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Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

Publié le mardi 28 août 2018 à 01h00min

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  Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

Dans cette déclaration parvenue à notre rédaction, le Syndicat des Magistrats burkinabè (SMB) décrit et dénonce une situation de paralysie au sein de la Magistrature. Par cette voie également, l’organisation, partant des éléments soulevés, interpelle le président du Faso, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Nous vous proposons la déclaration in extenso.

Depuis un certain temps, la magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent. En effet, de mémoire des Burkinabè, à part le dégagement par le Conseil National de la Révolution (CNR) de magistrats pour leur opinion, la magistrature burkinabè n’a jamais autant reculé comme cela l’est depuis la décision du Conseil d’Etat du 10 juillet 2018 remettant en cause les décisions du Conseil de discipline du Conseil Supérieur de la magistrature.

Pourtant, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, ainsi que les états généraux de la justice tenus du 24 au 28 mars 2015 et le pacte national pour le renouveau de la justice, qui en est résulté, la déconnexion du pouvoir judiciaire de l’exécutif, ont semblé donner une lueur d’espoir.

Outre le fait que l’article 6 du pacte national pour le renouveau de la justice ait disposé que : « …le traitement accordé au pouvoir judiciaire doit permettre aux détenteurs de ce pouvoir d’être au même niveau de considération que les détenteurs du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif… », repris par l’article 72 de la loi organique n°050-2015/CNT du 25 août 2015 portant statut de la magistrature, d’autres engagements avaient été également pris, dont l’assainissement du monde judiciaire en le débarrassant de la corruption et de l’impunité.

Ainsi, se fondant sur l’article 17 de la loi organique n°049-2015/CNT du 25 août 2015 portant organisation, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature, qui dispose que : « le conseil supérieur de la magistrature peut prendre des résolutions dans les domaines entrant dans ses attributions. Ces résolutions ont une valeur contraignante », une décision a été prise le 28 juillet 2016, suite à une délibération du Conseil supérieur de la magistrature, de créer une commission d’enquête chargée d’investiguer sur les allégations de manquements à l’éthique et à la déontologie par certains magistrats.

Du reste, faut-il le rappeler, une telle initiative largement saluée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la magistrature n’est pas la première, la Commission mise en place par le Conseil supérieur de la magistrature en 2005, présidée par Madame DAKOURE pouvant être évoquée à titre illustratif.

Le Conseil supérieur de la magistrature composé de membres de droit, de membres élus, de membres représentant les syndicats de magistrats, de membres avec voix consultative, d’une personnalité désignée par le Président du Faso, est en même temps consacré par la loi organique portant organisation, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature, Conseil de discipline qui peut procéder à des enquêtes.

Dans le cadre de la commission d’enquête mise en place sur cette base, il a été tenu compte de la composition du Conseil supérieur de la magistrature. Ainsi, un des militants du SMB fut désigné par consensus président de ladite commission, qui a eu pour mission de mener des investigations sur trois magistrats nommément cités, d’investiguer sur le cas de la Cour de Cassation dans le dossier des mandats d’arrêts, sur les dossiers qui ont défrayé la presse et enfin, de faire, face à l’inertie de l’Inspection des Services judiciaires de l’époque, le point des dossiers pendants afin que chaque mis en cause soit fixé sur son sort.

Le Président du Faso, certainement attaché à la lutte contre les atteintes à la déontologie, a « enjoint » la Présidente du Conseil Supérieur de la magistrature de formaliser la mise en place de la Commission d’enquête. Opérationnalisée, celle-ci a déposé son rapport le 07 juillet 2017, lequel rapport a été remis au Ministre de la Justice, qui, le 24 octobre 2017, a transmis ledit rapport, après enquête complémentaire par l’Inspection des services judiciaires, à la Présidente du Conseil supérieur de la magistrature, Présidente du Conseil de discipline pour suite à donner.

Au cours de quatre (04) sessions successives, le Conseil de discipline dont la composition a été déclinée plus haut, a examiné les dossiers impliquant trente-quatre (34) magistrats contre qui pesaient des présomptions graves de violation des règles d’éthique et de déontologie ayant jeté le discrédit sur l’institution judiciaire. Pour chacun de ces magistrats un rapporteur a été désigné par décision du Président du Conseil de discipline parmi les membres dudit Conseil.

Curieusement, ce n’est qu’à la quatrième session, soit le 04 juin 2018, que le Conseil de discipline a pris connaissance du contenu d’une lettre, signée par le Président du Faso. Dans cette correspondance dépourvue de façon inhabituelle des armoiries du Burkina Faso, adressée à la Présidente du Conseil supérieur de la magistrature, le Président du Faso félicitait le Conseil supérieur de la magistrature pour les initiatives en cours, mais s’inquiétait de ce qu’il a qualifié de « voies de fait et d’illégalité » que le Conseil de discipline aurait commises, notamment par le sort réservé aux décisions de la Présidente de la Cour (par ailleurs mise en cause) récusant certains de ses membres et à l’arrêt de sursis à exécution du Conseil d’Etat.

Il a conclu en invitant le Conseil de discipline « à prendre toutes les dispositions utiles pour que tous les actes posés le soient dans la légalité républicaine et suivant les règles de procédure administrative et judiciaire ». Pourtant, le Conseil Supérieur de la magistrature avait anticipé, en arrêtant le 22 décembre 2017, les grandes orientations de la tenue des sessions du Conseil de discipline. Voilà que, sans échanger avec le Conseil Supérieur de la magistrature, l’on qualifie à dessein ses actes de voies de fait alors même que ledit Conseil est l’organe suprême de veille et de contrôle en matière d’éthique et de déontologie des magistrats.

Se pose alors la question de savoir, pourquoi ce n’est qu’à la quatrième session seulement, session pour laquelle les magistrats mis en cause dans l’affaire des mandats d’arrêt de la Cour de cassation étaient cités à comparaître, qu’une telle lettre a été produite ? Cette interrogation est très légitime, d’autant plus que la Constitution a bien prévu un cadre dans lequel toutes les questions touchant la justice peuvent être traitées en présence du Président du Faso, en sa qualité de garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Le bureau national du Syndicat des Magistrats burkinabè (SMB), s’appuyant sur ses statuts, ainsi que sur les dispositions de l’article 35 du code de déontologie des magistrats, estime que c’était une lettre inopportune qui n’est ni plus ni moins qu’une manière de soutenir ceux-là qui ne veulent pas l’assainissement du milieu judiciaire, et que la décision intervenue le 10 juillet 2018 achève de convaincre qu’il y a une volonté manifeste d’entretenir et de garantir la culture de l’impunité au sein de la justice, au mépris des engagements pris lors des états généraux de la justice.

Le bureau national du SMB, tout en dénonçant une telle attitude, estime que seul le Conseil de discipline constitue le cadre dans lequel le sort de tout magistrat mis en cause doit être fixé quel que soit son rang ; comme cela l’a été lors des quatre sessions du Conseil de discipline, tenues successivement du 19 au 24 février, du 26 au 31 mars, du 14 au 19 mai 2018, poursuivie le 21 mai et du 4 au 9 juin 2018 ; les principes du contradictoire et du droit à la défense ayant été respectés.

Il nous faut éviter que des comportements qui heurtent l’éthique et la déontologie prospèrent dans le corps de la magistrature pour influencer de manière inappropriée les décisions. Le terrain de la justice ne doit pas être un terreau où se dissimulent et se perpétuent des comportements contraires aux bonnes pratiques généralement admises. Combattre ces comportements, nous évitera assurément de patiner, de faire du surplace et ne pas être en déphasage avec notre serment et les aspirations de notre peuple.

C’est pourquoi, le SMB condamne avec la dernière énergie :

La paralysie volontairement créée et entretenue du fonctionnement du CSM ; en effet, le mandat des membres sortants du CSM est échu depuis le 22 juin 2018 ; mais jusqu’à ce jour, les membres entrant n’ont été convoqués pour se réunir autour des questions essentielles relatives au pouvoir judiciaire ; un tel dysfonctionnement n’a été constaté la dernière fois qu’en 2001 dans notre pays ; au même moment, paradoxalement, l’on fait diligence pour la tenue des activités accessoires du CSM (ateliers et séminaires) ;
L’absence de volonté pour assainir le milieu judiciaire et interpelle à cet effet le Chef de l’Etat, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire ;

A l’orée de la rentrée judiciaire 2018-2019, le SMB invite tout magistrat à être utile au peuple, au nom de qui, la justice est rendue, en défendant, quel que soit le prix à payer, les bonnes pratiques ainsi que l’indépendance bien comprise du pouvoir judiciaire débarrassé de toute corruption.

Non à l’impunité au sein de la magistrature !
Oui à un pouvoir judiciaire respectueux de l’éthique et de la déontologie !

Ouagadougou, le 25 août 2018
Pour le bureau national
Le Secrétaire général

Christophe COMPAORE

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Vos commentaires

  • Le 27 août 2018 à 16:24, par armel En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Dites donc,de quel droit ,des agents de l état,recrutés, et qui sont la jusqu’à leurs retraites doivent avoir le même traitement que des élus ? D où tirent ils leur légitimité ?Si les magistrats doivent être traités au même titre que le ministre où le député, alors que le prof de droit est traité comme un agent de l état, c est injuste.Qu on invente alors un système pour faire élire les juges par le peuple.Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et dénonce cette loi,au même titre que le fond commun.Ils sont fonctionnaires et doivent être traités comme tel

  • Le 27 août 2018 à 16:25, par armel En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Dites donc,de quel droit ,des agents de l état,recrutés, et qui sont la jusqu’à leurs retraites doivent avoir le même traitement que des élus ? D où tirent ils leur légitimité ?Si les magistrats doivent être traités au même titre que le ministre où le député, alors que le prof de droit est traité comme un agent de l état, c est injuste.Qu on invente alors un système pour faire élire les juges par le peuple.Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et dénonce cette loi,au même titre que le fond commun.Ils sont fonctionnaires et doivent être traités comme tel

  • Le 27 août 2018 à 16:57, par Ange En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Merci ! Vivement que votre voie soit entendue par le Président du Faso. Je tire mon chapeau au SMB, c’est ça un syndicat. Combattre d’abord les manquements à l’éthique et à la déontologie au sein du corps et des travailleurs partisans. C’est des syndicats similaires que je souhaiterais voir proliférer au Burkina à la place de syndicats de travailleurs mafieux qui font la promotion et encouragent les violations à l’éthique et à la déontologie. Le SMB je vous encourage à poursuivre et gagner ce combat noble car il y va de la concorde nationales et de la survie de notre État de droit. Que Dieu vous assiste dans ce combat, continuer seulement à porter à la connaissance de la population les velléités de remise en cause de l’indépendance et du renouveau de la justice, le temps fera son effet. Merci

  • Le 27 août 2018 à 17:03, par Raogo En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Qaund SAFIATOU Lopez a parlé à son temps vous aviez voulu l’enfermer non. Vous êtes conscient qu’il faut nettoyer la Justice et vous voulez que qui en dehors de vous le face. Chacun à son poste na qu’a commencé à donner l’exemple, les autres vont suivre après.

    • Le 27 août 2018 à 18:18, par Toulemonde En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

      Merci Raogo pour ce rappel !
      D’ailleurs, l’erreur du CNT a été d’avoir cru en la bonne foi de ces différents syndicats de la Justice.
      Les conclusions des états généraux de la justice de mars 2015 avaient donné de bonnes intentions
      au peuple burkinabè avant d’accoucher d’un monstre.
      Mais tôt ou tard, le tir sera rectifié.

    • Le 27 août 2018 à 18:18, par Zangoté En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

      Quand il y a des gens qui veulent bien faire, il faut les encourager. Cette fois-ci ce n’est pas Safiatou LOPEZ/ZONGO qui parle mais un syndicat de magistrat qui ose pointer du doigt les agissements peu scrupuleux de leurs confrères. C’est la preuve que l’espoir d’un changement, l’espoir d’un vrai changement est permis. S’agissant de donner l’exemple c’est justement ce qu’ils sont entrain de faire. Même s’ils s’arrêtent là, c’est à nous de continuer car j’estime que déjà ce qui nous avait été servi n’était que du menu-fretin et si dans ça encore certains magistrats gros bonnets veulent s’échapper, ce n’est pas juste.

  • Le 27 août 2018 à 17:19, par Zangoté En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Félicitation pour votre hauteur de vue et votre sens élevé de la responsabilité ! C’est ainsi que tout syndicat citoyen devrait se comporter afin de garantir sa crédibilité aux yeux de ses clients qui sont pour votre cas, les justiciables. C’est souvent dur de dénoncer des camarades de corps indélicats mais toutes les fois que cela a été fait, ce sont les corporations elles-mêmes qui en sont sorties revigorées. Malheureusement nous constatons un regain d’incivisme au sein de syndicats va-en-guerre qui ne savent que brandir les menaces de grève irresponsables et paralysantes juste pour défendre leurs intérêts purement financiers au grand dam des besoins vitaux de nos populations. Nous disons également que ces agissements peu républicains sont encouragés par les actions et les omissions coupables de nos gouvernants actuels. Au président RMCK qui a sans doute un sens élevé de la culture de la paix et de la justice je dis ceci : Président, vous n’êtes pas obligé de briguer un second mandat en 2020 si c’est pour protéger une groupuscule d’affairistes peu soucieux du devenir du peuple Burkinabè. Vous avez connu Sankara mieux que nous et vous savez qu’il n’aura présidé la destinée de ce pays que pendant 4 bonnes petites années mais nous gardons toujours de lui un souvenir vivace du patriotisme qui devrait guider chaque Burkinabè soucieux du développement harmonieux de notre peuple. Quand nous disons développement harmonieux, nous ne visons pas le développement indice PIB qui trompe gravement les analyses sérieuses et qui fait croire que le pays avance alors que ce n’est qu’une minorité qui, ayant phagocyté la sphère économique du pays et s’enrichissant à coup de milliards par an font croire que tout va bien. Non, je ne parle pas de ce développement d’une minorité qui s’accapare des plans et aides destinés à la survie des pauvres.
    Monsieur le Président, votre laxisme est décrié même au sein de votre formation politique sans que des actions fortes n’aient été entreprises pour changer la donne. Comment comprendre que des magistrats indélicats aient été épinglés et que ces mêmes magistrats puissent encore vous arracher un écrit les protégeant en quelques sortes ?

    Monsieur le Président, le tout n’est pas d’être Président et de mon strapontin d’ouvrier, je vous jure que si c’est pour me faire élire et ne pas combattre l’injustice et la gloutonnerie je n’oserai pas me présenter à aucune joute électorale.

    Monsieur le Président, nous attendons de vous que vous donniez enfin un sens à votre gouvernance ! Donnez un sens votre vie d’homme d’Etat et vous aurez donné un sens à votre vie tout court pour vous-même, pour la postérité et surtout pour l’Histoire du Burkina Faso. Ce qui est attendu de vous, ce n’est pas d’être un père fouettard comme vous le pensez mais d’être un bon père de famille qui sait rendre justice et encourager l’équité par le Bon Exemple. En termes simples et encore une fois de plus, mettez 2020 de côté et gérez le pays comme il se doit avec toute la rigueur liée à vos attributions de Chef d’Etat. De toutes les façons, vous ne serez pas le président au plus court règne alors, mieux que les élections qui vous placé là où vous êtes, le jugement du Tribunal de l’Histoire de notre Nation sur votre gestion sera sans complaisance. Alors tâchez de ne pas être le Président bon dernier. Dépolitisez votre administration et faites en sortes qu’il y ait de nouveaux riches pour plus de développement à la base.
    Bon courage et surtout gérez le pays monsieur le Président.

  • Le 27 août 2018 à 19:17, par Sak-sida En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Merci pour votre interpellation. Nous attendons que Antoine Kaboré aussi amène pour lui.

  • Le 27 août 2018 à 19:24, par Ka En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Bravo de nous proposer un referendum : Car, la constitution est une affaire du peuple, et ce qui compte, c’est que chacun puisse s’exprimer par référendum son avis de ce qu’on le propose comme loi.

    En Afrique tout ce qui mine son développement est ses constitutions. Dans 99% des modifications de la constitution dans nos pays Africains n’ont qu’un seul objectif pour nos dirigeants de pacotille, se maintenir à vie au pouvoir. Et dans les 40 dernières années dans notre continent, c’est devenu la mode qu’un président qui arrive au pouvoir, son premier boulot est de réviser la constitution. Et le grand danger pour le peuple comme le cas de l’introverti Blaise Compaoré ou le président Faure du Togo, est comment pouvoir les faire dégager de leur fauteuil, que par la force, ou un soulèvement populaire suivi du sang des innocents.

    La révision constitutionnelle adoptée par une assemblée nationale sans le consentement du peuple peut représenter un danger pour le processus et la consolidation de la démocratie d’un pays dit souverain. Elle est aujourd’hui un des enjeux pour la lutte pour le pouvoir. Chacun veut modifier la constitution pour s’assurer un avantage décisif dans l’accession ou le maintien aux commandes de l’Etat. Ce qui affecte inéluctablement, le principe de l’alternance politique. Je suis rassuré que le régime de Roch Kaboré opte pour un referendum afin que chacun se prononce pour ou contre, a cette nouvelle constitution de la 5e république.

  • Le 27 août 2018 à 19:31, par le fils du pauvre En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Hum…………………………………………………………..!!! ça sent bizarre !

  • Le 28 août 2018 à 07:49, par Tonnerre En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Félicitation au SMB pour sa clairvoyance et son courage ! Oui, il s’agit d’un vrai courage à encourager : pendant que certains magistrats tapis dans l’ombre ne se préoccupent que des postes de responsabilité et usent des subterfuges pour faire signer des correspondances "inopportunes" par le Président du Faso, vous au moins avez eu le courage de dénoncer ces pratiques malsaines et corrompues et exiger l’assainissement du milieu judiciaire. Le Peuple est témoin. Rien n’a été inventé. Ce qui crée la confusion, c’est qu’un autre syndicat de magistrat (SAMAB) avait crié en son temps de "règlement de compte syndical" et avait retiré son représentant du CSM lors de la 4ème Session. Finalement, ce syndicat est-il du côté du Chef de l’Etat pour soutenir ses amis des affaires du mandat d’arrêt contre Guillaume SORO ou cherche-t-il à se positionner dans le régime de ROCK KABORE ? L’histoire nous répondra un jour !!!!

  • Le 28 août 2018 à 08:46, par Hamidou En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Il semblerait que la présidente de la cour de cassation (c c), présidente du conseil supérieur de la magistrature (csm) et présidente du conseil de discipline (cd) mise ici en cause est membre du smb de même que le président du conseil d’Etat (c e) tandis que le procureur général de la cc serait membre du sbm ; c’est donc courageux de la part du smb de dénoncer la situation de crise qui prévaut au lieu de couvrir à tout pris ses militants et son sympathisant. Bravo, c’est responsable et si tous les syndicats du Faso en faisaient autant au lieu de chercher à s’opposer aux sanctions légitimes qu’ils encourent, on serait sur la voie du burkindlum car qui aime bien, châtie bien.

    A propos de cette affaire de mandat d’arrêt, il semblerait que la présidente justifierait son acte dans certains milieux par la raison d’Etat ! Ah haant ! Donc c’est pourquoi elle a écrit au président du Faso qui a aussi écrit au cd ! Voilà que croyant sans doute bien faire, le président du Faso se retrouve mouillé dans l’affaire, une affaire qui n’aurait dû jamais arriver si elle avait pris ses responsabilités dès que le dossier était venu de la justice militaire. Il semble en effet que la loi lui donnait le droit de juger directement cette affaire en présidant l’audience de la chambre compétente en tant que présidente de toute les chambres. Elle aurait pu alors faire légalement prendre la décision qui fait aujourd’hui scandale. Au lieu de cela et comme la plus part des responsables de la justice qui ne veulent pas se mouiller dans les gros dossiers pour avoir l’étiquette de magistrats indépendants et intègres, elle a refilé la patate chaude à un homme de main pour exécuter sa volonté. Si ça avait marché, elle aurait conservé les honneurs et l’argent. Le scandale vient donc de l’échec de l’homme de main échec quelkequ’elle aurait voulu rattraper comme si elle avait reçu des instructions de l’exécutif alors que la loi dit qu’elle en est indépendante. Et voici la catastrophe, la fin de l’honorabilité et de la légitimité. Était ce dans ses habitudes de manipuler les décisions de justice ? Elle le confirme par les différentes récusations, la décision du Conseil d’Etat et ses refus de récusation dans le procès en cours du coup d’état. Où irons nous alors !

    Par des manoeuvres dont il a le secret, le conseil d’Etat l’a arrachée à la sanction que le cd lui a infligée. Pourtant à la lecture des dispositions ayant conduit à la mise en place du cd qu’expose ici le smb, tout paraît légal. Voilà, la décision cu c e pose aujourd’hui le problème de légitimité de l’interessée à présider la cc et du csm, et surtout à poser des actes en tant pour le fonctionnement du csm d’où un blocage du fonctionnement de celui ci.

    Yaako comme le disent nos voisins.

  • Le 28 août 2018 à 09:03, par LoiseauDeMinerve En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    On peut bien comprendre ce syndicat, mais il est aussi difficile d’accepter le verdict d’un jury dans lequel on décèle des personnes qui ont torpillé aussi le droit au bénéfice du pouvoir et surtout pour des cas de crimes sauvages. C’est aussi cela qui est révoltant. Si un pouvoir fort peut remettre les compteurs à zéro pour reconstituer une véritable institution judiciaire alors nul ne saurait refuser vos arrêts ou décisions.

  • Le 28 août 2018 à 10:18, par Hermess 1 En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Les débats semblent se focaliser sur la dernière décision du Conseil de discipline qui a décapité la cour de cassation banalisant ainsi ses décisions antérieures.

    N’encourageons pas l’impunité ! Si ce cd peut sanctionner ceux qui ont eu le même comportement par le passé et qui en sont membres élus ou de droit, qu’il le fasse mais ne prenons pas la posture de ces membres là pour soustraire d’autres à une sanction. Encourageons le cd à aller jusqu’au bout de ces efforts pour le renouveau de la Justice.

    Je souhaite aussi un pouvoir fort pour une justice forte mais je ne souhaite pas son avènement par la force pour être fort. Celui en place peut en cela bander ses muscles pour l’intérêt de tous sans écraser la justice.
    Répondons franchement à ces questions à la lumière de tous ces événements judiciaires :
    - les nouvelles lois sur la magistrature ont elle affaibli ce corps ?
    - L’indépendance du csm telle qu’elle est vécue aujourd’hui est elle prématurée ?

    Ah ! L’affaire d’extradition c’est pour demain non ou c’est pour quand même ? Pourvu que ça marche, ça pourrait secouer beaucoup.

  • Le 28 août 2018 à 11:58, par Pascal En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Dans tout ça c’est les pauvres justiciables qui souffrent dans leur chaire et dans leur esprit après les injustices subies lors de jugements complaisants a tous les niveaux de l’échelle judiciaire avec "l’autorité de la chose mal jugée". Ce n’est qu’un début chacun va payer a la limite de ses forfaits car " biens mal acquis ne profitent pas durablement "

  • Le 28 août 2018 à 12:26, par ZAMPO YALAM En réponse à : Justice : « La magistrature burkinabè traverse une impasse sans précédent » (Syndicat des Magistrats burkinabè)

    Internaute 10 Hamidou, tu n’a pas tort ; j’ai appris comme toi que la Présidente du CSM, Présidente de la Cour de Cassation est effectivement membre du SMB. Malgré tout ce syndicat a eu le courage de dénoncer l’attitude du chef de l’Etat visant à la protéger avec Armand OUEDRAOGO qui est du SBM. Malgré tout, le SAMAB avait fait une déclaration publique qui nous annonçait un règlement de compte syndical. Je crois que l’opinion burkinabè est témoin de ce qui se passe au niveau de sa justice ; il sait maintenant qui est vraiment syndicat qui n’est pas là pour protéger des corrompus et qui est politiciens couvert de la peau syndicale pour chercher des nominations. Cela doit inspirer tous les syndicats et acteurs de la société civile au niveau national

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