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Sénégal : Le torchon brûle au PDS autour de la candidature de Karim Wade

Publié le mercredi 12 septembre 2018 à 22h06min

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Sénégal : Le torchon brûle au PDS autour de la candidature de Karim Wade

Au Sénégal, le déluge de lettres a mis le feu aux poudres au Parti démocratique sénégalais (PDS), à cinq mois de l’élection présidentielle. Le PDS de l’ex-président Abdoulaye Wade est-il en train de sombrer ? Karim Wade, officiellement désigné pour représenter le PDS au scrutin du 24 février 2019, a vu sa candidature rejetée. Face à cette situation, des voix au sein du parti envisagent un plan B pour remplacer le fils Wade. Une option qui fait broyer du noir au père-fondateur du PDS, Abdoulaye Wade.

Le choix de « la candidature de Karim Wade ou rien » au Parti démocratique sénégalais (PDS) ne semble plus être la seule alternative pour les partisans du PDS. La résolution de cette équation agite le parti depuis des mois.

L’échange épistolaire qui vient de se jouer entre le père-fondateur du parti, Abdoulaye Wade, et son homme de confiance, l’avocat Madické Niang , patron des députés du PDS, n’a pas permis de trancher le débat.

Toutes ces suspicions émanant de certains membres du parti n’ont pas été du goût du père-fondateur, l’amenant à taper du poing sur la table. Gorgui (le vieux, en wolof) n’est allé du dos de la cuillère, dans une lettre signée depuis Dubaï, pour tirer à boulets rouges sur Madické Niang, accusant explicitement ce dernier de trahison.
« Compte tenu des relations que nous avions entre nous, j’étais en droit de penser qu’il n’aurait jamais choisi la forme du coup de poignard dans le dos », assène Abdoulaye Wade. Prétextant que Madické Niang serait, à ses yeux, l’instigateur occulte de cette réflexion au sein du parti.

Ce « coup de poignard » du nonagénaire à son bras droit vient rappeler que le seul maître à bord du PDS est Abdoulaye Wade.
Gorgui va plus loin en accusant Macky Sall d’être le responsable de la situation, avant d’ajouter : « Il n’y aura pas de plan B. Nous contraindrons Macky [Sall] à respecter le choix de notre parti ».

Ce coup de boutoir du père-fondateur du PDS envenime la situation. Le député Thierno Birahim Thiobane estime que « On n’a fait qu’exprimer une opinion interne au sein du parti. Si Abdoulaye Wade a réagi avec une telle véhémence, c’est peut-être parce qu’il est manipulé par son fils ».

Mais tôt ou tard, il faut que le PDS trouve une solution face à cette crise qui risque de conduire ce grand parti vers l’inconnu. D’où l’indignation du secrétaire général du parti, Madicke Niang, qui déclare « avoir eu tort de proposer une candidature de recours pour sortir le parti de l’impasse ». Si cette proposition à l’interne soulève des vagues, c’est que le parti traverse une zone de turbulences, ce qui montre de facto que le PDS est dans une crise profonde.

Cet imbroglio n’est pas étranger à Gorgui, au regard des difficultés que le parti traversait depuis son départ et surtout de sa mainmise sur le PDS.
En Afrique, les fondateurs des partis règnent en maîtres, ayant droit de vie et de mort sur les partis dont ils furent les géniteurs. Cette approche des fondateurs de partis doit être proscrite pour permettre un renouvellement générationnel au sein des formations politiques en Afrique.

Abdoulaye Wade sait mieux que quiconque, que tout aveu de faiblesse pourrait faire plonger le PDS. Dans les jours à venir, voire dans les mois prochains, nous saurons si le PDS de Wade aura un bon capitaine à bord ou s’il continuera de tanguer au milieu d’une tempête politicienne à la sénégalaise.

Issoufou Ouédraogo (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 septembre 2018 à 10:48, par Alexio En réponse à : Sénégal : Le torchon brûle au PDS autour de la candidature de Karim Wade

    Les geniteurs des partis en Afrique sont des dictateurs qui ne sont pas toujours au diapason avec les reponses de l heure. Au Burkina Faso, on a le UDV/RDA ou Gerard Kango par la force des choses a contre-carrer ses anciens compagons de luttes par la patrimonisation du parti.

    La releve est prise par son fils Gilbert Noel Ouredraogo. Ce dernier va passer la releve a son fils au momnet venu.

    Alors qu on chante toujours la democratie a la longueur de la journee. Deux mesures deux poids.pour eux.

    Le NAAM dans notre pays est devenu le goulot aux pieds pour l avansement d une societe d etat de droit et de democratie reelle qui ne connait ton carnet d addresse ou le statut sosial. C est dans cette voix que les Europeens ce sont decomplexes de tous ses mots qui freinent le developpement.

    Le Nepotisme. Un virus qui nous tue dans tous les domaines. Blaise Compaore avec son frere a n ont payer les frais A cause de leur entetement a rester au pouvoir a l eternite. Leur chute a ette en cascade avec tous ceux qui etaient assujeti a leur pouvoir.

    La sagesse etait le manque a gagner apres 27ans de pouvoir sans partage. Il avait refuser de partir par la grande porte,m comme lui meme le conseillait ason homologue Mamadou Tandja du Niger. Il preconisait que ce dernier allait droit au mur s il essayait d aller au-dela des deux mandats

    Le 18 Frevrier 2010, il fut reverser par l armee. Et lui Blaise prenant la tangente en 2014, apres avoir conspue par la rue. L armee lui avait lache.

  • Le 13 septembre 2018 à 15:18, par Filsdupays En réponse à : Sénégal : Le torchon brûle au PDS autour de la candidature de Karim Wade

    Sans doute qu’en Europe ces exemples existent comme le PN de Lepen, mais il faut reconnaître qu’en Afrique c’est beaucoup trop flagrant. La présidence de la plupart des partis politiques se transmet de père en fils. Il s’agit d’entreprises purement familiales où les militants sont des employés.
    A bon entendeur, Salut !

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