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Procès du coup d’Etat : Mordu par un serpent, il demande une liberté provisoire

Publié le samedi 1er septembre 2018 à 09h30min

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Procès du coup d’Etat : Mordu par un serpent, il demande une liberté provisoire

Ce 31 aout 2018, le président du tribunal a enregistré deux demandes de liberté provivoire introduites par les accusés Fayçal Nanéma et Abdoul Karim Baggnan. Les deux ont avancé des raisons de santé. Le ministère public s’y est opposé à cause d’insuffisance de preuves et de raisons mal fondées. Le président Seydou Ouédraogo a quant à lui renvoyé son délibéré au 3 septembre prochain.

A l’entame de l’audience en cette matinée du 31 aout 2018, le président du tribunal Seydou Ouédraogo a fait cas de deux demandes de liberté provisoire introduites par des accusés. Le premier, et ce pour la énième fois, c’est Fayçal Nanéma qui avait déjà été débouté. Appelé à la barre, il a noté que c’est pour des raisons de santé et pour être à mesure de respecter les rendez-vous avec son médecin traitant.

Tout en regrettant son absence à une audience, ce qui lui a valu de retourner en cellule, alors qu’il était en liberté provisoire, le demandeur a rassuré le président qu’il a tiré leçon, et que cela ne se reproduira pas s’il lui était accordé une liberté provisoire.

Le parquet a déploré l’absence de certificats médicaux dans la demande formulée. Selon lui, il aurait fallu que l’accusé étoffe sa demande avec des pièces médicales. En attendant, Alioune Zanré et son groupe ont demandé le rejet de ladite demande.

Aussi, Abdoul Karim Baggnan, a introduit une demande de liberté provisoire pour des raisons de santé. Lui a été mordu par un serpent et se déplace à l’aide d’une béquille. Depuis le 8 juin, les douleurs persistent, a-t-il soutenu ajoutant que son médecin lui a prescrit 10 séances de rééducation à faire, chaque trois jour. En plus, il entend explorer l’option du traitement traditionnel. Il a donc besoin d’une liberté provisoire pour être en phase avec les prescriptions de son médecin, et ne pas courir le risque de perdre sa jambe.

Pour son conseil Abdoul Latif Dabo, la clémence du président est sollicitée parce que son client est dans un état inconfortable. C’est en position assise sur une chaise qu’il s’est d’ailleurs présenté à la barre. Selon l’avocat, son client n’a nullement l’intention de se soustraire à la justice.
La preuve, alors que des charges lourdes pesaient sur lui, et alors qu’il n’était pas encore incarcéré, il a effectué plusieurs voyages à l’étranger mais est toujours revenu au pays. En ce moment, il jouissait encore de l’usage de ses deux jambes, il aurait pu ne pas revenir. Mais il s’est toujours bien comporté.

En plus des séances de rééducation et des examens à faire, son client doit pratiquer de la marche, selon les conseils de son médecin. Ce qui ne peut se faire en cellule, puisqu’assez étroite.

Une fois de plus, le parquet a opposé une fin de non-recevoir. Pour ses membres, la requête de l’accusé est mal fondée parce que rien n’indique que sa situation s’incommode à la détention.

Le président a renvoyé les deux parties dos à dos. Le 3 septembre prochain, il fera savoir si les demandeurs resteront en prison ou s’il les autorisera à souffler le vent de la liberté en vue de se soigner.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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