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Service national pour le développement : La promotion « Espérance » prête à conquérir le marché de l’emploi

Publié le dimanche 16 septembre 2018 à 19h59min

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Service national pour le développement : La promotion « Espérance » prête à conquérir le marché de l’emploi

Le Centre de formation et de production de Badala, situé à une dizaine de kilomètres de Dédougou, a abrité, le 15 septembre 2018, la cérémonie nationale de démobilisation des appelés de la 67e promotion des Centres de formation professionnelle de Loumbila et de Badala. L’initiative émane de la direction générale du Service national pour le développement (SND). En lieu et place du Premier ministre, c’est le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Edouard Sié Sou, qui a présidé la cérémonie.

Les 428 appelés du Service national pour le développement (SND) dont l’âge est compris entre 18 et 30 ans, ont franchi le portail des Centres de formation et de production (CFP) de Badala et de Loumbila en octobre 2017. Après avoir suivi une année de formation théorique et pratique dans les filières telles que la maçonnerie, la mécanique cyclomoteur, la menuiserie bois/métallique, l’électricité et la sécurité privée, ils ont obtenu un taux global de réussite de 92,73%.

Les résultats de l’année en cours à l’examen du Certificat de qualification professionnelle ont été de 92,97%. Désormais opérationnelle, cette 67e promotion a été mise sur le marché de l’emploi par la direction générale du SND. La cérémonie nationale de démobilisation des appelés s’est déroulée le samedi 15 septembre 2018, au CFP de Badala, situé à une dizaine de kilomètres de Dédougou.

À l’occasion, le ministère en charge de la Formation professionnelle a offert aux cinq meilleurs ateliers des kits composés d’une attestation SND, d’une attestation de filière, d’une carte bancaire, d’un permis de conduire catégorie C et des kits d’installation. Aussi, le premier de chaque filière a reçu un foyer à gaz de la part d’un partenaire.

Par la voix de leur délégué, les impétrants ont traduit leur reconnaissance aux directeurs des centres et aux formateurs en particulier, après avoir demandé à l’assistance d’avoir une pensée pieuse pour Joël Bazémo, décédé le 4 août dernier. Diplôme en poche, Idrissa Zalé se fixe un autre objectif, celui de la valorisation des rudiments acquis au centre de formation sur le terrain de la pratique professionnelle. Par ailleurs, le major de la filière menuiserie bois a, au nom de ses camarades, invité la jeunesse burkinabè à emboîter leurs pas.

Cependant, il convient de souligner qu’une telle formation ne s’est pas faite sans difficultés. « L’insuffisance des matières d’œuvre ne nous a pas permis de faire des travaux dirigés tout au long de l’année », a confié M. Zalé. Pour la promotion à venir, les impétrants ont plaidé pour plus de motocyclettes comme sujet d’apprentissage au niveau de la mécanique cyclomoteur.

« Pour les autres filières, nous souhaitons qu’il y ait plus de matières d’œuvre, une réhabilitation des installations électriques et hydrauliques des centres. À Badala, un infirmier titulaire et un meilleur suivi sanitaire des appelés ; un secrétaire titulaire pour le traitement et l’archivage de nos dossiers et un conducteur permanent pour les différents déplacements », ont-ils ajouté. La réhabilitation du tronçon de la voie menant au CFP de Loumbila est aussi une doléance qu’ils ont formulée.

Leur cri de cœur a eu un écho favorable. « Le gouvernement travaillera à maintenir et à poursuivre les réflexions dans le sens du renforcement des capacités opérationnelles desdits centres à travers un accompagnement technique et financier dans la mesure du possible », a assuré le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, qui s’exprimait au nom du Premier ministre.

Dans la même dynamique, Edouard Sié Sou a exhorté les partenaires du SND à renforcer leurs appuis pour un meilleur avenir de la jeunesse burkinabè, car « en plus d’être un lieu de formation par excellence, ces centres sont un lieu où s’acquière une discipline exemplaire ». Toute chose sans laquelle tout développement est voué à l’échec, selon lui. Satisfait du taux global de réussite de 92,73%, le gouverneur de la région a, pour finir, félicité et encouragé les encadreurs à persévérer dans cette dynamique pour maintenir, voire améliorer les performances desdits centres.

Le 3e vice-président de l’Assemblée nationale (AN) a, pour sa part, prodigué des conseils aux nouveaux diplômés. « Lorsqu’on reçoit une formation, on est préparé pour la vie professionnelle. N’attendez pas de l’État qu’il vous emploie forcement. Je vous encourage aussi à vous lancer dans l’entreprenariat parce que le développement dans notre pays ne passera forcement que par ce biais. Les petites et moyennes entreprises, ce sont elles qui, demain, pourront créer des entreprises pour que le Burkina Faso puisse bénéficier des retombées de la formation que vous avez reçue ici », a lancé Alfred Sanou.

Rappelant que le développement est au cœur des préoccupations de l’AN, il a laissé entendre qu’ « un pays sans développement est un pays condamné à disparaître ». Or, poursuit-il, « les centres du SND sont des centres par excellence, ce qui fait que notre institution ne peut pas rester en marge d’un tel projet d’envergure national. (…) Et si l’AN s’intéresse à ces centres, c’est pour bien sûr pouvoir interpeller les ministères concernés pour pouvoir venir en aide à ces centres qui sont très primordiaux pour le développement de notre pays ».

En rappel, les cérémonies de démobilisation étaient organisées dans chaque centre. Dans le souci de minimiser les coups et de mieux gérer les questions liées aux calendriers pour plus de visibilité du SND, les premiers responsables ont opté pour l’organisation d’une cérémonie unique et collective. C’est du moins ce qu’a confié l’intentant-colonel Mathieu Bénao, directeur général du SND. Ainsi, les centres accueillent et organisent de façon rotative l’événement. Après Badala en 2016, Loumbila en 2017, il est encore revenu au CFP de Badala d’abriter cette cérémonie.

Pour la petite histoire, c’est par un décret en 1984 que les plus hautes autorités de notre pays ont institué le Service national populaire (SNP) afin de répondre aux réalités socio-économiques et politiques de l’époque. Après quelques années de fonctionnement, des correctifs furent apportés aux orientations et fonctionnement du SNP et qui ont conduit à sa mutation en SND en 1993. Le SND est un service national obligatoire à caractère civil et ayant pour but de développer socio-économiquement notre pays.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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