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Habillement et textile artisanal : Une concertation pour renforcer les capacités du secteur

Publié le mardi 19 juillet 2005 à 06h47min

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Le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE) a organisé, les 15 et 16 juillet 2005 à Ouagadougou, une concertation nationale des acteurs du secteur habillement et textile artisanal burkinabè. Cette rencontre a permis aux participants d’identifier les problèmes qui entravent le plein développement du secteur et d’envisager des solutions.

Les professionnels du textile, de la confection et du tissage réunis en concertation pendant 2 jours à Ouagadougou, ont réfléchi sur les voies et moyens pour impulser le secteur habillement et textile artisanal au Burkina Faso. Des solutions telles que les regroupements des acteurs, la formation continue, l’aide à l’exportation, etc. ont été esquissées par les séminaristes.

La rencontre était organisée par le Centre de développement de l’entreprise (CDE), un programme d’appui aux pays ACP, initié par l’Union européenne. Elle entre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie du CDE, de soutien au secteur habillement et textile artisanal, visant entre autres, l’amélioration de la qualité du coton, l’appui à sa transformation locale et le renforcement des capacités individuelles et collectives du secteur.

A l’ouverture de la concertation, le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, M. Benoît Ouattara a salué l’initiative d’organiser une telle rencontre à un moment particulier marqué par la fin en décembre 2004, des « accords multifibres ». Le coton représente pour la plupart des pays de la sous-région, une part importante du commerce extérieur.

Avec une production estimée à 626 000 tonnes cette année, le Burkina Faso occupe la première place de producteur de coton en Afrique de l’Ouest. Cependant, la production est confrontée à une « concurrence inéquitable ». En outre, 98 % de la production industrielle va à l’exportation. Pour Benoît Ouattara, il faut mettre l’accent sur la transformation du coton pour lui donner une valeur ajoutée. Cependant, la production artisanale est disséminée à travers le territoire. Elle est assurée en général par des unités informelles individuelles évoluant dans les domaines du tissage, de la teinture, de la couture, de la confection, etc. D’où la nécessité de créer des regroupements. Aussi, l’importation massive de la friperie est une réalité qui entrave le développent du secteur habillement et textile artisanal.

Le directeur du CDE, M. Hamed Sow a dit que son organisme est disposé à soutenir et à contribuer au développement de ce secteur.

« L’artisanat pourrait être le segment porteur de la filière coton en Afrique de l’Ouest », a-t-il soutenu.

Bachirou NANA (nbachir1@yahoo.fr)


Des participants s’expriment à l’issue de l’atelier

* Marcel Ouédraogo, couturier, directeur de « Prince Dessuti international »

L’atelier nous a permis de nous concerter et d’envisager ensemble les stratégies permettant au secteur de décoller. Il faut promouvoir le Faso Dan fani qui n’a rien à envier aux tissus venus d’ailleurs. C’est un atout qui permettra de développer le secteur textile. Il faut que les gens portent le Faso Dan fani, ce qui contribuera aussi à diminuer le coût. C’est un tissu qui offre beaucoup de possibilités de création artistique.

Avec l’appui du CDE, nous envisageons de travailler en GRAP (groupe), ce qui a pour finalité d’envisager en commun, les solutions aux problèmes que nous rencontrons. Mais, il faut que les couturiers, grands comme petits, acceptent de collaborer et sans complexe.

* Mme Félicité Kaboré de l’Association des tisseuses du Kadiogo

Je me réjouis de la formation qui m’a aidée à avoir une vision positive et optimiste de l’avenir du secteur textile. Nous avons évoqué les moyens permettant d’améliorer la qualité et la quantité de nos produits et d’affronter facilement le marché national et international.

Le CDE peut nous aider à résoudre les problèmes de commercialisation et de formation. Il a été préconisé au cours de l’atelier, de nous regrouper pour travailler. Les bailleurs de fonds sont prêts à nous aider à mettre en place ces groupes de travail.

* Clauss Niederlaender, responsable du secteur textile au CDE

A travers cet atelier, on a senti que le secteur habillement et textile est vivant au Burkina Faso. Pendant deux jours, on a attendu la voix de ce secteur au Burkina, qui a ses problèmes et qui est décidé à les résoudre.

Dans un (1) an, des entreprises vont avancer, être sur les marchés régionaux et internationaux. Et nous bailleurs de fonds, serons là pour les appuyer.

Les préoccupations ont été classées en quatre (4) thèmes : la commercialisation et les marchés à développer pour les entreprises, les questions de productivité et de créativité, les ressources humaines et la formation de la main-d’œuvre et enfin, l’accès au financement, la fiscalité et la TVA.

La coordination nationale assurera le suivi des groupes de travail. Une fois les projets élaborés, le CDE pourra les appuyer.

Sidwaya

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