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Protection de l’enfant : La police et la gendarmerie s’allient au Bureau international des droits des enfants

Publié le samedi 15 septembre 2018 à 00h31min

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Protection de l’enfant : La police et la gendarmerie s’allient au Bureau international des droits des enfants

C’est officiel. Dès l’année académique 2018-2019, les écoles de police et de gendarmerie du Burkina Faso vont développer deux modules de formation dans le domaine de la protection de l’enfant, au profit des Agents de police judiciaire (APJ) et Officiers de police judiciaire (OPJ) en devenir. L’engagement a été concrétisé ce vendredi 14 septembre 2018, à Ouagadougou, à travers la signature de deux conventions de partenariat entre le Bureau international des droits des enfants au Burkina (IBCR) et les écoles de police et de gendarmerie.

Poignées de mains entre le directeur général du Bureau international des droits de l’enfant (IBCR) au Burkina Faso, Guillaume Landry ; le directeur général des écoles de police, Alain Joachim Bonzi ; et le commandant des écoles et centres de perfectionnement de la gendarmerie nationale, le colonel Koagdia Diabri. Les enfants sont à l’honneur.

On peut espérer que « les policiers et les gendarmes qui sortiront des écoles de formation pourront impacter qualitativement la protection de l’enfant et la chaîne de protection de l’enfant au Burkina Faso », a indiqué le chef de projet du IBCR au Burkina Faso, Martin Causin.

En effet, à compter de la rentrée académique 2018-2019, les quatre écoles de formation des forces de défense et de sécurité, dont deux de la police et deux de la gendarmerie, s’engagent à intégrer, de façon permanente, deux trousses de formation d’un volume horaire de 30 heures chacune, sur les droits de l’enfant, au profit des élèves. En retour, souligne Martin Causin, l’IBCR s’engage à apporter aux écoles de police et de gendarmerie, son expertise technique et les moyens nécessaires au développement des trousses de formation.

Ainsi, la formation des formateurs identifiés par les écoles concernées et l’enseignement des premiers cours seront assurés par l’IBCR. Aussi, les écoles seront outillées en matériel informatique et audiovisuel pour la diffusion des outils audiovisuels qui accompagnent les trousses. « Ces modules vont renforcer les capacités des agents de police sur les outils nécessaires à la protection de l’enfant. Ce qui leur permettra de prendre en compte dans leurs activités futures, les droits des enfants » a noté le directeur général des écoles de police, Alain Joachim Bonzi.

Pour une Burkina plus respectueux des droits de l’enfant

Martin Causin, chef de projet du Bureau international des droits des enfants au Burkina Faso

La collaboration entre l’IBCR et les écoles de police et de gendarmerie s’inscrit dans le cadre d’un projet. Financé par Affaires mondiales Canada (AMC), ce projet vise à renforcer les capacités des acteurs de la protection des droits de l’enfant que sont les forces de défense et de sécurité, le personnel de la justice et du travail social, en contact avec le système judiciaire.
Déjà, dans le cadre dudit projet, deux nouveaux cours sur les droits de l’enfant ont été intégrés aux programmes de formation de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) et de l’Institut national de formation en travail social (INFTS). En plus, il est à relever l’intégration en cours d’un guide de pratiques à l’attention du personnel de justice, pour un accompagnement adapté à l’enfant en contact avec la justice.

Danielle Valiquette, Directrice des programmes et du développement Afrique Subsaharienne

C’est dans cette dynamique qu’un atelier international sur les compétences clefs du personnel de la justice en matière de droits humains a été organisé du 11 au 14 septembre 2018, à Ouagadougou. Près d’une vingtaine de pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Sud ont pris part à cette rencontre, qui vise à adapter les pratiques des magistrats aux besoins et droits des enfants en contact avec la loi, au Burkina Faso comme ailleurs.
« Nous avons réuni une vingtaine de pays pour définir les compétences et les attributs que les juges, les magistrats et les procureurs doivent avoir pour s’assurer qu’ils ont la meilleure façon d’interagir quand ils ont des cas d’enfants qui sont en conflit avec la loi », a signifié la directrice des programmes et du développement Afrique Subsaharienne de l’IBCR, Danielle Valiquette, soulignant que les pratiques du système judiciaire ne sont pas totalement adaptées aux enfants dans de nombreux pays.

Toutefois, elle souligne que le Burkina s’est illustré en matière d’adoption de bonnes pratiques pour la protection des droits de l’enfant dans l’espace CEDEAO . D’où le choix du pays des Hommes intègres pour abriter cet atelier international et partager son expérience en la matière.


Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 septembre 2018 à 20:50, par KONE En réponse à : Protection de l’enfant : La police et la gendarmerie s’allient au Bureau international des droits des enfants

    Après plusieurs années d’un vaste plaidoyer coordonné par Save the Children et d’autres acteurs, il existe maintenant tout un ensemble d’instruments juridiques internationaux, des résolutions du Conseil de Sécurité, des directives inter-agences, des procédures et protocoles, des dispositions dans certains accords de paix, des normes convenues et des engagements concrets pris par des parties pour protéger les enfants dans les situations d’urgence contre l’abus, l’abandon, l’exploitation et la violence.
    Il est important de se rappeler que ces instruments juridiques et procédures programmatiques complètent et renforcent la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) de l’ONU qui est universellement applicable.
    Les praticiens, les avocats, les décideurs politiques et autres décideurs peuvent s’inspirer de cette large gamme d’instruments pour s’assurer de mettre la pression sur les responsables, ainsi que les auteurs de violations, et que des mesures correctives sont prises.
    Le Droit Humanitaire
    Le Droit International, en particulier le droit humanitaire international (Conventions de
    Genève) définit les normes de protection des civils dans les conflits armés. Les quatre
    Conventions de Genève de 1949 et leurs deux protocoles additionnels de 1977 sont les principaux instruments du droit humanitaire international.
    • La 1ère Convention de Genève – fixe les obligations des parties belligérantes relatives au traitement et à la protection des blessés ou des malades dans les forces armées en campagne ;
    • La 2e Convention de Genève – fixe les obligations des parties belligérantes relatives au traitement et à la protection des blessés, des malades et des naufragés des forces armées sur mer ;
    • La 3e Convention de Genève – fixe les obligations des parties belligérantes relatives au traitement et à la protection des prisonniers de guerre ;
    • La 4e Convention de Genève – fixe les obligations des parties belligérantes relatives au traitement et à la protection des personnes civiles en temps de guerre, d’occupation ou d’internement.
    Le droit humanitaire international exige expressément la protection des civils. Il précise que
    les parties belligérantes devront
    Les Droits de l’Homme
    La Convention relative aux Droits de l’Enfant des Nations
    Unies (1989)
    La Convention relatives aux Droits de l’Enfant des Nations Unies édicte un ensemble de droits économiques, sociaux et culturels ainsi que les droits civils et politiques pour les enfants. La Convention relative aux Droits de l’Enfant des Nations Unies constitue un cadre global des droits de l’enfant, ainsi qu’un mécanisme par lequel les personnes responsables de réaliser ces droits peuvent être obligés de rendre compte. Les articles les plus pertinents de la Convention pour la protection des enfants dans les situations d’urgence sont les articles suivants :
    • Article 2 – Le droit à la non-discrimination ;
    • Article 3 – L’intérêt supérieur de l’enfant ;
    • Article 6 – Le droit à la vie ;
    • Articles 7 et 8 – Le droit à une identité ;
    • Articles 9, 10, et 20 – La prévention de la séparation de l’enfant de ses parents ;
    La réunification familiale ; La protection des enfants sans famille ;
    • Article 11 – La protection contre les déplacements et les non retours illicites ;
    • Article 12 – Le droit à la participation ;
    • Articles 19 et 37 – Le droit à la protection contre l’abus et la négligence ;
    • Article 22 – La protection des enfants réfugiés ou des enfants qui cherchent à obtenir le statut de refugié ;
    • Article 25 – Le droit relatif aux soins alternatifs et le placement en institution ;
    • Article 28 – Le droit à une éducation primaire gratuite ;
    • Article 32 – La protection contre l’exploitation économique et le travail dangereux ;
    • Article 34 – Le droit à la protection contre l’exploitation sexuelle ;
    • Article 35 – Le droit à la protection contre la vente, la traite et l’enlèvement ;
    • Article 36 – Le droit à la protection contre d’autres formes d’exploitation ;
    • Article 37 – Le droit à la protection contre la torture et la privation de liberté ;
    • Article 38 – Les enfants de moins de 15 ans ne doivent ni directement participer aux hostilités, ni être enrôlés dans les forces armées ;
    • Article 39 – La réadaptation physique et psychosociale : tout enfant victime de conflit armé, de torture, de négligence, d’abus ou d’exploitation devra recevoir
    le traitement approprié pour son rétablissement et sa réinsertion sociale ;
    • Article 40 – Justice des mineurs, droits relatifs à l’administration de la justice (conditions d’arrestation, procès et détention).
    II. Climat favorable aux Droits de l’Enfant
    2.1. Contexte général politique, social, économique et culturel
    2.2. Mesures générales pour la mise en place de la Convention des Droits de l’Enfant-ONU
    2.3. Application des principes généraux de la CDE-ONU (art. 2, 3, 6 et 12 de la Convention)
    2.4. Situation de la société civile au Burkina Faso
    III. Situation de l’exercice des droits à la protection
    3.1. Faible connaissance des Droits de l´Enfant, notamment les Droits à la Protection, par les Titulaires de Droits, de Responsabilités et d´Obligations 28
    3.2. Exploitation des enfants par le travail
    3.2.1. Travail des enfants dans les sites d´orpaillage
    3.2.2 Travail domestique
    3.3. Persistance des violences basées sur le genre
    3.3.1. Le mariage d’enfant
    3.3.2. La pratique de l’excision
    3.3.3. Les violences sexuelles
    3.3.4 Discrimination à l´égard des filles
    3.4. Maltraitance à l´égard des enfants en milieu familial, scolaire et communautaire
    3.4.1. La maltraitance des enfants en milieu familial
    3.4.2. La maltraitance des enfants en milieu scolaire
    3.4.3. La maltraitance des enfants en milieu communautaire
    3.5. Abandon et négligence des enfants
    3.5.1. Enfants privés de famille
    3.5.2. Enfants en situation de rue (ESR)
    3.5.3. Enfants orphelins
    3.6. Absence d’extraits d’actes /jugement supplétif de naissance des enfants
    IV. Analyse des responsabilités et des capacités des titulaires d’obligations,
    de responsabilité et de droits
    4.1. Titulaires d’Obligations
    4.1.1. L’État central
    4.1.2. Les collectivités territoriales, notamment les communes
    4.2. Titulaires de Responsabilités
    4.2.1. Les parents
    4.2.2. Les communautés (les leaders d’opinions, autorités coutumières et religieuses
    >> 4.2.3. Les ONG et associations
    >> 4.3. Titulaires de Droits

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