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Lutte contre les mutilations génitales féminines : Les acteurs des cinq continents veulent unir leurs forces

Publié le lundi 22 octobre 2018 à 23h27min

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Lutte contre les mutilations génitales féminines : Les acteurs des cinq continents veulent unir leurs forces

Ouagadougou abrite, du 22 au 26 octobre 2018, la conférence internationale sur les mutilations génitales féminines. Une conférence qui a pour objectif global de galvaniser l’action internationale, régionale et nationale, en vue de renforcer le vaste mouvement visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines à l’horizon 2030. Cette conférence de haut niveau a en effet réuni les acteurs politiques, des organismes et associations de lutte contre les mutilations génitales féminines venus de tous les horizons. La cérémonie d’ouverture s’est tenue ce lundi 22 octobre.

« Galvaniser les actions politiques en faveur de l’élimination des mutilations génitales féminines ». C’est autour de ce thème que se tiendra, du 22 au 26 octobre à Ouagadougou, la conférence internationale sur la lutte contre des Mutilations génitales féminines (MGF). A l’ouverture de cette conférence qui réunit des participants venus des cinq continents, la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laurence Marshall Ilboudo, a rappelé que la présente conférence répond à un besoin de mobilisation collective tant au niveau politique, institutionnel que communautaire, autour des nombreux défis à relever dans les domaines des MGF, de la protection et de la promotion des droits de la femme dans les différents pays et dans le monde entier.

Et de souligner qu’au regard de leur ampleur et des conséquences enregistrées, les MGF restent un problème actuel de droit, de santé publique, de dignité humaine et de discrimination basée sur le sexe.
« Et le Burkina Faso n’est pas à l’abri de cette pratique rétrograde à laquelle 68 millions de filles et de femmes pourraient être exposées avant 2030 dans le monde », déplore la ministre, avant de rappeler les énormes efforts déployés par le gouvernement burkinabè pour éradiquer les MGF. Des actions se traduisant, entre autres, par l’adoption de nouveaux textes comme le Plan stratégique national de promotion de l’élimination des MGF 2016-2020, la création d’une ligne budgétaire par le gouvernement pour soutenir les différentes actions.

Selon le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, l’engagement de son gouvernement se caractérise également par le choix d’abriter cette conférence internationale. Tout en précisant que « c’est à travers la conjugaison des politiques nationales en rapport avec les politiques sous-régionales et sur le plan continental que nous pourrons atteindre l’élimination totale des MGF d’ici à 2030 ».

Des résultats encourageants

Laurence Marshall Ilboudo, ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille

Pour la première responsable des questions féminines du Burkina, la synergie d’actions entre l’Etat, ses partenaires techniques et financiers, les leaders communautaires et associatifs, a permis d’atteindre des résultats probants se traduisant par la baisse de la prévalence de l’excision pour toutes les tranches d’âge dans toutes les régions du pays. En effet, « le taux de prévalence de l’excision de 0 à 14 ans est passé de 13,3% en 2010 à 11,3% en 2015, soit une baisse de 2 points de pourcentage en 5 ans. Et de 15 à 49 ans, la prévalence a baissé de 8 points de pourcentage, passant de 75,8% à 67, 6% ».

Si l’on peut se réjouir d’une baisse du taux de prévalence des MGF du côté burkinabè, la situation est peu reluisante du côté malien. Car selon la ministre malienne de la Promotion de la femme et de l’enfant, Diakité Aïssata Traoré, « la situation est alarmante, parce que le taux de prévalence de la tranche d’âge de 0-49 est de 91% et pour les 0 à 14 ans, ce taux est de 75 %, ce qui représente l’un des taux les plus élevés ».

Mais toutefois, l’espoir est permis, dit-elle, parce que le gouvernement malien est en train d’adopter des programmes de lutte contre les MGF et de faire des propositions de loi de lutte contre l’excision, etc. C’est en cela que la présente conférence est une mesure adéquate pour pallier ce fléau qui permettra aux différents pays de communiquer et de multiplier leurs actions de lutte, a indiqué Aïssata Traoré.

Mariam Lamizana, présidente du comité interafricain et ex-présidente du comité national de lutte contre les partiques de l’excision

Quant à la présidente du comité interafricain et ex-présidente du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision, Mariam Lamizana, « c’est un honneur pour moi de prendre la parole devant cette assemblée à l’occasion cette conférence internationale sur les MGF en tant porte-parole des organisations nationales, sous-régionales et internationales ».
Selon elle, des progrès importants ont été enregistrés mais le chemin de l’élimination des MGF reste encore long. C’est pourquoi, dit-elle, les acteurs doivent rester plus que jamais vigilants, mobilisés et engagés.

Résultats attendus

Au sortir de cette conférence internationale, il est prévu une déclaration finale réaffirmant l’engagement d’éliminer les MGF, un projet de feuille de route multisectorielle quinquennale pour zéro cas d’excision à l’horizon 2030 en Afrique, un cadre de responsabilisation pour la mise en œuvre de la déclaration finale, l’engagement des ressources nationales et le lancement d’une campagne continentale.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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