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Burkinabè de New-York : « Ces derniers temps, avec le changement de régime, les choses ont aussi changé » (délégué CSBE, Ben Gaston Sawadogo)

Publié le mercredi 10 octobre 2018 à 22h20min

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Burkinabè de New-York : « Ces derniers temps, avec le changement de régime, les choses ont aussi changé » (délégué CSBE, Ben Gaston Sawadogo)

A la recherche d’un mieux-être, ils sont nombreux, ces Burkinabè, qui quittent leur terre natale pour d’autres horizons. Parmi les destinations, les Etats-Unis d’Amérique. Résidant dans ce pays depuis 2000, Ben Gaston Sawadogo est le Délégué du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE) de New-York. Comment les Burkinabè vivent-ils la réalité américaine ? Réponse avec cet entrepreneur, Ben Gaston Sawadogo, que nous avons rencontré le 29 septembre dernier, à l’occasion de l’inauguration du Consulat général du Burkina Faso à Harlem.

Lefaso.net : Comment se passe la vie pour un Burkinabè à New-York ?

Ben Gaston Sawadogo (B.G.S) : La vie se passe assez bien pour les 15 000 Burkinabè vivant à New-York. La communauté est composée, majoritairement, d’étudiants qui se retrouvent dans les boulots à temps partiels. Au niveau de la section CSBE de New-York, nous essayons d’accompagner chaque compatriote pour qu’il se sente intégré dans la communauté où il vit et aussi, pour qu’il puisse apporter sa contribution au développement du pays.

Lefaso.net : Peut-on dire qu’il existe une grande solidarité entre Burkinabè de New-York ?

B.G.S :
Avec le CSBE de New-York, nous travaillons en collaboration avec les associations des onze Etats de ma juridiction. A New -York par exemple, il y a l’association des Burkinabè de New-York, les associations des différentes confessions religieuses, les associations des ressortissants des différentes villes du Burkina Faso. Nous essayons de nous mobiliser à travers les activités de ces différentes structures. Aussi, tous les trois mois, nous tenons des assemblées générales au cours desquelles, nous essayons de faire le point des activités et régler les problèmes en famille.

Lefaso.net : Doit-on comprendre que vous êtes confrontés à des difficultés, notamment d’obtention des titres de séjour ?

B.G.S : Les choses sont un peu différentes de nos jours. Avant, une fois que vous franchissiez l’aéroport, il n’y avait pas des problèmes de contrôle. On s’en sortait également pour ce qui est du travail, mais ces derniers temps, avec le changement de régime, les choses ont aussi changé.
Les gens ont un peu peur, certains vivent dans la psychose ; parce qu’il y a des contrôles inopinés des services de l’immigration sur les lieux de travail. A notre niveau, nous essayons de rassurer ceux qui sont en situation irrégulière, en leur indiquant que s’ils sont arrêtés, ils peuvent nous contacter ; nous allons mettre des avocats à leur disposition pour le respect de leurs droits.

Mais, il faut noter que New- York est une ville où les autorités ont une considération pour les immigrés. Il arrive donc que certains de nos compatriotes soient confrontés à des difficultés, mais lorsque nous sommes mis au courant, nous essayons de décanter la situation avec l’aide des avocats. Cependant, il y a eu des cas malheureux où certains de nos compatriotes ont été rapatriés au pays. Ces situations arrivent le plus souvent dès l’aéroport ou suite à des cas de délits. Il arrive donc que des personnes en situation irrégulière soient remises aux services de l’immigration après avoir purgé leur peine.

Lefaso.net : Au-delà des retours individuels, quel lien entretenez-vous avec le pays ?

B.G.S : Nous avons initié une structure, qui regroupe les hommes d’affaires burkinabè résidant aux Etats-Unis. Avec l’aide des investisseurs, nous essayons d’apporter notre contribution au développement du Burkina. C’est d’ailleurs grâce à cette structure que nous avons pu initier un cadre pour vendre les potentialités du pays, le « Burkina Day », qui est à sa deuxième édition. A ce propos, le ministre du commerce était présent aux Etats-Unis dans l’optique d’inviter les hommes d’affaires à investir au pays.

Lefaso.net : Un conseil à l’endroit des jeunes qui voudraient tenter l’aventure ?

B.G.S : L’immigration en elle-même n’est pas une fatalité, quand elle a lieu dans les conditions régulières. Elle peut être une opportunité, dans la mesure où elle permet d’acquérir de nouvelles expériences. Si l’opportunité se présente, j’encourage les jeunes à sortir et à tenter de nouvelles expériences. Toutefois, je les exhorte à éviter les aventures dangereuses, qui les mettent en danger.

Propos recueillis par Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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