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Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

Publié le dimanche 26 août 2018 à 23h17min

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Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

Lancée le 10 août 2018 à Ouagadougou, l’opération de retrait des enfants et des femmes en situation rue par le ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Marie Laurence Ilboudo, qui poursuit son cours, alimente également les causeries dans la capitale. Deux semaines après le lancement officiel, Lefaso.net a tendu son dictaphone à des citoyens sur cette initiative pour laquelle le gouvernement (via le ministère sus-indiqué) a lancé une collecte de fonds.

Ancien enfant vivant dans les rues de Ouagadougou, devenu aujourd’hui gérant de quincaillerie

J’étais la risée de tous, dormant dans les rues. N’ayant rien pour me nourrir, j’étais obligé de voler pour survivre. Je vivais de la filouterie. Notre atmosphère de vie était comparable à une jungle. On vivait par bandes, sous des sobriquets de guerre, toujours prêts à nous battre pour la survie. Aujourd’hui, devenu responsable, je salue le projet du gouvernement et souhaite le meilleur à mes anciens camarades afin qu’ils bénéficient d’un foyer chaud.

Ourera Diallo, élève

Le retrait des enfants et des femmes en situation de rue engagé par le gouvernement est une bonne idée, car c’est une occasion pour ces nombreux enfants d’avoir un foyer de vie. Donc, la question du financement reste une initiative encourageante, en ce sens que la contribution doit être une affaire de tous. Si l’occasion se présente, je donnerai 30 000 F CFA.

Adama Rabo, agent de sécurité

Cette opération est utile et la décision ministérielle est salvatrice pour les mineurs ambulants. Toutefois, le financement sera le nerf de la guerre, et s’il faut demander aux citoyens une contribution, ce ne serait qu’autre forme de mendicité. Je suggère au gouvernement de l’inclure dans les programmes du PNDES (Plan national de développement économique et social, ndlr).

Aminata Ouédraogo, commerçante

Les enfants vivant dans les rues sont considérés comme des voleurs, des bandits, des sans-domiciles… ; les retirer de la rue est une très chose qu’il faut acclamer. En ce qui concerne la collecte de fonds, nous le faisions déjà par de petits gestes à leur endroit. Mais n’empêche qu’on doit s’engager à apporter notre contribution à la campagne de collecte qui vient d’être lancée.

Kévin Kinda, couturier

C’est un antidote contre le terrorisme. Car, les enfants vivant dans les rues sont vulnérables aux manipulations à caractère terroriste. Il faut les forcer et les former afin d’éviter la délinquance juvénile, nuisible à la société. Devant la levée des fonds, c’est une affaire de tout Burkinabè, qui doit contribuer à la réussite de cette opération.

Carmelle Yanogo, élève

Il faut soutenir le gouvernement dans son action. Il n’y a pas d’avenir pour ces enfants dans la rue. C’est donc une bonne chose et si tout va bien, je participerai à hauteur de 5 000 F CFA.

Didier Kaboré, enseignant

Moi, je soutiens le ministre. N’est-ce pas une occasion pour ces enfants de retrouver leur famille ! La question de moyens ne pose pas problème. Le Burkinabè est compréhensible et sociable. Pour les vrais patriotes, c’est une décision qu’il faut accompagner en contribuant à la rescousse des enfants.

Barthélémy Sama, particulier

C’est une opération qui va permettre à ces enfants de vivre dignement dans l’espoir. Il faut encourager cette initiative du gouvernement en contribuant en fonction de ses moyens.

Propos recueillis par :
Edouard Samboé (stagiaire)
Aïcha Drabo (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 août 2018 à 08:40, par FilsduPaysan En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

    L’opération de retrait est une bonne chose. La ministre se bat pour ce projet qui lui tient à coeur, chose normale.
    Il faut profiter de l’occasion pour connaitre les familles de ces enfants, femmes et hommes en situation de rue pour comprendre pourquoi leur parent se trouve en situation de rue. Ainsi on pourra lutter efficacement contre cette affaire.
    Bon courage aux acteurs et initiateurs

  • Le 27 août 2018 à 10:06, par lecoco En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

    La seule solution pour arriver à quelque chose de durable c’est plutôt de rechercher les parents des enfants. les enfants qui ont des parents doivent être remis à leurs parents pour en assurer l’éducation. Seuls les enfants qui n’ont pas de parents devraient être pris en compte dans ce programme. Si ce n’est pas le cas, ce programme qui débute en fanfare va mourir en fanfare. Je m’explique : Déjà de façon délibérée les parents abandonnent leurs enfants chez des sois-disant maître-marabouts qui les transforment en mendiant. Quand ils verront qu’il y a un programme de réinsertion de ces enfant on va assister à une déresponsabilisation progressive de la part des parents qui vont encore expressément jeter toujours les enfants dans les rues. cela dit on reviendra toujours à la case-départ avec toujours plus d’enfants mais moins de finance. Pour moi il est donc nécessaire de retrouver les parents de ces enfants et de les obliger à s’occuper de leur enfants, voir de sévir. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire ; on est en train de construire une société solide il faut avoir le courage d’aborder le problème là où il se trouve. Le problème pour moi ce ne sont pas les enfants, mais plutôt les parents. On comprend le cas des enfants orphelins et tous mais ce n’est pas le cas de tous ces enfants qui sont dans la rue. J’ai l’impression que le gouvernement n’a pas pris vraiment la mesure réelle de la situation. Elle est plus complexe qu’on ne le croit. Je suis sociologue et mon analyse est que le phénomène est structurelle à l’heure actuelle. Je ne crois pas qu’on a eu le bon bout pour s’y attaquer.

    • Le 28 août 2018 à 14:02, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

      - Tu as raison lecoco ! Ils ont prit ce qui se fait au Sénégal dans les daaras depuis 2014 et ont fait du copier/coller sans adapter à notre cas. Aussi cette affaire va échouer et j’aimeris bien voir la mine de la ministre qui se vante : ’’Tant que je serai ministre, ce programme n’échouera pas !’’. A mon avis, elle doit plustôt dire : ’’Ce que programme va m’aider à rester durablement ministre dans que je vais continuer dans l’opportunisme’’ parce qu’en réalité c’est celà la vérité. Nos dirigeants ne savent pas être modestes et ils croient qu’on ne voit pas leurs petits jeux et calculs de ruse ! Pour elle donc, pour rester longtemps ministre, il faut qu’elle continue de nous pomper l’air avec ce programme ! C’est comme le brave Dandjinou qui bavardait ici wonwonwonwon...et il a suffit qu’on le nomme ministre pour qu’il retourne sa veste et qu’on voit que sa veste était pleine de poux !

      Par Kôrô Yamyélé

    • Le 29 août 2018 à 13:13, par Jeunedame Seret En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

      D’accord avec toi LECOCO ; il y a une fuite de responsabilité parentale comme raison principale de cette divagation. Je connais une famille à Tampouy dont les enfants étaient longuement obligés à cette activité pour aider à la construction en dur de la maison de maman. Sous prétexte que quand l’âne met bas, c’est pour que son échine se repose. Les enfants par manque de scolarité sont ainsi refusés l’école vue comme une inutile perte de temps. Les Burkinabe en majorité aiment les facilités et se désengagent de tout. Mme le ministre connaît bien la raison profonde ; elle veut seulement s’éterniser au fauteuil avec cette mendicité durable des enfants. Sinon, la sensibilisation, l’éducation des parents, le dialogue avec les responsables religieux, sont les premiers remèdes avant toute assistance. Il faut éviter une exacerbation cynique du fléau au Faso.

  • Le 27 août 2018 à 10:18, par DONKONLA En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

    Initiative est bonne, mais il faut veuillez à ce que d’autres ne quittent les villages et les familles pour rejoindre la rue dans l’espoir d’être accueilli dans un centre car nous aimons trop la faciliter. Et n’oublions pas que la moitié des Burkinabé est nécessiteuse certaines catégories de travailleurs y compris. Tu commence à faire une petite activité tout le village te regarde au risque d’en finir avec ton fonds de roulement.

  • Le 27 août 2018 à 11:31, par le paysan En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

    Bien dit mon fils. C’est la bonne manière de diagnostiquer le problème de cette situation de rue. Pas de sentiment à ce niveau car l’être humain n’est pas issu d’un arbre mais d’une société et normalement on doit pouvoir trouver la famille de ces enfants. Il faudrait que l’état sorte aux environs de 4h à 5h15 pour voir comment cela se passe. C’est du professionnalisme dans la mendicité. Vous verrez des mendiants qu’on dépose en véhicule au bord de certains feux rouge très tôt (surtout les mendiants touaregs) et les soirs ils repartent soit en taxi soit en taxi-moto. Il y a des choses qu’il faudrait que l’état gère sans état d’âme. Quand vous écrivez des articles pareils, rappeler toujours au moins les numéros de compte par lequel les gens peuvent souscrire. Ça fait toujours du bien. Courage et que Dieu touche certaines personnes afin qu’elles changent de comportement pour un meilleur avenir de notre cher Faso.

  • Le 27 août 2018 à 14:57, par SAAFI En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

    C’est une bonne initiative. Les Burkinabé peuvent bien contribuer pour que ces enfants soit bien encadrer. Nous tous les donnions souvent une pièce à ces enfants dans la rue ou les maquits. Nous pouvons toujours envoyer ces pièces comme contribution à l’action sociale et ça sera le Burkina qui va gagner.

  • Le 28 août 2018 à 13:42, par mi bua fagui En réponse à : Retrait des enfants et des femmes en situation de rue : ce qu’en pensent des citoyens de la capitale

    La noblesse de ce combat, mal diagnostiqué et mal mené, n’augure rien de bon pour la suite. Ces actions tout aussi spectaculaires que démagogiques de la ministre se solderont comme un coup d’épée dans l’eau. Le problème de la délinquance juvénile demande un plan de riposte bien structuré qui s’attaquera aux causes plutôt qu’aux manifestations dont nous sommes quotidiennement témoins dans nos rues. Malheureusement, pour avoir vu la ministre dans ses virés nocturnes populistes et l’ayant écouté à la télé souhaiter le pire aux enfants de ses syndicats parce qu’ils ont osé dénoncer l’impréparation d’une action aussi louable, j’ai compris que nous sommes gouvernés par des individus qui confondent les objectifs nationaux aux objectifs de leurs courtes vies. En conséquence, ils en font de tout des affaires personnelles au lieu de s’inscrire dans plans structurels de managements qui devraient faire école même après eux. Les hommes passent la nation demeure ; si nos dirigeants entendaient cette maxime, ils seraient plus humbles et plus utiles à leurs communautés. Au lieu de ça, tout individu investit d’une parcelle de pouvoir monte sur ses grands chevaux, bombe le torse et hausse les épaules, pour dire des âneries du genre : " tant que moi, je suis à la tête de ce département ça sera comme moi je le sens" . Je ne suis du ministère de Dame ILBOUDO, mais sa démarche prétentieuse n’encourage pas à investir dans cette lutte dont la noblesse ne souffre d’aucun doute. Juste pour illustrer mes propos, elle a commencé tambours battant, pour se rendre compte en si peu de temps, qu’il y fallu plus de moyens ; donc retour à la mobilisation des fonds dont le suivi ne sera pas garanti. Combien d’étages seront construits et combien des gens d’en haut grossiront sous le dos des pauvres malheureux de la rue ??? Pauvre de nous, pauvre pays ! Que Dieu Sauve le BURKINA FASO

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