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Journée internationale de la paix, Edition 2018 : Message de monsieur le ministre de la justice, des droits humains et de la promotion civique, garde des sceaux

Publié le jeudi 20 septembre 2018 à 11h30min

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Journée internationale de la paix, Edition 2018 : Message de monsieur le ministre de la justice, des droits humains et de la promotion civique, garde des sceaux

En ce jour 21 septembre 2018, à l’instar des autres Etats membres des Nations Unies, le Burkina Faso marque une halte pour interroger ses actions en faveur de la promotion d’un monde digne de l’humanité. En rappel, face à la montée progressive des conflits et de la violence à travers le monde, l’Assemblée Générale de l’ONU a, en 2001, adopté unanimement la résolution 55/252, instituant le 21 septembre comme Journée annuelle de non-violence et de cessez-le-feu.

A cette occasion, les Nations unies invitent tous les pays et tous les peuples à respecter l’arrêt des hostilités et à commémorer cette Journée à travers des actions de sensibilisation du public sur les dangers de la violence et sur la nécessité pour la famille humaine de cultiver les valeurs de la paix, conformément à l’acte fondateur des Nations unies. Une telle journée offre donc l’occasion de réfléchir aux ravages inconcevables et au coût tant humain que social des conflits armés et autres crises qui fragilisent les piliers du développement durable.

Le Burkina Faso, guidé par son historique tradition de paix, s’est inscrit dans la dynamique de la commémoration de cette journée, qui lui offre l’occasion d’une introspection profonde du contexte national en vue de déterminer, de concert avec l’ensemble des acteurs de la vie nationale, les actions de promotion des facteurs de paix et de cohabitation pacifique.

Aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de repenser les fondements de notre vivre ensemble harmonieux. Jamais, les hommes n’ont été autant violents les uns envers les autres tant l’actualité internationale et nationale est caractérisée par la recrudescence des actes de violence et d’intolérance, dont les manifestations au fil des années, heurtent la conscience humaine.

Au Burkina Faso, les manifestations de la violence et de l’intolérance particulièrement ces dernières années, caractérisées par des conflits communautaires violents, la montée progressive du fondamentalisme et de la radicalisation, les attaques meurtrières, la banalisation de la vie humaine, nous engagent tous, à quelque niveau que nous soyons, individuellement et collectivement à repenser nos actions et à les orienter vers la pacification de nos relations sociales.

A cet instant de mon propos, je m’incline devant la mémoire de tous ceux qui ont été arrachés à l’affection de leurs parents et de la nation toute entière et je souhaite prompte rétablissement à tous les blessés. A leurs familles, je réitère la compassion du Gouvernement et de toute la nation.

Depuis 2004, le Gouvernement, à travers le ministère en charge des droits humains et de la promotion civique, organise des activités commémoratives de la journée internationale de la paix, de façon tournante dans les treize (13) régions du pays, sous le signe de l’indispensable nécessité de la valorisation des fondements de notre vivre ensemble harmonieux et paisible.

Il s’agit pour le Gouvernement, comme le véhicule l’esprit de ces journées, de mobiliser l’opinion publique autour des valeurs de paix et de tolérance, de souligner les dangers liés à la violence et à l’intolérance et de réaffirmer l’engagement et la détermination de notre pays à agir en faveur de l’éducation à la paix et à la tolérance, gage du respect des droits humains et de la réalisation de nos légitimes aspiration au développement économique et sociale.

Cette année, la Journée internationale de la paix est placée sous le thème « Le droit à la paix : 70 ans après la Déclaration universelle des droits de l’Homme. ». Ce thème vise à apprécier l’état du respect de la dignité inhérente à la personne humaine et du caractère sacré de la vie humaine tels que consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’homme70, ans après adoption de celle-ci.

La consécration d’un droit à la paix nous rappelle de façon opportune que les conflits peuvent et doivent prendre fin car ils fragilisent le tissu social et les acquis de développement et par-delà, remettent en cause la valeur morale de la personne humaine, fondement de la promotion et de la protection des droits de l’homme.

Au niveau national, pour l’année 2018, le Burkina Faso organise les activités commémoratives de la Journée internationale de la paix, conjointement avec celles de la Journée internationale de la tolérance, sous le thème « La défense de la paix par la promotion des valeurs endogènes de cohésion sociale : rôle et responsabilité des différents acteurs ».
La crainte de dieux, le caractère sacré de la vie humaine, le courage, l’honneur, l’intégrité, la dignité, l’amour du prochain et de la patrie, le goût de l’effort, la tolérance, le pardon, le dialogue dans la résolution des différends, la parenté à plaisanterie, etc. sont autant de valeurs que regorge notre riche culture.

Ces mécanismes constituent de par l’histoire un moyen incontournable dans la prévention et la résolution des conflits et autres crises dans notre pays. Cependant, les tensions engendrées par certains mouvements sociaux, les luttes politiques, la radicalisation, l’extrémisme violent, pour ne citer que ceux-ci, menacent ces socles sociaux, toutes choses qui pourraient saper nos acquis en matière de protection des droits humains et mettre à rude épreuve la cohésion nationale.

A cet effet, il est plus que nécessaire d’œuvrer à une prise de conscience de la population dans son ensemble sur l’importance d’une promotion et d’une culture constante des valeurs de paix et de non-violence. Pour mieux réussir ce processus d’éducation à la paix, il est important que ces valeurs endogènes soient connues et pratiquées à la base pour que les populations puissent les intégrer dans leur vécu au quotidien ; d’où le choix d’organiser les activités sous le signe de la valorisation des mécanismes endogènes de tolérance et de paix comme socles de notre vivre ensemble harmonieux et paisible.

Cette année encore, la commémoration sera marquée par une série d’activités au profit des différentes couches sociales y compris la population à la base à travers notamment des spots radio et télé véhiculant des messages de sensibilisation et d’interpellation, des activités au profit du monde scolaire et de la jeunesse, une tournée de théâtre forum, des émissions radiophoniques de sensibilisation en langues nationales ainsi qu’une cérémonie officielle de commémoration, le 16 novembre 2018.

La Région du Centre-sud a été retenue pour abriter les activités cette année. Je saisis l’occasion pour appeler toutes les filles et tous les fils de cette région en particulier, et l’ensemble de la population en général, à se mobiliser pour la réussite de ces activités.

Burkinabè de l’intérieur et de la diaspora,
A vous tous qui chérissez le Burkina Faso et son peuple,

Le contexte actuel de notre pays, nous rappelle que la paix n’est jamais définitivement acquise. Sa préservation est une œuvre de longue haleine qui nécessite des efforts concertés et continus dans le sens du renforcement de la gouvernance sociale et une éducation continue des populations aux droits humains, à la tolérance et au civisme. C’est pourquoi, il nous faut opérer sans complexe, un retour aux sources pour apprécier, valoriser et promouvoir l’apport des valeurs endogènes favorables à la préservation de la paix et à la cohésion sociale dans notre pays.

Le Gouvernement a initié des actions en faveur de la promotion d’une culture de la paix, de la tolérance et de sauvegarde des valeurs nationales y relatives en investissant le ministère en charge des droits humains et de la promotion civique de cette mission. Plusieurs actions ont été engagées dans cette perspective et des acquis indéniables en ont résulté. Mais la préservation de la paix ne saurait être de la responsabilité du Gouvernement à lui seul.

Tous autant que nous sommes, nous sommes acteurs et bénéficiaires du climat de paix qui doit demeurer dans notre pays. Les épreuves auxquelles notre pays est confronté auraient suffi à ébranler les fondements de notre cohésion qui a longtemps constitué notre force.
Mais je suis convaincu, et, l’histoire récente de notre pays est très illustrative à ce propos, que notre amour pour la préservation de la dignité et de l’intégrité de notre Faso, transcende toutes ces velléités de violence. Chaque génération a sa mission, la nôtre consiste à préserver la paix et l’intégrité de notre pays, pour la mémoire de ceux qui ont payé le sacrifice ultime pour sa restauration et par devoir à la génération future.

Je voudrais interpeller l’ensemble de la population à une prise de conscience de l’importance de son rôle dans le renforcement de la paix, socle d’un véritable développement durable. Je saisis l’occasion pour saluer l’esprit de tolérance et de dialogue qui guide les différents acteurs dans la recherche du consensus.

Promouvoir la paix, ce n’est pas seulement la vouloir pour nous, c’est aussi et surtout la vouloir pour tous ceux qui nous entourent. La stabilité nationale est un ferment précieux pour la cohésion sociale et constitue un fondement majeur pour l’aboutissement des programmes de développement de notre Faso. C’est pourquoi nous devons rester disponibles pour soutenir les actions dans l’édification d’une société de tolérance, de démocratie et de dialogue, gage d’une paix durable.

Aujourd’hui, chacun de nous est plus que jamais appelé à être un artisan de la paix, de la tolérance et de la cohésion sociale dans sa communauté.
En cette journée consacrée à la paix dans le monde, j’invite chaque citoyenne et chaque citoyen à développer seul ou en groupe, des initiatives en faveur de la paix et de la tolérance dans tous les domaines afin que notre pays puisse toujours offrir son modèle d’attachement à la paix et à la tolérance au reste du monde.

Je souhaite une bonne célébration de la paix à toutes et à tous.
Vive la paix au Faso et à travers le monde !
Vive le Faso libre, digne et intègre !
Je vous remercie !

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