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Soutenance de thèse : Noufé Tiatité analyse les liens entre le capital humain, la productivité agricole et la pauvreté au Burkina

Publié le jeudi 11 octobre 2018 à 21h00min

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Soutenance de thèse : Noufé Tiatité analyse les liens entre le capital humain, la productivité agricole et la pauvreté au Burkina

L’Ecole doctorale des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion de l’Université Ouaga II a un nouveau docteur. Il s’agit de Noufé Tiatité, cadre au ministère de l’Agriculture, qui a soutenu, ce jeudi 11 octobre 2018, sa thèse sur le thème : « Capital humain, productivité agricole et pauvreté rurale au Burkina Faso ». Une thèse dirigée par le professeur Idrissa M. Ouédraogo de l’université Ouaga II et co-dirigé par le Pr Mahamadou Diarra de l’université Norbert-Zongo. Le travail de l’impétrant a été jugé recevable par le jury. Ainsi, Noufé Tiatité a été déclaré docteur en sciences économiques avec la mention très honorable.

C’est partant du constat que dans la plupart des pays africains, la pauvreté a un visage rural, que l’impétrant, Noufé Tiatité, a décidé de travailler sur le thème « Capital humain, productivité agricole et pauvreté rurale au Burkina Faso ». En effet, selon les statistiques de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), au Burkina Faso, 47,5% de la population rurale est pauvre, contre 13,7% en milieu urbain. Pour vaincre donc la pauvreté en milieu rural, l’agriculture, première source de revenus pour 87% de la population active, est au cœur des politiques.

L’impétrant présentant les résultats de ses recherches

Pourtant, le constat sur le terrain montre que le faible niveau de productivité du secteur agricole n’a pas permis à ce jour de faire de l’agriculture un réel instrument de réduction de la pauvreté, en témoignent les chiffres recueillis sur la décennie 2005-2014. Sur cette période, les rendements moyens à l’hectare de mil et de maïs sont respectivement de 829 Kg et de 1240 Kg, alors que les rendements potentiels se situent à 2 000 Kg et 4 500 Kg à l’hectare. De ce fait, la contribution de l’agriculture dans la formation du Produit intérieur brut (PIB) est seulement de 15%.

Partant donc de la théorie de la croissance endogène, qui veut qu’investir dans le capital humain permette d’accroître la productivité des agents économiques, l’impétrant a analysé, dans sa thèse, les liens entre capital humain, productivité agricole et la pauvreté rurale.

« La culture du coton n’aide pas à la réduction de la pauvreté en milieu rural »

De ses travaux, il ressort ainsi que sur le plan macroéconomique, l’éducation n’est pas un facteur déterminant au développement du secteur agricole. Mais au niveau microéconomique, c’est-à-dire au niveau des ménages, le niveau d’étude agit positivement sur la production agricole.

Le jury présidé par le Pr Adama Diaw

Il ressort également de son travail que les ménages qui cultivent des céréales sont plus à même de sortir de la pauvreté, contrairement à ceux qui cultivent le coton. « Plus le ménage est efficace dans la production des cultures céréalières, plus la probabilité qu’il sorte de la pauvreté est élevée. Mais quand le ménage est plus efficace dans la culture du coton, la probabilité qu’il en sorte est diminuée. Cela veut dire que la culture du coton n’est pas forcément une solution efficace pour la réduction de la pauvreté en milieu rural », explique Noufé Tiatité.

Pour lui donc, « il est important que les autorités en charge de la conduite des politiques agricoles développent des initiatives qui vont améliorer la productivité des cultures céréalières qui ont un double avantage : celui d’améliorer la sécurité alimentaire, mais aussi d’améliorer le revenu agricole. Il est aussi important de revoir la santé des producteurs, parce que nos résultats ont montré que la santé joue sur la performance agricole ».

Le jury salue un travail de qualité

Après une présentation succincte de 20 minutes faite par l’impétrant, le jury présidé par le Pr Adama Diaw, professeur titulaire et président de l’Université Gaston-Berger de Saint Louis au Sénégal, a posé des questions à Noufé Tiatité et a également apporté des remarques en vue d’améliorer la thèse dans sa version finale. Puis, le jury s’est retiré pour la délibération.

Après quelques minutes de conciliabules, retour dans l’amphi F de l’UFR/SEG, où le jury a salué « la pertinence et l’actualité du thème, la qualité du travail de l’impétrant, la littérature utilisée, mais aussi l’approche méthodologique sophistiquée ». La thèse a donc été jugée recevable et le jury a déclaré Noufé Tiatité, docteur en sciences économiques avec la mention très honorable.

Pour le Pr Idrissa Ouédraogo, directeur de la thèse, le travail de l’impétrant a abouti à des résultats qui devraient orienter les décideurs dans la formulation de politiques de lutte contre la pauvreté.


Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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