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Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

Publié le mardi 18 septembre 2018 à 14h32min

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Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

Ouvert hier (lundi 17 septembre 2018), l’interrogatoire du capitaine Oussène Zoumbri, ex-aide de camp du président Blaise Compaoré, se poursuit ce mardi, 18 septembre 2018. Il est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État, mort de treize personnes, coups et blessures sur 42 autres, dégradation de biens et incitation d’un ou de plusieurs militaires à commettre des actes contraires à la discipline militaire. Jusque-là, l’interrogatoire porte sur le premier chef d’accusation à savoir, complicité d’attentat à la sûreté d’État.

L’accusé, le capitaine Oussène Zoumbri, remet en cause les messages qu’il aurait échangés lors des événements, notamment avec le lieutenant Limon. "Je ne me vois pas renier mes amitiés avec le lieutenant (Limon, ndlr), parce que je suis dans des difficultés. Le lieutenant Limon est un bon subordonné", avoue l’accusé, tout en prenant le soin de remettre en cause les messages qui lui sont attribués.

" L’expert (Sanfo, ndlr) est très bon, mais également très fort. (...). J’étais aussi surpris comme vous de voir ces SMS", appuie-t-il, en réaction aux observations de Me Séraphin Somé des parties civiles.

Pour Me Somé, ce "rapport est tout à fait crédible". Ce, d’autant que l’accusé a eu tout le temps pour demander un complément d’expertise, voire une contre-expertise. L’avocat estime donc que les éléments de complicité d’attentat à la sûreté d’État sont bel et bien constitués. L’accusé, lui, insiste qu’il n’a posé d’actes tels qu’incriminés.

"Nous sommes satisfaits dans la limite des réponses militaires données ", a d’abord campé le Parquet avant de revenir sur un certain nombre de messages échangés entre, d’une part, le capitaine Zoumbri et le lieutenant Limon et, d’autre part le capitaine Zoumbri et le chef de corps adjoint, le commandant Abdoul Aziz Korogho.

"Le rapport-là est véritablement une mine d’or ", a conclu le ministère public.
Le capitaine, visiblement marqué par l’indiscipline de certains éléments au sein de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), reste cependant stoïque sur un aspect : "le RSP était bon, les choses étaient tellement bien faites, bien organisées qu’on ne devrait pas avoir ces problèmes".

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Vos commentaires

  • Le 18 septembre 2018 à 18:20, par depardieu En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

    Des officiers qui viennent pleurer et mentir devant les juges. C’est ça le corps d’élite ? Une milice que 2 filou de generaux en carton ont utilise. Est ce que ces officiers ont fait de vrais écoles eux qui narguait les autres officiers non rsp

  • Le 18 septembre 2018 à 18:21, par Karissa En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

    Approchez, Éléphant, autant que possible
    Pour votre défense soyez fort audible.
    Voyez, fit le pachyderme, de mon nez la longueur
    Comment pourrais-je voir, dites-moi, un tueur ?

    Et vous, aigle, maître redouté du ciel
    Sans doute avez-vous vu le cruel.
    Volant, plaida l’aigle, au-dessus des nuages
    Affirmer quoi que ce soit serait ma foi peu sage.

    Dame Hyène, poursuivit le juge, je vous écoute
    Sur votre parole je n’ai point a priori doute.
    Ma cécité diurne, affirma l’interpellée
    Vous est bien connue Majesté.

    Le singe, lui, se mirait dans une fontaine
    Il n’a donc pu voir une attaque soudaine.
    La panthère, elle, se lissait les moustaches
    Son regard n’a pu se poser sur le lâche.

    On refusa aux vautours la parole
    Pour leurs ennuyeuses farandoles.
    Le perroquet fit un long récit
    Évidemment il fut peu compris.

    Pourtant la biche avait bien été dévorée.
    Et pour rendre justice et réparer
    Le roi avait convoqué ciel et terre
    Je veux, gronda-t-il, tirer au clair l’affaire.

    Le roi pour la circonstance s’était rasé.
    Le crime avait eu lieu dans la matinée
    Et le tribunal à faire éclater la lumière
    Entendait trouver matière.

  • Le 18 septembre 2018 à 22:17, par nebié En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

    Karissa , pouvez vous éclairer la lanterne des internautes qui lisent votre récit ?

    • Le 19 septembre 2018 à 09:13, par Karissa En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

      Plutôt que la lune indiquée
      L’idiot regarde le doigt pointé.
      De sa torche le sage tient le bon bout
      L’insensé gémit dans le trou.

      Mille conseils à une mule
      Sont simple vent d’effet nul.
      Qui de rien ne tire leçon
      En paiera la rançon.

      Ce siècle méprise la pensée
      Et célèbre la vanité.
      Cher ami qui me faites signe
      Creusez entre mots et lignes !

      Cinq ans que sonnent mes vers
      Par la bonté de mes frères.
      Devrais-je en répondre un jour
      Qu’il serait aisé de trouver ma tour.

  • Le 19 septembre 2018 à 07:51, par Martial HLPGD En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

    Très beau récit Karissa. Votre texte est édifiant. Il illustre parfaitement ce qu’on observe et ce qu’on entend des accusés au tribunal du putsch manqué.

  • Le 19 septembre 2018 à 09:56, par Fabrice En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

    Le texte de Karissa rappelle la tournure actuelle du procès du putsh. Tous étaient présents dans la fôrêt au moment des faits, mais personne ne peut (ou ne veut) donner le nom du (des) coupable(s). Personne ne veut reconnaître son implication dans les évènements même si chacun a un mobile

  • Le 19 septembre 2018 à 17:01, par nekrenoma En réponse à : Procès du putsch de 2015 : Le capitaine Zoumbri remet en cause le rapport de l’expert Younoussa Sanfo

    Magnifique Karissa. Que c’est beau et comprenne qui pourra. Tout y bien résumé en vers et proses et bien agencé. Comment peut-on vouloir juger dans la raison, des gens qui fonctionnaient sans raison ? Comment veut-on asseoir à la même table, des gens qui étaient ciel et terre ? Evidemment ils vont tout réfuter et bien malin si on arrive à les confondre. Voilà pourquoi entre eux, quand ils s’attrapent ils ne lésinent pas sur les moyens. Quand Blaise pris le pouvoir avec asassinat de Sankara, il n’a pas daigné laisser en vie ceux qui pouvaient bien savoir ce qu’il a fait et c’est sans pitié, que ZONGO et LINGANI furent exécutés sans détail !!!!

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