C’est à travers une bien modeste cérémonie que s’est effectué ce geste de remise et de distribution de vivres en présence des autorités administratives de la province et d’une grande foule de personnes nécessiteuses.

A l’occasion, c’est un total de 14 tonnes, soit 140 sacs de 100 kg de céréales (sorgho et maïs), qui a été remis à ces personnes. Ce stock destiné à toute la province a pu être réparti comme suit :
70 sacs pour les sept (7) secteurs de la commune de Nouna, à raison de 10 sacs par secteur ;
70 sacs pour les dix (10) départements de la province, soit sept (7) sacs par département.

Cette marque de solidarité, dont a fait preuve le colonel Traoré à l’endroit des populations de la Kossi en cette période de pénurie alimentaire grave, est allée droit au cœur des autorités de la province, qui l’ont saluée à sa juste valeur à travers les différentes allocutions ayant ponctué la cérémonie.

Pour le colonel Traoré, c’est une question de morale et d’éducation que chacun devra, en fonction de ses possibilités, accepter le partage du peu dont il dispose avec l’autre. Ce don alimentaire, a-t-il conclu, est le fruit de soutiens d’amis et de bien d’autres frères de la province à destination des parents déshérités, en cette période de soudure.

Quoi qu’il en soit, ce fut un grand soulagement pour les 140 familles bénéficiaires. En réalité, les populations ne vont pas bien en ce moment dans la Kossi, où les céréales se font de plus en plus rares sur le marché, même pour ceux-là que l’on dit appartenir à des familles un peu plus nanties.

En dehors donc de tout sentiment alarmiste, cette cérémonie a été le tremplin pour les autorités locales pour prendre la juste mesure de l’état de santé alimentaire actuelle des populations dans la Kossi pourtant citée parmi les greniers du pays. A Nouna, et depuis les deux derniers mois, le prix du sac de mil varie entre 24 000 et 25 000 francs CFA pour ceux-là qui ont la chance d’en rencontrer sur la place du marché.

Comme on a pu malheureusement le constater à l’issue de la distribution du don du Colonel Traoré, c’est une nombreuse foule de personnes nécessiteuses, à la fois troublées et désemparées, qui sont reparties sans la moindre graine. C’est en cela que d’autres soutiens seront les bienvenus afin de soulager cette grande majorité qui n’a pas pu être prise en compte par cette première opération de distribution dans la province. Comme le dit un adage de chez-nous :

"L’éléphant a sa poussière et la fourmi aussi a sa poussière". Ainsi, chacun, en fonction de ses capacités, doit venir en aide à ces personnes déshéritées et cela, ne serait-ce que pour ne pas donner raison à cette rumeur insinuant que la Kossi pourrait être malade du désintéressement de ses fils.

Daouda Konaté
AIB/Kossi

Observateur Paalga