Conférence de l’UIT à Dubaï : Le Burkina réussit son maintien au sein du Conseil de l’institution
La Conférence des plénipotentiaires de l’Union internationale des télécommunications ouverte le lundi 29 octobre se poursuit à Dubaï, conformément au calendrier de travail qui s’étend sur trois semaines. Hier, lundi 5 novembre 2018, les délégués ont procédé à l’élection des 48 pays membres du Conseil de l’UIT et des experts du Comité du Règlement des radiocommunications de l’Union.
Ces 48 Etats représentent le quart des 194 pays membres. Ils sont choisis selon la répartition faite en cinq régions. Le Burkina Faso, candidat à une réélection peut se frotter les mains. Il a réussi son pari et siègera pour les quatre prochaines années aux cotés de douze autres pays de la région Afrique qui sont : l’Algérie, la Côte d’Ivoire, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigéria, l’Ougadan, le Rwanda, le Sénégal, la République sud-africaine et la Tunisie.
Deux des cinq régions ont présenté autant de candidats qu’il y avait de postes à pourvoir. Il s’agit de la région A (Amérique) et de la région E ( Asie et Australie). Dans ces régions donc, personne n’est à consoler. Tout cela prouve qu’elles ont une longueur d’avance sur les autres en termes d’organisation et surtout d’anticipation.
Pour la désignation des experts du Comité du Règlement des radiocommunications, l’Afrique a droit à 3 places. Sur les cinq prétendants, les trois élus sont Hassan Talib du Maroc avec 130 voix, Samuel Mandla Mchunu de l’Afrique du Sud avec 121 voix et Elsayed Azzouz d’Egypte qui a obtenu 120 voix.
L’Afrique sur la touche
Les résultats rendus par les urnes pour ce qui est des cinq fonctionnaires sont plutôt amers pour l’Afrique. En effet, aucun représentant de ce continent ne siègera dans cette haute instance. Les candidats africains ont tous été balayés. La grande déception vient surtout de l’échec au poste de directeur du bureau de développement des télécommunications que convoitaient le Zimbabwéen Cosmas Zavazava et le Nigérian William Ijeh, qui n’ont pas fait le poids devant l’Américaine Doreen Bogdan-Martin. L’Afrique paye lourdement sa division et son incapacité à mettre les intérêts supérieurs des peuples au-dessus de leurs égos nationaux.
Ces élections terminées pour le cycle 2018-2022, il faut espérer que le continent africain tire toutes les leçons afin d’éviter d’être manipulés par les autres et ainsi mis à l’écart des centres de décisions. En effet, dans la nouvelle instance dirigeante de l’UIT, l’Afrique a été complétement balayée.
Les cinq fonctionnaires élus sont désormais issus de l’Asie, (le SG Houlin Zhao de la Chine et le Coréen du sud Chaesub Lee, le Directeur du Bureau de la normalisation des télécommunications) ; de l’Europe, (le Britannique Malcolm Johnson vice-SG) et des Amériques, (l’Uruguayen Mario Maniewicz comme Directeur du Bureau des radiocommunications et l’Américaine Doreen Bogdan-Martin, à la tête du du Bureau de développement des télécommunications où elle remplace notre compatriote Brahima Sanou, en fin de mandat).
Certes le SG a regretté cette situation et pris l’engagement que les intérêts du continent noir ne seront pas compromis. Mais qui mieux qu’un Africain pour le faire ?
Z.Y.K
Vos commentaires
1. Le 6 novembre 2018 à 16:53, par MIMTIRI En réponse à : Conférence de l’UIT à Dubaï : Le Burkina réussit son maintien au sein du Conseil de l’institution
Il faut surtout souligner que le Burkina est passé in-extremis 12e devant le Mali et pour seulement 3 voix. Leçons a tirer...
2. Le 6 novembre 2018 à 17:02, par Peut être moi un jour En réponse à : Conférence de l’UIT à Dubaï : Le Burkina réussit son maintien au sein du Conseil de l’institution
C’est vraiment déplorable. Il fallait repartir les postes par continent.
Mais je dis aussi que les africains, (surtout en Afrique Noir) aiment qu’on dise : il est le seul noir, il est le seul burkinabé parmi .....etc.
Les quelques rares qui arrivent à ces postes, ils ne sont même pas capables de distribuer (envoyer pour information) des avis de vacances de postes à leur copains. Quand vient le moment des élections, ils crient sur tous les toits, mais personne ne comprend le fonctionnement de ces institutions pour mieux les aider
3. Le 7 novembre 2018 à 09:03, par kaboré En réponse à : Conférence de l’UIT à Dubaï : Le Burkina réussit son maintien au sein du Conseil de l’institution
"Ce qui est fait pour nous, sans nous, est contre nous !"
4. Le 8 novembre 2018 à 11:18, par Djamal Tlemçani En réponse à : Conférence de l’UIT à Dubaï : Le Burkina réussit son maintien au sein du Conseil de l’institution
Dommage pour l’Afrique,
ils se font toujours avoir par leurs colonisateurs,
ils se font conditionnés à Paris ou Bruxelles ou Londres pour défendre les intérêts de l’Europe.
Le 8 novembre 2018 à 12:43, par Oueder Sy En réponse à : Conférence de l’UIT à Dubaï : Le Burkina réussit son maintien au sein du Conseil de l’institution
J’écrivais ce qui suit à la suite de l’échec de Sanou Brahima à l’IUT la semaine dernière : "Après le départ du malien Touré de la tête de l’IUT il faut alors craindre au-delà de notre pays, la "désertification" dont l’Afrique fera les frais dans les instances de l’IUT.
En outre, il est notoire que Hamadoun Touré anime depuis Kigali, le Think Tank Smart Africa ; ne soyons pas dupes : Smart Africa ne plait aux puissances membres du "CAC 40" des téléphonies mondiales...Brahima ferait-il les frais de l’opposition des puissants aux propositions de son "frère" ancien SG de l’IUT ? Il faut le craindre."