LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

Publié le dimanche 4 novembre 2018 à 06h00min

PARTAGER :                          
Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

C’est ce dimanche, 4 novembre 2018, que la Nouvelle-Calédonie doit décider de son destin via un référendum dont le processus (révision des listes électorales) a été conduit par un pool d’experts mandatés par l’ONU et présidé par le constitutionnaliste burkinabè, Pr Augustin Loada.

« Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». C’est à cette question que ce « petit territoire stratégique » de 270 000 habitants dans le Pacifique et situé à près de 18 000 kilomètres de Paris, doit répondre.

Les bureaux de vote doivent ouvrir à 8h dimanche matin (soit samedi, à partir de 21h, heure du Burkina). Les premiers résultats par commune devraient être connus à partir de 19h (dimanche à partir 8h, heure du Burkina) et les résultats complets sont attendus à partir de 22h30 (soit lundi à 11h30, heure du Burkina).

Si la majorité des 174 154 électeurs répondent par « oui », la Nouvelle-Calédonie « quittera le giron de la République française pour devenir la Kanaky Nouvelle-Calédonie, l’Etat souverain cher aux indépendantistes ». Même si le « non » venait à l’emporter, le processus de décolonisation entamé depuis 1988 avec les accords de Matignon (France) ne s’interrompra pas pour autant. Dans cette dernière hypothèse, deux autres référendums sont possibles dans les quatre ans à venir.

Pour mémoire, trois partis défendent le maintien dans la France : Calédonie ensemble (droite modérée), le Rassemblement LR et les Républicains calédoniens. Ils mettent en avant la protection de la France, le passeport européen, le système éducatif ou encore les 1,3 milliard d’euros d’aides annuelles de la France. En face, les deux courants du FLNKS (Union calédonienne et Union nationale pour l’indépendance) appellent au changement, à plus de justice et d’égalité, et font de la reconnaissance de leur peuple une question de dignité vis-à-vis d’un passé colonial traumatisant.

Cette consultation populaire est l’aboutissement d’un processus de décolonisation, entamé depuis 1988 après plusieurs années de quasi-guerre civile entre Kanak et Caldoches.

Selon plusieurs médias occidentaux, en cas de proclamation de l’indépendance, la France perdrait un territoire particulièrement stratégique ; la Nouvelle-Calédonie étant capitale pour la métropole, en raison de ses ressources en nickel. Cela fait de la France le cinquième producteur mondial de ce métal indispensable à la fabrication d’acier inoxydable. Vaste de 1,4 million de kilomètres carrés, la Zone économique exclusive (ZEE) du Caillou, deux fois et demi la superficie de l’Hexagone, recèle en outre d’immenses potentiels économiques (pêche, énergies marines renouvelables, réserves minière, micro-algues…). La Nouvelle-Calédonie possède aussi un des trois systèmes récifaux (relatifs aux rochers, ndlr) les plus vastes au monde, inscrit au patrimoine de l’humanité ainsi qu’une faune et une flore impressionnantes.

C’est ce processus que conduit le constitutionnaliste burkinabè, Pr Augustin Loada, porté à la tête du groupe d’experts mandatés par les Nations unies en février 2018 (lefaso.net/spip.php ?article82444) à cet effet. Depuis lors, l’ancien directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique a déposé ses valises dans cette contrée du monde. En septembre, l’équipe du professeur a remis à l’ONU, son premier rapport qui décrit les conditions dans lesquelles l’Etat est parvenu à inscrire 174 154 personnes sur la liste référendaire. Un travail qui a été apprécié par l’organisation internationale mandante.

La tenue effective de ce référendum (indépendamment de son résultat) est donc un grand défi à relever pour l’enseignant en Droit constitutionnel et l’ensemble de son équipe.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 4 novembre 2018 à 11:33, par job En réponse à : Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

    Merci de ce rappel important et qui de plus met sur orbite un compatriote, c’est ce qui a longtemps manqué à notre pays, c’est-à-dire la valorisation de nos compétences nationales. Le déroulement de ce référendum doit donc intéresser tous les burkinabè.

  • Le 4 novembre 2018 à 16:18, par Stephane En réponse à : Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

    Felicitation au Pr Loada et son equipe ! Voila un intellectuel digne de ce nom.

  • Le 4 novembre 2018 à 19:01, par AMKOULLEL En réponse à : Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

    Quelle honte pour le Burkina d’avoir entériné le maintien d’un peuple sous colonisation française. Quelle honte pour nous tous, Burkinabè, compatriote de Thomas SANKARA, qui était aux avant poste de la libération du peuple KANAK, dans les années 80. La France a tiré léçon des indépendances Africaines en maintenant un calendrier à sa faveur, en jouant avec le temps, pour inonder la Nouvelle-Calédonie, en 20 ans, de populations européennes, pour enfin avoir la certitude que le vote majoritaire serait en faveur du oui. Quel misérable, cet Pr LOADA, bon élève de l’enclos colonial, bon teint, pour diriger cette forfaiture contre le peuple KANAK. L’impérialisme occidental présente le OUI comme la possibilité de construire un destin commun entre KANAK et la france ... quelle drolerie !!! Peux-tu avoir un destin commun entre une proie et un prédateur ?
    Le camarade président Thom SANK devrait vraiment retourner dans sa tombe en voyant son Burkina devenu la serpillère de l’impérialisme pour se donner bonne conscience en Nouvelle Calédonie.

  • Le 4 novembre 2018 à 22:04, par Dedegueba Sanon En réponse à : Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

    Hamkoullel ? Si ce pseudo est emprunté à Hamadou Hampate BAH, alors le vieux a dû se retourner dans sa tombe.
    Mon frère ton post est trop haineux et hors propos, le Prof a été mandaté par l’ONU pas la France. Je ne pense pas que le Prof doive se prononcer sur l’enjeu. A moins d’insinuer que les Kanak soient incapables de comprendre que le référendum est joué d’avance, sinon leur participation au référendum, à moins d’avoir un autre but serait un non sens. On ne mène pas un combat lorsqu’on est sûr de la défaite.
    D’ailleurs je crois savoir qu’un non actuel à l’indépendance n’exclut pas un autre référendum dans le futur sur la même problématique. De grâce évite d’évoquer à tue tête Tom Sank, cela finira par banaliser l’oeuvre de l’homme.
    Ton problème avec le Prof c’est quoi ?

    • Le 5 novembre 2018 à 14:35, par AMKOULLEL En réponse à : Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

      @Dedegueba Sanon : Mon jeune Bobo, tu fais dans la discussion de cabaret de dioulassoba. Ici là c’est pas ça ! T’es fort de voir dans mon écrit de la haine ! Chapeau à toi. Rassure-toi, je n’ai pas ce temps de haine là. Parce que LOADA a été mandaté par l’ONU que cela voudrait dire que c’est pas la France ? Il faut vraiment être naïf pour s’arreter à ce niveau d’analyse des faits. Je ne fais aucune insinuation sur l’intelligence des KANAK, je fais une lecture des faits,. Et les faits sont les faits :
      1- Des gens qui ont pris des armes pour leur indépendance où Thom SANK a été un des rares Africains à les soutenir publiquement et demander à la France de quitter la Nouvelle-Calédonie...
      2- La France qui a inscrit le process sur le temps, 10 ans d’abord, de 1988 à 1998, ensuite 20 ans de 1998 à 2018, pour s’assurer de la majorité en inondant la Nouvelle -Caledonie de population européenne, forcément POUR le maintien de l’île dans la France...
      3- J’ai fait référence à Thom SANK parce qu’il s’était prononcé sur le sujet en 1986 officiellement et publiquement aux Nations-Unies et devant Mittérand à Ouaga, et non pas parce que j’ai un esprit d’évocation à tue-tête... La banalisation de son oeuvre, ça rélève plutôt de cette attitude des Africains à se coucher partout et devant tout, soit-disant, fut-elle la France ou même l’ONU sur ces questions.
      Pourquoi tu penses que j’ai forcément un problème avec LOADA ? On ne peut pas émettre un avis, une analyse contraire sur quelqu’un si ce n’est forcément parce qu’on a un problème avec la personne ? Ah t’es vraiment un bobo et ça se sent !
      Conclusion : Ta réaction est le type du colonisé complexé au point d’avoir oublié le sens, le goût de la liberté et prompt à voir dans le maître, le modèle, la vérité ...
      Question : Penses-tu que LOADA est la seule et unique compétence, dans le monde, pour la basse besogne qu’il a fait en Nouvelle-Calédonie, fut-elle, sous mandat ONUSIEN ? Non, non ! Si tu ne vois pas en sa nomination, la farouche et violente envie de la france de laver l’affront que le Burkina, à travers son président, Thom SANK, lui a fait en 1986 sur cette question, c’est que tu n’as pas encore repris toute intelligence, mon bobo.

  • Le 16 novembre 2018 à 05:02, par EBENEZER En réponse à : Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

    Bon vent au professeur Augustin Loada.......................................................................................................................

  • Le 16 novembre 2018 à 18:36, par polo En réponse à : Référendum en Nouvelle-Calédonie : Un défi à relever pour le Pr Augustin Loada

    Amkoullel : les Européens arrivés récemment n’avaient pas le droit de voter car Il fallait se prévaloir d’une certaine durée de présence sur l’archipel pour en bénéficier. Les habitants de la NC auront la possibilité, à nouveau, de solliciter l’indépendance s’ils le souhaitent. D’ailleurs si cela ne tenait qu’à l’avis des Français de métropole, l’archipel serait déjà indépendant (les sondages vont dans ce sens). L’Australie souhaite que la France reste et la Chine veut le contraire, on sait pourquoi !
    Ces derniers sont devenus les plus grands prédateurs de la planète.(pétrole, uranium, terres, zones poissonneuses....)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique