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Financement occulte des partis : Nongma réclame sa part

Publié le mardi 19 juillet 2005 à 07h05min

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La Convention panafricaine sankariste (CPS) a organisé, le dimanche 17 juillet 2005, à Kaya, une conférence régionale qui a été clôturée par un meeting en présence du Président national du parti, Ernest Nongma Ouédraogo, candidat à la présidentielle du 13 novembre.

Dès 9 h ce dimanche 17 juillet, la place Naba Oubri de Kaya connaissait une animation particulière. En effet, le comité d’organisation de la conférence régionale du Centre-Nord de la CPS avait investi les lieux et la musique tonnait à fond la caisse. Les passants pouvaient imaginer aisément qu’il s’agissait d’une manifestation sankariste, tant le décor était dominé par des banderoles et des affiches à l’effigie de Thomas Sankara. C’est à 11h 25 que le leader de la CPS, Ernest Nongma Ouédraogo, est arrivé au lieu de la cérémonie après avoir rencontré les délégués qui ont fait le déplacement à Kaya.

Plusieurs discours ont été prononcés, dans lesquels les représentants des jeunes, des femmes, des étudiants et des anciens ont tous appelé les militants à soutenir la candidature du leader de la CSP afin qu’au soir du 13 novembre, il puisse s’installer à la présidence du Faso, "à la place des aventuriers actuels", pour apporter le changement. Et quand celui-ci s’est levé pour prendre la parole, un tonnerre d’applaudissements suivi de slogans révolutionnaires l’accompagnèrent.

Actualité politique oblige, et comme pour montrer patte blanche, Ernest Nongma Ouédraogo a indiqué d’entrée de jeu que la CPS n’est pas achetable à 30 millions. Allusion au "gombo frais" qu’ont reçu Laurent Bado et Emile Paré de la part du président Blaise Compaoré pour, semble-t-il, "ériger une opposition forte, solide et crédible".

Il nous a d’ailleurs confié par la suite ne pas comprendre pourquoi le pouvoir proposait à tout le monde ces financements occultes, sauf à eux. Et qu’à la fin, il finirait par lancer un SOS pour qu’on pense un peu à eux.

"Ne remplacez pas la diarrhée par la dysenterie"

Parlant de sa candidature, il a expliqué à ses militants que c’est après une longue et fructueuse réflexion qu’il a décidé de partager avec le peuple ses convictions et son expérience politique face à la décadence économique et sociale qui s’accentue à un rythme inacceptable.

La décision d’être de la course à la magistrature suprême s’explique aussi, a-t-il soutenu, par le fait que les dirigeants actuels sont incapables de trouver des solutions aux problèmes du peuple burkinabè. "Je les connais ; malgré leur jeune âge, ils sont déjà ménopausés", a-t-il dit. Alors, l’occasion est donnée au peuple de se "débarrasser de cette classe politique", l’ancien proche de Thomas Sankara se présentant, lui, comme "un candidat au-dessus de la mêlée".

Il invite le peuple à faire le bon choix, car dans cette pléthore de prétendants, "Il y a des risques de voir surgir un voleur, un tortionnaire, un fou ou un gueux". "Evitez donc de remplacer la diarrhée nationale par une dysenterie aiguë", a-t-il ajouté, au grand bonheur des militants qui n’ont cessé d’applaudir tout au long de son discours.

La cérémonie a pris fin vers 13 h avec cette intervention du premier candidat déclaré à la présidentielle de 2005.

Ouédraogo Adama


Trois questions à Ernest Nongma

Vous avez dit que votre parti n’est pas achetable à 30 millions. Est-ce à dire que vous n’avez jamais bénéficié des bonnes grâces du pouvoir actuel ?

• J’ai effectivement dit que nous n’avons pas été acheté par le pouvoir. Nous avons bénéficié des subventions de l’Etat et des contributions de nos amis et de nos partenaires.

Avez-vous déjà eu des propositions du pouvoir ?

• Non. D’ailleurs, nous attendons parce que c’est bizarre qu’on propose à tout le monde sauf à nous. Si nous attendons en vain, nous allons lancer un SOS pour qu’on songe à nous.

Accepteriez-vous cette offre si elle vous était faite ?

• On verra bien, pourquoi pas. Ce n’est pas un secret puisque certains l’ont acceptée. Si la proposition est faite, nous l’analyserons. Je vais consulter mes camarades et nous verrons s’il faut prendre, et ce que nous devons en faire.

Propos recueillis par Damiss

L’Observateur

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