la détérioration de la trésorerie de la SONABHY, l’Etat a pris une ordonnance portant modification des tarifs de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) lors du conseil des ministres du 8 mai 2013. Les explications relatives à cette modification étaient les suivantes :" Au terme de cette modification, le tarif de la TPP passe de 125 F CFA à 50 F CFA par litre sur l’essence super sans plomb et de 50 F CFA à 10 F CFA par litre sur gasoil à compter du 21 avril 2013.
    Cette mesure par laquelle l’Etat renonce à 75 F sur le litre d’essence et à 40 F sur celui du gasoil permettra à la SONABHY de retrouver son équilibre financier et de continuer à remplir efficacement sa mission d’approvisionnement régulier du pays en produits pétroliers".
    Voilà comment les dirigeants s’étaient comportés en 2013 face à l’envolée des prix des produits pétroliers et aux difficultés financières de la SONABHY.
    Lorsque la situation s’est normalisée, c’est au conseil des ministres du 12 mars 2014 que les tarifs de la TPP ont été rétablis par un rapport en ces termes :" En 2013, suite à une situation difficile que traversait la société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), le gouvernement avait revu à la baisse les tarifs de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) pour permettre à ladite société de retrouver son équilibre financier. L’adoption de ce rapport permet de rétablir les tarifs de la taxe sur les produits pétroliers par litre à 125 F CFA pour le super 91 sans plomb et à 50 F CFA pour le gasoil, pour compter du 1er février 2014 ...".
    Voilà la solution qui avait été trouvée pour permettre à la SONABHY de mener correctement ses activités et sans que le consommateur ne se saigne.
    Mais comme les contextes ne sont jamais les mêmes, il se pourrait que les finances publiques de nos jours se portent mal qu’en 2013, ce qui ne permet pas au gouvernement de renoncer temporairement à la TPP. Si c’est le cas, il faut le dire aussi, les burkinabè sont capables de comprendre. Sinon, faire croire aux gens qu’il n y a pas d’autre alternative que d’augmenter les prix des hydrocarbures à la pompe n’est pas honnête.
    Et puis, même en cas des difficultés au niveau des finances publiques, pourquoi l’Etat ne diviserait pas la poire en deux en renonçant à 50 F de la TPP et en augmentant de 25 F les prix à la pompe ?

  • Le 19 novembre 2018 à 13:31, par Ahmed En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Monsieur Ka donc avec une telle belle analyse un coup ko pour Ablasse. C’est au pouvoir qu’en qualité de Dr en économie il se rendra compte que depuis 2012 avec l’article 37 puis l’insurrection et le coup d’ état il ne pourra pas relever l’économie du Faso si ce n’est avec un bâton magic. Il a certainement construit le BEBAO en une semaine

  • Le 19 novembre 2018 à 16:19, par Alpha1 En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Je partage entièrement l’analyse qui vient d’être faite par mon prédécesseurs. Effectivement en 2013, j’étais responsable dans une grande structure de l’Etat et j’ai participé à l’élaboration des textes supprimant la TPP pour garder le prix du carburant supportable par le burkinabé moyen. Cela avait coûté à l’Etat autour de 20 à 30 milliards de FCFA. Je suis désolé quand on dit qu’il ny a plus d’autres solutions. Il suffit de toujours bien diagnostiquer le pb posé car il ya toujours plusieurs possibilités.

  • Le 19 novembre 2018 à 16:52, par Ka En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Ahmed, malgré que je n’ai pas saisi totalement le fond ton auto critique, je te dis qu’il y a du positifs dans l’analyse d’Ablassé Ouédraogo. Quand à sa boite de nuit, c’est une affaire privée comme toi et moi, nous en avons. L’opposition qui ne sait pas opposer contre le régime qu’a travers des actes barbares comme des injures, des dénigrements, et des revanches sans donner des solutions à suivre, doit impérativement suivre l’exemple de cette analyse pour faire avancer le pays que nous aimons tous. Merci de me lire.

  • Le 19 novembre 2018 à 19:09, par gohoga En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Alpha1, en 2013, malgré la mesure gouvernementale, le carburant coutait plus 700 fr CFA. Il n’y avait pas des attaques terroristes, des grèves tous les jours et les fonds communs de 55 000 000 000fr CFA pour les financiers. Tout ce qui est compliqué pour certains burkinabé, c’est d’être honnête. Moi, je suis Voltaïque. Très honnête.

  • Le 19 novembre 2018 à 22:00, par zitai En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Comme à son habitude et malgré les railleries orchestrées et entretenues, c’est encore une fois de plus une magistrale démonstration de la pertinence des analyses de Dr OUEDRAOGO. Simple, gracieux, homogène et surtout limpide.
    On a rarement apporté tant de clairvoyantes solutions à un gouvernement en activité et à si peu de frais encore.
    Ici, le docteur démontre au conseil entier des ministres son amateurisme, rappelle à titre pédagogique aux "oiseaux rares" et autres zélés défenseurs le b-a ba de la gestion et rassure la jeunesse burkinabé qui, désespérant du futur, peut se réjouir car tous les vieux sensés les éclairer ne sont tous con-descendants. Et pour cause, y’aurait au moins un de la trempe de Dr OUEDRAOGO pour les guider.
    Merci docteur ! Votre amour pour ce pays n’est plus à démontrer et depuis belle lurette. Vous êtes ecouté et lu à chaque fois, bien plus que vous même ne pouviez l’imaginer. Ne vous laisser jamais atteindre par les petits esprit et le gang du net de "dans genou" ( le cerveau dans ge.. of cause) ni les élucubrations de la "porteuse d’eau potable à 8,5 briques le verre (de champagne of cause). Ce n’est pas pour eux et leurs fanfaronnades que vous éclairez le Burkina, mais c’est en dépit de leur désintérêt pour le peuple que le Burkina leur survivra.

    PNDES HEIN ????? Vous n’en direz tant.

    Quele megd.

  • Le 20 novembre 2018 à 18:53, par gohoga En réponse à : Hausse du prix du carburant : Le Burkina s’enfonce inexorablement dans la crise, selon Ablassé Ouédraogo

    Alpha 1 en 2013 malgré la mesure gouvernementale le carburant coutait plus 700 fr CFA. Il n’y avait pas des attaques terroristes, des grèves tous les jours et les fonds communs de 55 000 000 000 pour les financiers. Tout ce qui est compliqué pour certains burkinabé, c’est d’être honnête. Moi, je suis Voltaïque. Très honnête.

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