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Violences faites aux femmes : Sika Kaboré plaide pour une mobilisation internationale

Publié le mercredi 26 septembre 2018 à 16h35min

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Violences faites aux femmes : Sika Kaboré plaide pour une mobilisation internationale

Éliminer durablement les violences faites aux femmes et aux filles, en leur donnant les moyens nécessaires de devenir des agents ou des actrices du changement social. C’est l’objet de cette rencontre autour du thème « De vulnérable à protagoniste : autonomisation des femmes contre le déni des droits humains commis pour son propre bien » initiée par l’ONG italienne « No peace without justice ». C’était ce mardi 25 septembre 2018, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale de l’ONU.

Face aux problèmes auxquels sont confrontées les femmes et les jeunes filles, l’ambassadrice de bonne volonté du Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des femmes et enfants (CIAF), Sika Kaboré, la Première dame du Burkina Faso, clame : « Il faut qu’elles aient un certain pouvoir pour s’attaquer à ces problématiques ».

Mieux, elle estime que pour arriver à créer un monde où les femmes et les filles sont leurs propres agents actifs, il n’est plus possible de se limiter aux seules dimensions économiques ; il faut s’attaquer surtout aux causes profondes de la marginalisation des femmes et des filles. « Souvent, les femmes et les filles ne sont pas reconnues à travers leurs capacités.
Cet état de soumission peut être compris comme un sexisme protecteur qui facilite le déni des droits humains des femmes et des filles et crée un espace où la perte du pouvoir économique, social et politique se perpétue au nom des bonnes intentions et d’intentions protectrices », a-t-elle soutenu.

Les efforts mènent-ils à des conditions politiques et sociales changeantes ?

Selon l’ambassadrice de bonne volonté du CIAF, les violences faites aux femmes, soi-disant pour leur propre bien, notamment l’excision, incluent la restriction du mouvement et de l’éducation des femmes et des filles. En effet, dit-elle, « elles peuvent être agressées si elles ne sont pas surveillées ».
Pis, les femmes et les filles seraient protégées par des valeurs patriarcales tant qu’elles savent bien que ces violences sont effectuées à la fois au niveau familial, au niveau communautaire et même niveau des mesures d’urgence après les conflits.

Dans la même dynamique, Sika Kaboré soutient que la marginalisation de la femme serait même perceptible dans les programmes d’autonomisation de la femme, à travers les métiers proposés tels que la couture, la coiffure, la formation artisanale. « On pourrait se demander si les programmes d’autonomisation ne reproduisent pas souvent les structures de marginalisation en considérant les femmes et les filles comme des objets de protection, des victimes dans le besoin », a-t-elle relevé.
Puis de poursuivre : « Nos efforts mènent-ils à des conditions politiques et sociales changeantes ou conduisent-ils à des améliorations économiques marginales qui continuent d’exacerber leur vue ? ».

Convaincue que la transition pour éliminer durablement les violences faites aux femmes dans le domaine humanitaire et des droits humains nécessite un effort local et international, la Première dame du Burkina dit voir en cette réunion, le point de départ d’un grand projet de sensibilisation et d’actions en faveur de la femme, auquel son pays sera intéressé d’être associé.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2018 à 08:56, par SM En réponse à : Violences faites aux femmes : Sika Kaboré plaide pour une mobilisation internationale

    Waouh très bonne analyse jusqu’à quand les femmes doivent continuer à soupirer dans leur famille et pis dans leur foyer. Il est temps qu’elles soient mesurées à leur juste valeur. J’ai souvent presque les larmes aux yeux en voyant les conditions de vie de certaines femmes qui pourtant se battent jour et nuit.

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