À l’instar de la plupart des communes du Burkina, Banfora connaît de véritables problèmes d’assainissement et d’accès à l’eau potable. En la matière, les chiffres sont très parlants. En effet, selon une étude diagnostique effectuée par la mairie, 11,5% de la population s’approvisionne en eau dans des puits ou continue d’utiliser des sources d’eau de surface. La situation est certes reluisante comparée à d’autres communes. Mais elle est plus dramatique, selon le constat fait par l’Unicef et l’OMS dans l’une de leurs études. Cette étude révèle que « le pourcentage de la population qui utilise des services d’eau potable gérés en toute sécurité dans la commune de Banfora est égal à zéro ».

Le secteur de l’assainissement est encore plus marqué. Selon les indicateurs obtenus dans le cadre de l’étude diagnostique, 8% des ménages défèquent encore à l’air libre, 4% utilisent les latrines des voisins. Les vidanges des fosses se font manuellement et 90% des boues de vidange sont déversées de façon brute dans la nature.

Trouver forcément une solution à ces problèmes

La situation est donc critique dans la commune de Banfora. Pour y trouver une solution, le maire Aboubakar Hema a initié et élaboré le Plan stratégique communal des services publics d’eau potable et d’assainissement à l’horizon 2030. « Nous projetons d’atteindre la fin de la corvée d’eau potable, la fin de la défécation à l’air libre, l’accès des populations à des services améliorés, l’accès des populations à des services adéquats et équitables d’assainissement et la réduction significative des risques de pollution de l’environnement », a indiqué l’édile de Banfora.

Quid du plan stratégique ?

Le plan est bâti sur cinq axes. Il s’agit de l’accroissement de la performance institutionnelle de la mairie, l’accès universel à des services d’eau potable améliorés et à des services adéquats d’assainissement des eaux usées et excrétas, la gestion professionnelle des services AEPA et le renforcement des capacités de participation citoyenne. La mise en œuvre de ce plan va s’étendre sur treize ans et va nécessiter la somme de 16,8 milliards de francs CFA répartie sur trois phases.

Les résultats attendus de ce plan sont également connus. Il s’agit de l’accès en tout lieu à des services d’eau potable et d’assainissement pour toutes les populations et que les populations soient outillées à exiger le respect de leurs droits et à assumer leurs devoirs dans la fourniture des services d’AEPA.

Comment réunir les fonds ?

Il existe cependant un casse-tête chinois pour le maire Aboubakar Hema et son conseil municipal. Il s’agit de trouver l’argent nécessaire au financement du projet. Pour cela, des actions sont déjà initiées. Le plan a été présenté aux forces vives de la commune au cours d’une conférence organisée à cet effet le 7 juillet 2018. Aussi, la stratégie a fait l’objet d’une présentation à dix bailleurs de fonds et à cinq autorités nationales afin d’obtenir leur appui technique et financier.

En plus de cela, il est prévu, le 6 octobre prochain dans la cité du Paysan noir, une cérémonie de lancement dudit plan à laquelle devront prendre part 300 personnes issues de plusieurs couches sociales. La cérémonie sera présidée par le ministre d’État auprès de la présidence du Faso, Simon Compaoré. La contribution des filles et fils de la commune est attendue pour la réussite du plan.