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Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

Publié le lundi 5 novembre 2018 à 00h10min

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Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

En Amérique du Nord, Halloween est la période de l’année où l’invisible, le fantastique du monde est convoqué dans presque toutes les conversations. On parle de fantômes, de morts-vivants et on essaie de les imaginer et de les représenter à travers des costumes et des maquillages… Il s’agit d’évoquer des personnages qui suscitent la peur. A l’approche de Noël, l’on parlera de lutins et leur non moins imaginaire Père Noël… L’occasion est toujours belle pour rappeler qu’en Afrique l’on n’est pas en reste dans l’imagination. Voici comment les anciens chez les Mossi concevaient l’univers de l’invisible.

Il y a dans l’imaginaire collectif des Mossi, un monde fantastique dont voici les principales entités réparties en trois groupes.

1. Des entités qui existent en soi

Bâ-ramba/Yaab-ramba : Les ancêtres. Ce sont les parents (femmes comme hommes) qui ont eu une vie exemplaire et qui, à leur mort, ont été élus pour siéger dans ce club select des ancêtres. Ce sont eux qui sont les intermédiaires entre les vivants et Dieu. On leur rend un culte pour qu’ils intercèdent auprès de Dieu. On suppose qu’ils se reposent. C’est l’équivalent des Saints dans le christianisme ou l’islam. Face à une situation tragique, pour demander une intervention immédiate et énergique, on dit : « Que les ancêtres lèvent la tête ».

A la mort d’un individu, la formule pudique pour l’annoncer peut être : « Untel a répondu à l’appel de ses Yaab-ramba (ancêtres) à terre », La plupart des vivants pensent que leur défunt père est élu dans ce cercle sélect. Ainsi, dans une situation de colère où il estime que sa dignité est en jeu, il jurera ainsi : « Que mon père serre ma main si… ; Que je meurs si … ».

Booum-bou : Esprit. Entité énergétique incarnée ou pas qui habite toute chose. Il faut comprendre que chez les Mossi, comme chez la plupart des Africains anciens, il y a une part de divin en toute chose. Toutes les créatures animées (humains, animaux, végétaux) ou inanimées (fleuve, rivière, colline, brousse, etc.) sont habitées par cet extrait du divin, de Dieu. Pour l’humain, c’est une âme. Pour la montagne par exemple, c’est un équivalent de l’âme appelé Booum-bou. Booum-bou, littéralement, est « quelque chose » ou un « je ne sais quoi ».

On évoque le « Booum-bou » de la colline avant de ramasser les pierres pour les constructions, on avertit le Booum-bou d’un arbre avant de l’abattre, la rivière, le lac, etc…

Kiima, (Kiimsé au pluriel) : Fantôme. A la mort d’une personne, son âme se transforme temporairement en fantôme. Une ombre ou plus exactement un spectre sans corps. Il rôde quelques temps dans sa résidence. L’on croit que les animaux voient les êtres invisibles. Les hurlements des chiens la nuit sont interprétés comme étant leur réaction au passage des fantômes dans leurs environs.

Kiim-miiga : Fantôme rouge. Si la mort a été une « mort rouge », un accident, un suicide, un homicide, le kiima a été en quelque sorte surpris par le décès. Il ne veut pas quitter le monde des vivants. Il rôde dans la maison du défunt et peut hanter les vivants par des apparitions, des ombres. Les habitants de la maison mortuaire (Ra-boogo) ou les voisins pourraient avoir des sensations d’une présence et des peurs. Pour éviter tout cela, la maison « d’un mort rouge » est désinfectée par des produits préparés pour la circonstance, que l’on accompagne de formules prononcées.

L’on croit en général que la nuit, si l’on croise malencontreusement un Kiim-miigou (fantôme rouge) l’on peut se faire copieusement bastonner. On ne sait pas comment il s’y prend pour donner des coups puisqu’il n’a pas de corps… Le grand artiste Pivot avait ironisé qu’un fantôme ne frappe qu’une victime qu’il a identifiée préalablement dans la journée pour s‘assurer de sa capacité à la battre la nuit venue.

Kiimsé :*Le pluriel de Kiima (fantôme) est rarement utilisé pour parler des âmes en transition vers l’au-delà. Kiimsé se rapporte d’ordinaires aux ancêtres. Kiim-dôgo signifie la maison des ancêtres. « Les morts ne sont pas morts », ce n’est pas qu’une formule. Tous ceux qui réussissent leur vie deviennent des ancêtres et sont les gardiens invisiblement de la coutume. Ils sont consultés et vénérés. Ils peuvent intervenir directement pour gérer une situation qui leur semble inacceptable. Ils sanctionnent.

Dans la même logique, on dit qu’untel a été frappé par les Kiimsé. On le sait quand à la suite d’un certain nombre d’actes incompatibles avec les mœurs ou la coutume, on retrouve le contrevenant sans vie, alors qu’il n’a pas été malade mais saigne du nez, de la bouche ou des oreilles.

Le diagnostic est alors formel. Cependant, avec la multiplication des AVC, mon oncle m’a dit, il y a deux ans, que sur certains décès on a accusé les Kiimsé à tort, tant les symptômes sont si identiques à ceux de l’AVC.

Kiing-kirga (Kiing-kirsé) : Lutin. Bonhomme invisible. Qui habitent généralement les clairières, les arbres, les collines... Ils ont un petit corps. Sont de petites tailles avec une grosse tête. C’est là une différence avec les lutins du monde européen qui ne sont pas connus par leur macrocéphalie. L’on raconte d’ailleurs que quelqu’un a surpris un enfant King-kirga parce que sa mère aurait qualifié sa tête de « tête humaine », c’est-à-dire trop petite selon leur échelle.

Ils sont généralement inoffensifs avec les humains, sauf si ils sont provoqués. Toutefois, leurs attaques font perdre aux humains la raison. On dira que des Kiing-kirsé l’habitent. A Yako, dans les années 1982 à 1985, il y a eu comme une explosion de maladies mentales surtout chez les femmes. On conclut que ce sont des Kiing-kirsé qui les habitent.

C’est du jamais vu. On expliqua alors que les travaux de construction de routes ont nécessité la destruction de plusieurs arbres et le terrassement de plusieurs collines. Habitats naturels des Kiing-kirsé, ceux-ci ont décidé alors d’habiter les humains qui en sont responsables. L’on n’a pas rapporté qu’un seul ingénieur de SNC Lavalin ou une seule de leurs femmes soit devenu le foyer d’un kiing-kirga.

Il y a des « voyants » qui prétendent communiquer directement avec les Kiing-kirsé. Et peuvent même faire entendre leurs voix. Ces charlatans sont des « Kiing-kirre-bâgba » (voyants de kiing-kirsé).

Kiing-kir-wèga/ Kiing-kir-bandé : Un mauvais Kiing-kira. Il peut s’installer dans un endroit donné et a vocation à nuire aux personnes qui passent là où il est installé.
Kû-rôo-go : Personnage supposément effrayant qui pourrait s’en prendre à l’enfant qui n’est pas sage. La forme de cet être qui fait taire les enfants qui veulent pleurer la nuit, est laissée à l’imaginaire de l’enfant. Si ailleurs, ne plus croire au Père Noël est un signe d’évolution chez l’enfant, ici, le petit enfant réalise assez vite que ce Kû-rôo-go qui ne vient jamais n’existe simplement pas…

Pilimpikou : Une sorte de nécropole où séjourneraient les âmes des disparus. Parler à un proche parent mort serait possible à Pilimpikou. Dans cette ville, située à 90-100 km de Ouagadougou, il serait possible, avec bien sûr l’appui des prêtres spécialisés, d’entrer en communication audio avec l’âme de son parent décédé. Parfois pour lui demander des formules ou des secrets qu’il n’aurait pas eu le temps de partager avant de décéder.

Siiga (Siissé au pluriel) : L’âme. Tout humain en aurait une. Elle habite la personne dès le jour de sa naissance. C’est parce que l’âme du bébé n’est pas forcément un bébé que l’on lui parle. Par exemple, avant de lui couper les cheveux du bébé, de le laver, lui faire boire une tisane, etc. on lui murmure des excuses et on dit pourquoi on veut lui faire telle ou telle chose. Il faut retenir que l’on croit à la réincarnation. Le bébé est peut-être habité par un ancêtre qui revient sur terre…

L’âme peut toutefois quitter la personne à la suite d’un événement traumatique (décès d’un proche, scandale familiale, grave maladie, etc.). On dira que « l’âme est sortie ». Des initiés dotés de quelques savoirs peuvent reconnaître quelqu’un dont l’âme est sortie. D’autres peuvent en plus voir les âmes errantes. Une âme sortie a trois statuts : 1) une âme ayant ses cheveux ; 2) une âme ayant la tête à moitié rasée et 3) une âme chauve. Alors que le premier peut être récupéré avec un peu de savoir-faire, la 2e demande des efforts plus importants. Il y a rien à faire pour l’âme chauve.

Toûulé : Double sans spectre de l’humain. Qui, dit-on, à 40 jours de la mort de la personne, sort de son corps, s’incarne et peut être perçu par les personnes qui connaissent le futur défunt. Ce double choisit des endroits que fréquente ou fréquentait le futur défunt. Les autres personnes peuvent le reconnaître mais le Toûulé a ceci de particulier qu’il n’adresse pas la parole à quelqu’un. Ne parle pas et ne répond pas.

Certains initiés peuvent le reconnaître et dans ce cas des actions peuvent être menées pour qu’il retourne dans le corps et la mort est ainsi reportée. C’est pour cette croyance qu’à la mort de quelqu’un dans le pays, il y a toujours des témoins qui disent l’avoir vu à tel endroit ou à tel autre les jours précédents le décès. Parfois, le défunt était malade et alité mais d’autres disent l’avoir vu…

2. Les entités portant un humain transformé (avatars)

Liligou : L’invisibilité. La capacité mystique de certaines personnes à se rendre invisibles aux yeux du commun des mortels. Le liligou peut être convoqué disparaître à l’occasion de plusieurs circonstances : chasse, guerre, espionnage, vol ou cambriolage.

Moussoum-mourgou : Un homme frappé par le sort et qui voit deux ou trois de ses épouses mourir. Pour guérir de cette malédiction, le pauvre se met nu et s’empare de la natte de la dernière épouse décédée et se réfugie dans la brousse. Sa mission : surprendre une femme esseulée, copuler avec elle, très probablement de force, et ainsi conjurer le vilain sort. Toute femme a généralement peur d’aller seule dans la brousse, surtout quand on soupçonne la présence d’un « Moussoum-mourgou ». A la crainte du viol s’ajoute celle de devoir récupérer l’esprit tueur de la femme. Si les soupçons sont fondés, les hommes organisent une battue pour débusquer le prédateur.

Sebgo : Vent. L’on croit que certains groupes ethniques, notamment les Niongnossé (Niongnonga) ont la maîtrise du vent et peuvent se transformer dans le vent pour attaquer leurs adversaires. Le vent est souvent utilisé, dit-on, pour corriger un aventurier qui aurait enlevé leur épouse. Le châtiment peut toucher tout le village ou le clan du contrevenant. Il y a une expression qui dit que « le Niongnonga ne bataille pas pour sa fille, mais guerroie pour sa femme ».

Silmandé : Tourbillon. Une personne fortement initiée et membre de certaines confréries mystiques peut s’incarner en tourbillon pour se déplacer plus vite, pour éviter la chaleur écrasante du soleil à certains moments de l’année ou simplement pour passer inaperçu. Ainsi, les Mossis qui voient passer un tourbillon se mettent généralement à l’abri non seulement pour se protéger de la poussière mais aussi et surtout pour éviter d’être empoissonné au cas où ce serait un méchant qui s’est transformé et qui leur voudrait du mal. De même, on évitera de lancer quelque chose contre le tourbillon car on pourrait blesser une personne ou provoquer la colère du tourbillon et susciter une attaque.

Son-gnan (soonba au pluriel) : Sorciers : Une personne seule ou membre d’une confrérie qui pratique le sondo (la sorcellerie). Elle aurait les pouvoirs de capter l’âme d’autrui. Séquestrer l’âme et la transformer en animal pour le manger. Il va sans dire que le propriétaire de l’âme meurt dans ce cas. Elle peut vendre l’âme à d’autres sorciers. Il y aurait donc des réunions et des conférences des soonba qui servent également de marché. On dit que la nuit, on peut les voir en forme de boule de lumière qui « butinent » et se réunissent en conférence. Ce sont bien sûr leurs âmes qui vont à ces réunions. Le corps, lui, reste à la maison dans un sommeil profond.

Les enfants sont plus fragiles et victimes plus faciles pour les sorciers. Les enfants doivent donc être protégés par des substances spécifiques généralement appelées « son-gniido ». C’est le rôle naturel des grands-mères de veiller à ce que les enfants soient protégés contre les voleurs d’âmes.

Toûu-n-yiiba : Double physique. Capacité innée ou acquise d’une personne à pouvoir être physiquement présente à deux endroits différents. L’on dit que Naaba Bilgo était un Toûu-n-yiiba. La légende raconte qu’il est mort à Nobéré dans sa ville et est mort également à Pô dans son champ. Chacun des deux sites mortuaires ont envoyé un nécrologue pour annoncer le décès à l’autre site.

Wang-go : Masque. Mgr Asselme Sanon explique que chez les Bobo, l’étape numéro un de l’initiation des enfants consiste à leur faire réaliser que la perception des sens ne correspondent pas toujours à la réalité. Ainsi aux petits garçons en début d’initiation, on montre qu’en dessous du masque, il y a un humain, même un familier qu’ils peuvent appeler par son prénom. Une fois que ce familier reprend ses accoutrements, l’on demande aux enfants qui c’est. Ils sont fouettés tant qu’ils n’ont pas déclaré que « c’est le masque ».

L’accoutrement a ainsi un pouvoir transformateur qui éclipse son porteur et met en avant ce qu’il représente. Le familier disparait et c’est le facteur divin qui prend le dessus.

C’est dans cet esprit également que le masque est perçu chez les Mossi.

3. Les entités importées

L’arrivée de l’islam puis du christianisme a apporté chez les Mossi d’autres entités originaires de l’Orient qu’ils ont intégrées. Ce sont des entités importées.
Malèk : De « Malaïka » en arabe. Ange. Entité de lumière ayant des ailes.
Soyitaana : Satan. Être maléfique. Incarnation du mal qui a vocation de créer le désordre et de pousser aux mauvaises actions. Entité évoquée par les populations islamisées ou christianisées.

Zina (Zine-damba au pluriel) : Djinn : Génie. Êtres invisibles pour le commun des mortels qui vivent parmi nous et habitent normalement certains endroits. La brousse, la colline… L’on en sait très peu. Les charlatans arabisés ou d’inspiration orientale sont les maîtres qui peuvent communiquer, évoquer, dompter, chasser et ordonner à ces êtres qui peuvent être bénéfiques ou maléfiques. Ces maîtres sont appelés « Zine-damba Mognim-ba » (Marabouts de génies).

La liste n’est probablement pas exhaustive Peut-être que certains pourront la compléter. En tout cas, voilà les profils basiques de personnages pour des films fantastiques que les réalisateurs africains peuvent aussi réaliser. Ces films sont souvent des succès commerciaux.

Moussa SINON
Novembre 2018

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Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2018 à 06:27, par Salut En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Bien merci pour cet éclairage. Il ne pouvait pas avoir mieux aussi clair et concis

    • Le 6 novembre 2018 à 12:10, par Moussa SINON En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

      Merci à tous ceux qui ont lu et surtout ont laissé des commentaires et/ou des encouragements. Ceci n’est qu’une tentative de vulgarisation. Il existe certainement des entités similaires ou apparentées partout au Faso. J’invte toutes les bonnes volontés et faire un exercice similaire sur ce sujet, sur d’autres (mariage, naissance, décès, enfance, adolescence, la romance, initiation, ...) chez les Gouin, Dagara, Gourmatché, Samo, Bissa, Bobo, Gurunsi, Peuhl... Si vous ne savez pas demander à vos anciens(mère, père, oncles, tantes, ...). C’est ensemble que nous battirons une nation unie et décomplexée dans la paix et la prospérité.
      Désolé, je n’ai pas voulu dire qu’en Islam, ni en Christianisme l’on passe forcement par les Saints pour accéder à Dieu.(Certaines communautés le font toutefois et c’est connu). Le texte pourrait en effet laisser croire cela. Mais il n’en est rien.Les Ancêtres sont comme les Saints. C’est le propos.La comparaison s’arrête là.

  • Le 5 novembre 2018 à 07:33, par Walaka En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    RÉPONSE D’UN CHERCHEUR
    Cet écrit de Moussa Sinon relève de la double caricature pseudo-anthropologique et mondaine de la cosmogonie moaaga et en général la cosmogonie africaine. C’est la théorie éculée de l’univers spirituel nègre - au multiples dénominations d’écoles : idolâtrisme, animisme, fétichisme, ancestrisme, mânisme, totémisme (...) selon les visions de leurs auteurs - surpeuplé d’esprits, génies, fantômes, âmes (...) dessinés par des prétentieux "savants" qui parlent de l’Afrique de l’extérieur. Sous ce rapport, l’Africain, le noir, du moins le nègre, serait un émotif primitif qui s’extasie devant le mystère de la vie.
    Je répondrai à cet écrit halloweenien pour décrire la structure de la cosmogonie africaine qui articule, par-delà les contextualisations ethniques, au double plan matériel et immatériel de la Création, dans un rapport dynamique et interactionnel, Dieu-l’Ancêtre-l’Homme.

    • Le 5 novembre 2018 à 11:32, par freddy le loup En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

      Merci mr le chercheur. Nous avons compris que vous en savez énormément sur le sujet mais votre écrit dans sa forme nous laisse sur notre faim. Je vous que vous devriez partager davantage, si c’est déjà fait permettez nous d’y avoir accès.

    • Le 5 novembre 2018 à 12:40, par Idriss En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

      Apparemment tu sembles être un chercheur égaré. Nul ne détient la vérité. C’est une question d’ouverture d’esprit ou de champ de conscience ou de connaissance. Plutôt que de critiquer l’apport de M. Sinon, donnez votre contribution. Et s’il s’avérait que votre écrit est recevable, reconnaissez que c’est M. Sinon qui vous en aurait donné l’occasion car vous n’avez pas la capacité comme lui. Lui au moins a écrit ce qu’il pense, vous par contre, c’est un pur plagiat d’hérésie d’amphithéâtre. Très peu de gens auront compris votre réponse car il ne vient pas de vous. Vous récitez des phrases dont n’en maitrisez pas le contenu. Bon courage à vous

  • Le 5 novembre 2018 à 09:32, par ECLAIR-CIVIL En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Merci beaucoup pour cet éclairage. Mais j’aimerai rectifier la partie suivante : "" Ce sont eux qui sont les intermédiaires entre les vivants et Dieu. On leur rend un culte pour qu’ils intercèdent auprès de Dieu. On suppose qu’ils se reposent. C’est l’équivalent des Saints dans le christianisme ou l’islam. "" Revoyez bien la partie car dans L’ISLAM il n’y a aucun intermédiaire entre ALLAH et SA CRÉATURE DANS LES PRIÈRES. Peut être que vous êtes mal informé ou mal orienté
    Merci encore ! J’ai aimé

  • Le 5 novembre 2018 à 09:35, par Yarbilson En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Merci beaucoup pour cette publication . J’ai beaucoup appris.

  • Le 5 novembre 2018 à 09:49, par LE GRAND FRERE En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    MES SALUTATIONS A MONSIEUR SINON, VOTRE EXPÉRIENCE DANS LA COMPARAISON DES PHÉNOMÈNES MYTHIQUES ET ÉTRANGERS ENTRE L’AFRIQUE ET L’AMERIQUE DU NORD MÉRITE D’ÊTRE SAUVEGARDER POUR L’AVENIR DES ENFANTS ET MÊME DANS LES SOCIÉTÉS. POUR CELA CRÉONS DES EMISSIONS PAR RAPPORT AUX PHÉNOMÈNES SUR LES ONDES ET MIEUX DES DOCUMENTAIRES FILMES, COMME LA SU BIEN DIT MONSIEUR SINON. ENCORE DE PLUS MES ENCOURAGEMENTS POUR LES EFFORTS ABATTUS ET BON VENT.

  • Le 5 novembre 2018 à 10:03, par ElMagnifico En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Moussa SINON, chapeau ! Vous êtes sublime. L’article est une richesse indescriptible. Étant un pur produit du village je sais la valeur d’un tel article. Je ne suis pas certain que nos jeunes citadins friands de barbe à papa puissent saisir un mot ou un sens de tout cela !
    En parcourant l’écrit je pensais à Maitre Pacere Titinga, ci-devant Naba Panantougri de Manega ou d’un certain Paul Tinnoaga OUEDRAOGO, El Hadj BOUGSAGUILGA, éminences grises de la valeur culturelle moaga !
    Moussa SINON, vous êtes une valeur sure de la culture burkinabè et votre article mérite un PRIX !

  • Le 5 novembre 2018 à 11:08, par Bollena En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Mon châpeau à l’auteur et à Fasonet pour cette cour très édifiante.

  • Le 5 novembre 2018 à 12:16, par HUG En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Çà C’est de l’anthropologie. je voulais simplement ajouter qu’en ce qui concerne le village de Pilimpikou, il y a des interdits à ne pas transgresser lorsqu’on veut parlez à un proche défunt : on ne doit pas verser des larmes si on voit son proche défunt. Merci pour cet écrit.

  • Le 5 novembre 2018 à 12:40, par saam En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Article intéressant et instructif ! Revenez nous pour nous permettre d’en savoir plus sur ce monde mystérieux !
    Les kinkirsé, un moyen pour tenir nos lascars de terroristes poseurs de mines et tireurs de feux en déroute et les rendre fous !!

    • Le 5 novembre 2018 à 16:00, par Victoire En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

      A Monsieur ECLAIRCIVIL,
      Passer par des saints pour accéder à Dieu, ce n’est pas du christianisme. Les chrétiens avisés adorent un seul et vrai Dieu "JEHOVAH" et comme pour toute demande de pardon il faut une effusion du sang, en lieu et place du sang des animaux (oiseaux, poulets, boucs, taureaux ; etc) JEHOVAH c’est à dire l’ETERNEL a envoyé Jésus, afin que par son sang versé, nos péchés soient effacés. C’est dire donc que toute personne qui accepte Jésus comme son sauveur et son seigneur Dieu le voit comme il voit Jésus (sans tâche = sans péché) car tous les livres du monde sont unanimes que Jésus n’a pas connu de péché. Merci !

      • Le 5 novembre 2018 à 18:42, par Alexio En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

        Victoire. Je crois que vous etes denaturer culturellement. Introduire JOHOVAH dans l antropologie de notre pays est par exellence une faute d ignorance. L Afrique avait ces dieux, sa spuritualite etses refernces avant l arrivee des Colons Blancs vandalistes de nos cultures et religions. Ils nous imposes par le biais de la colonisation que Dieu etait un Blanc et Juif en meme temps, Jesus son Fils un Juif Israelien.

        ILs nous laver le cerveau par la force des choses. Pourquoi toutes races de ce monde ont leurs cultes religieux ? Mais pas l Afrique ? Lislam er pour les Arabes, la chretianisme pour les Blancs. Les asiatiques ont leurs Boudha. ET nous les africains ? Dans l abime de l obscurantisme Divine par notre acculturation des religions importees.

        Malgre ltous les anthropologues sont d Accord que les premiers humains viennent de l Afrique. Donc berceau de l humanite. La falsification et la denaturalisation de egyptiens noirs sont une preuve palpantes de lhistoire humaine.

        Chapeau pour l auteur de ce article qui nous donne un bref apercu de cette vision culturelle et spirituelle que nous avons tendance a sous-estimer ou subtituer avec la spiritualite europeene qui nous amenera pas a aucun port d attache et reference.

  • Le 5 novembre 2018 à 15:03, par Bigbalè En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Bravo à Mr Sinon ! Nous avons la certitude à travers votre personne qu’il y a encore des burkinabè qui savent écrire et dire des choses utiles et positives pour leurs compatriotes ! Comme il s’agit d’un article de Lefaso ;net, il est probable qu’il nous a été proposé un résumé de votre œuvre mais pas son contenu entier. Si c’est le cas, nous vous prions de bien vouloir donner plus d’indication afin que les lecteurs puissent trouver l’œuvre entière et payer s’il le faut car c’est un trésor que Mr Sinon offre à ses compatriotes. Par la même occasion, les autres chercheurs originaires des différentes régions ou groupes ethniques/linguistiques sont encouragés à faire le même travail afin qu’il soit envisagé plus tard une synthèse au niveau national et pourquoi une étude pour tirer les similitudes ou les différences de perception du même objet selon que l’on appartient à l’un ou l’autre groupe ethnique ou linguistique. Une fois de plus bravo à Mr Sinon et bon vent ! Que Dieu vous bénisse !

    • Le 7 novembre 2018 à 04:01, par Moussa SINON En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

      Merci pour votre appel. Espérons que d’autres compatriotes le fasse. L’on verra rapidement que nous sommes tous et toutes dans ce pays des frères et soeurs.
      C’est bien aimable à vous de penser au portail Lefaso.net qui facile depuis des années mes tentatives de vulgarisation. Il n’y a pas d’ouvrage.

  • Le 5 novembre 2018 à 15:04, par rde En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Monsieur Moussa accepterez-vous donner votre adresse pour une invitation de radio ? Merci. Beaucoup.

  • Le 5 novembre 2018 à 17:43, par Desperado En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Bravo pour ce travail. De tels travaux manquent de plus en plus.
    La prochaine fois il faudrait ajouter le "boum-bandé"

  • Le 5 novembre 2018 à 19:45, par ORygon En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Non, non, et non ! on ne peut pas comparer le folklore au sacree. C’est dy grand n’importe quoi.
    Ton emplois du conditionel temoigne de ta condescendence envers nos tradition. Incorporer les religions etrangeres a nos divinites est une mauvaise foi. ton nom musulman (bien que heriter mais que tu as choisia de garder temoigne de ton parti pris).

  • Le 5 novembre 2018 à 21:30, par july En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Sujet très intéressant et bien traité, félicitations à M Sinon pour la recherche. Petite remarque, je pense plutôt qu’on parle de kû-yiri (maison mortuaire) au lieu de ra-boogo car à ma connaissance, le ra-boogo désigne une habitation abandonnée.
    salut

    • Le 6 novembre 2018 à 03:54, par Aeugene En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

      Le ku yiri est effectivement la maison mortuaire. C’est là où gît un cadavre non encore enterré quelque soit l’âge du cadavre. Ou encore le cadavre est enterré mais le 3eme (homme) ou le 4eme (femme) jour n’est pas arrivé. C’est toujours le ku yiiri si on ne s’est pas encore salué, (pour marquer la fin du deuil, s’il s’agit d’une personne jeune ou qui ne pratiquait la religion traditionnelle africaine) ou parce que on n’a pas encore défait les bagages (le peogo) du défunt voyageur, s’il était dans la religion traditionnelle africaine. Par contre le raboogo est la cour de l’homme décédé qui faisait le ra yunga (il avait un hotel familial) mais dont les funérailles n’ont pas encore été célébrées. Et ce sera toujours un raboogo tant que dure le temps des funérailles non célébrées. Remarque : on ne parle pas de raboogo pour la maison d’une femme qui vivait sans mari et qui décède. Une fois que les funérailles de l’homme sont célébrées et qu’un membre de la famille hérite de la cour, de la maison, on ne parle plus de raboogo. Le raboogo redevient encore "yiiri". En tous les cas, c’est ainsi dans le plateau central plus exactement autour de Ouagadougou. Aeugene.

      • Le 6 novembre 2018 à 12:20, par Moussa SINON En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

        Merci beaucoup à vous cher(e) Aeugene C’est très instructif. Je vous suggère de nous édifier davantage en écrivant sur la mort. Partir par exepmle du constat du décès, l’annonce, ..., l’enterre, ... les cérémonies qui suivent. Si le coeur vous en dit, vous pourriez par exemple y ajouter les variantes pour le cas, d’un enfant, d’une femme, d’un homme, personne agée, marié, célibataire... :D

        Merci beaucoup

        • Le 6 novembre 2018 à 19:21, par Aeugene En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

          OK Monsieur Moussabje vais m’y essayer bientôt pour ce qui concerne l’annonce d’un décès et ce par respect pour votre écrit. Je rêve de philosophes, d’écrivains, d’anthropologues burkinabé qui écrivent sur leur société. Il y a des subtilités de la culture que quelqu’un d’ailleurs ne saisira pas. Cela dit, une précision sur le râ boogo. Les linguistes diraient une " entrée". Le raboogo peut être une maison abandonnée d’un défunt qui n’a pas été reprise. La maison tombe en ruines. Pour X raisons, les membres de la famille peuvent refuser d’intégrer la famille. D’où le proverbe. " je n’abandonnerai pas le raboogo de mon père n’a pas rencontré plus fort que son père". Aeugene

        • Le 7 novembre 2018 à 00:06, par july En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

          Effectivement en parlant de la mort, on verra que ces deux sujets sont très liés à travers plusieurs mots qui vont surement revenir (Booum-bou, Kiimsé, Kiing-kirga, Siiga, Son-gnan etc.), sans oublier l’incontournable Sin-ongo qui consiste à porter un "épouvantail" par deux personnes en vue de détecter la personne ayant causé la mort. ces phénomènes qui relèvent du "surnaturel" pourraient avoir un début d’éclaircis si on décidait d’en parler à travers des tribunes de ce genre

        • Le 7 novembre 2018 à 09:21, par Aeugene En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

          OK Monsieur Moussabje vais m’y essayer bientôt pour ce qui concerne l’annonce d’un décès et ce par respect pour votre écrit. Je rêve de philosophes, d’écrivains, d’anthropologues burkinabé qui écrivent sur leur société. Il y a des subtilités de la culture que quelqu’un d’ailleurs ne saisira pas. Cela dit, une précision sur le râ boogo. Les linguistes diraient une " entrée". Le raboogo peut être une maison abandonnée d’un défunt qui n’a pas été reprise. La maison tombe en ruines. Pour X raisons, les membres de la famille peuvent refuser d’intégrer la famille. D’où le proverbe. " je n’abandonnerai pas le raboogo de mon père n’a pas rencontré plus fort que son père". Aeugene

  • Le 6 novembre 2018 à 12:05, par july En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Merci, Aeugene pour ces précisions. Je pense M Sinon a introduit un sujet très pertinent qui nécessite la contribution de tous ceux qui s’intéressent au droit du savoir de la culture moaga.

  • Le 6 novembre 2018 à 17:00, par qui est plus patriote que l’autre En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Waouh !!!!! cela me rappelle l’enfance, le Village et ses fantasmes. C’est toute une philosophie de vie

  • Le 6 novembre 2018 à 17:42, par Nephtys En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Bravo Mr Sinon. Un article super interessant.
    C’est ensemble que nous allons redonner à notre culture sa place et pouvoir nous construire.
    Merci

  • Le 7 novembre 2018 à 22:25, par jeunedame seret En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

    Bravo Moussa. Je vous envie cette créativité et je l’enregistre dans clé archives. Je vous suggère aussi de développer le pouvoir des esprits face aux femmes. Je veux dire, par exemple quand une femme est enceinte ou débute surtout une grossesse, elle doit éviter surtout certaines expositions très effrayantes comme au sang versé ; aux événements monstrueux ; aux cadavres, etc pour éviter de transférer un mauvais visage, un handicap, ou un mauvais comportement au bébé. Elle ne sort pas tôt le matin avant les autres ; de peur de croiser un mauvais génie ou mauvais kinkirga en dernière ballade. Ce sont des esprits qui communiquent directement avec le bébé. Et les plus méchants qui visent vengeance guettent ce nouveau né. Et ils se promènent surtout tard dans la nuit jusqu’à l’aube. Et à terme elle doit éviter de serrer toutes les mains dans les salutations. Cependant, en période de menstrues, la femme est forte devant tout esprit malveillant. Et des étrangers qui repartent d’une visite avec crainte ou peur d’accident, d’agression, se font officiellement accompagner par la femme jusqu’à une certaine distance de dissuasion. C’est trop discret. Avec complicité des premières mamans.
    OK ! Courage à ce Moussa. J’aimerais bien vous comprendre le nom. SINON ? Expliquez moi d’où vient ce nom. En attendant, perruque basse !!!

    • Le 8 novembre 2018 à 02:16, par Moussa SINON En réponse à : Société : Moussa Sinon décortique le monde de l’invisible chez les Mossi

      Chère jeunedame seret, je n’ai pas assez d’éléments sur votre sujet. Il est très intéressant et m’ntéresse bcp d’autant que je compte écrire prochainement sur le rôle politique des filles...
      Yako et Toéssin sont les foyers historiques des SINON. La lignée date du 17e siècle du temps du Mogho Naaba Warga et de Naaba Kandaogo de Yako....

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