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Sécurité des frontières du Liptako-Gourma : L’Organisation internationale pour les migrations lance un projet avec les populations comme vigies

Publié le jeudi 8 novembre 2018 à 20h40min

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Sécurité des frontières du Liptako-Gourma : L’Organisation internationale pour les migrations lance un projet avec les populations comme vigies

L’Organisation internationale pour les migrations est convaincue qu’aucune stratégie de sécurité ne peut être efficace si elle met en marge les populations, principales concernées et bénéficiaires. Alors avec l’appui financier du département d’Etat américain, l’organisation a lancé un projet ce 8 novembre 2018 à Ouagadougou au cours d’un atelier. « Engager les communautés frontalières de la région du Liptako-Gourma dans la sécurité et la gestion des frontières », c’est le nom de l’initiative de deux ans dans les zones frontalières du Burkina, Mali, Niger en proie à une insécurité sans pareille ces dernières années.

Les pays du Sahel ont mal à leur sécurité depuis quelques années. La criminalité, les trafics de tout genre, l’extrémisme violent et le terrorisme sévissent particulièrement dans les zones frontalières poreuses du Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali, Niger). La gangrène passe allègrement d’un pays à un autre. Les populations de ces pays payent ensemble le lourd tribut de cette situation. En même temps, la solution réside dans leur engagement à collaborer avec les administrations locales et les Forces de défense et de sécurité dans les zones frontalières.

Abibatou Wane

Selon le constat Abibatou Wane, chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la situation sécuritaire de la région est de plus en plus préoccupante, accentuant ainsi la vulnérabilité des populations déjà durement affectées par de dures conditions de vie et des conflits intra et intercommunautaires. « Cet ensemble d’éléments crée une instabilité sous régionale croissante à travers la montée du radicalisme et de l’extrémisme violent, des attaques de groupes armées, des trafics de tout genre et des mouvements de populations de plus en plus importants… »

L’écho des cris des populations transfrontalières est parvenu à l’Organisation internationale pour les migrations qui a décidé de réagir. Ce, à travers un projet de deux ans, financé par le département d’Etat américain, notamment le bureau de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
« Engager les communautés frontalières de la région du Liptako-Gourma dans la sécurité et la gestion des frontières », c’est l’intitulé du projet qui vise à contribuer à l’amélioration de la sécurité des frontières du Liptako-Gourma par la mise en place de mécanismes de coopération et la préparation à la gestion des crises.

A en croire le secrétaire générale du ministère de la sécurité, Abdoulaye Ouédraogo, qui a présidé l’atelier de lancement du projet, cette initiative viendra soulager les populations des localités frontalières, meurtries par les actions répétées des groupes criminels qui opèrent dans le triangle du Liptako-Gourma.

« La gestion des frontières représente un enjeu capital pour les gouvernements des pays de la sous-région et plus particulièrement pour le gouvernement Burkinabè au regard de la situation d’extrême enclavement du pays. Vous comprenez donc que les questions de frontières sont des sujets stratégiques et vitaux pour la sécurité du Burkina Faso », a expliqué le secrétaire général du ministère de la sécurité.

Les populations au centre du projet

Le projet, « Engager les communautés frontalières de la région du Liptako-Gourma dans la sécurité et la gestion des frontières » est un projet d’engagement communautaire pour la sécurité. D’ailleurs, Abdoulaye Ouédraogo l’a relevé. « Cette approche trouve un écho au Burkina Faso dans le concept de police de proximité qui vise un engagement des populations dans la co-production de la sécurité sous la conduite des structures habilités et dans le cadre d’un Etat de Droit, respectueux des valeurs humaines ».

L’OIM à travers ce projet, vient en appoint aux efforts des trois pays, sur la base d’expériences similaires réussies au Sénégal et au Niger.

Selon le chef de mission de l’OIM, Abibatou Wane, le projet est structuré autour de trois composantes. D’abord, l’établissement d’une situation de référence. Là, il s’agira de réaliser une évaluation de la situation de départ par la collecte de données sur les aspects socio-économiques et sécuritaires qui caractérisent les zones ciblées, l’appréhension des menaces à la frontière par les membres des communautés et leur niveau de coopération et de coordination avec les autorités. Ce sont les résultats issus de l’évaluation qui vont guider la stratégie de mise en œuvre du projet.

Ensuite, il sera question du renforcement des capacités institutionnelles des acteurs qui recevront une série de formation pour améliorer leurs rapports aux citoyens en matière de sécurité.

Enfin, le dernier axe du projet va consister à la préparation à la gestion des crises. Abibatou Wane note que l’anticipation est le maitre mot dans la gestion des crises humanitaires. Raison pour laquelle le projet « Engager les communautés frontalières de la région du Liptako-Gourma dans la sécurité et la gestion des frontières » va préparer les autorités à la gestion de crises migratoires/humanitaires en contribuant à l’établissement de frontières ouvertes mais bien contrôlées et sûres garantissant le plein respect des droits des personnes en déplacement.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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