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Traitement des données migratoires : Le Burkina à l’école du Ghana et du Sénégal

Publié le mercredi 12 septembre 2018 à 22h20min

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Traitement  des données migratoires : Le Burkina à l’école du Ghana et du Sénégal

Disposer d’une meilleure pratique de collecte et de gestion harmonisée des différents systèmes de données migratoires au Burkina Faso. C’est ce qui a prévalu à la tenue d’un atelier de partage d’expériences des bonnes pratiques en matière de collecte et de gestion de données migratoires entre le Sénégal, le Ghana et le Burkina. Organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la présente rencontre se tient du 11 au 14 septembre 2018, dans la ville de Tenkodogo.

Il s’agit, à travers cette rencontre, d’ améliorer la coordination entre les parties prenantes impliquées dans la collecte, la gestion ou l’analyse des données migratoires en Afrique de l’Ouest, notamment au Burkina Faso, en s’inspirant des bonnes pratiques mise en œuvre au Sénégal et au Ghana.

En effet, souligne le chargé de la gestion des données migratoires à l’OIM Burkina, Kouhounusse Soura, les sources administratives qui peuvent alimenter les données migratoires au Burkina sont gérées de façon sectorielle. « Nous n’avons pas une vue d’ensemble des différentes données qui peuvent nous permettre de bien mesurer le phénomène de la migration », a-t-il noté, soulignant que jusque-là, le Burkina Faso n’a pas encore réalisé une enquête spécifique sur le flux migratoire.

« On n’a pas les mêmes compréhensions des concepts sur le phénomène de la migration aussi bien dans un ministère A à un ministère B (…). On n’arrive pas avoir les mêmes concepts, les mêmes compréhensions de ce qu’il faut collecter comme information au point qu’on a des difficultés à rassembler les données pour mesurer le phénomène », a soutenu Kouhounusse Soura.

Kouhounusse Soura, chargé de la gestion des données migratoires OIM Burkina

Une autre difficulté relevée dans la collecte des données migratoires, selon Marie Stella Ndiaye, chef du sous-bureau OIM Tenkodogo, est que la plupart des migrations de l’Afrique de l’Ouest en général, se déroulent dans l’irrégularité. « Il n’y a pas de traçabilité comme lorsqu’on a recours à une voie régulière. On a même constaté qu’il y avait des difficultés pour certains d’avoir une pièce d’identification pour passer d’un pays à un autre », confie-t-elle. D’où la nécessité d’une telle rencontre pour affiner les mécanismes de collecte et de traitement de données migratoires en vue de réduire les risques de migrations irrégulières sur le terrain.

Le Centre-Est, une région marquée par le phénomène migratoire

Selon le chef du sous-bureau OIM Tenkodogo, Marie Stella Ndiaye, la région du Centre-Est, notamment la province du Boulgou, fait face à un flux migratoire assez important au point que l’OIM a jugé nécessaire d’y ouvrir un bureau pour mieux comprendre le phénomène et définir des actions pour mieux prendre en charge lesdits déplacements . « C’est la principale zone de départ et de retour des migrants. Il y a une forte communauté burkinabè en Italie, au Canada et en France », a indiqué Marie Stella Ndiaye.

Marie Stella Ndiaye, chef du sous-bureau OIM Tenkodogo

Le gouverneur de la région du Centre-Est, Antoine Ouédraogo, ne dira pas le contraire. Pour lui, le choix de sa région pour abriter cet atelier n’est pas fortuit. Dans la même veine, il confie qu’il existe un flux migratoire très important dû à de nombreux facteurs socio-économiques. Relevant l’absence de données quantitatives fiables, en raison du manque d’outils harmonisés de collecte et de traitement de l’information, Antoine Ouédraogo voit en cette rencontre une opportunité considérable pour renforcer les capacités des acteurs institutionnels et de la société civile impliqués dans la collecte et la gestion de données migratoires dans sa région. Mieux, il y voit un moyen pour réduire les risques de migrations irrégulières des jeunes de sa région.

Notons que cette activité s’inscrit dans le cadre de deux projets qui entendent accompagner les pays à faire face aux questions migratoires. Il s’agit des projets « Protection des migrants vulnérables en Afrique de l’Ouest et du Centre » financé par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du département d’État du gouvernement des États-Unis ; et « Appui à la libre circulation et à la migration » (FMM) financé par la CEDEAO et l’Union européenne. Cette formation fait suite à une première tenue du 2 au 5 juillet 2018 à Koudougou, où des acteurs impliqués dans la gestion des données migratoires ont restitué à leurs collaborateurs les travaux de deux ateliers sur le traitement des données migratoires ayant eu lieu au Nigéria et à Dakar.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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