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Imposition de taxes aux médias en Mozambique : Une atteinte à la liberté de la presse ?

Publié le jeudi 23 août 2018 à 23h40min

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 Imposition de taxes aux médias en Mozambique : Une atteinte à la liberté de la presse ?

Au Mozambique, une nouvelle grille tarifaire relative à l’accréditation et à l’enregistrement des journalistes nationaux et étrangers est entrée en vigueur ce mercredi, 22 août 2018. Si pour le gouvernement, l’adoption de ces nouvelles taxes vise à réguler le marché des médias, les organisations de défense des droits de l’homme, elles, évoquent plutôt une restriction de la liberté de la presse.

Adoptées en conseil des ministres en juillet 2018, ces nouvelles mesures imposées aux médias sont entrées en vigueur ce mercredi, 22 août 2018, et ce, à moins de deux mois des prochaines élections locales prévues pour le 10 octobre 2018. Et le peu que l’on puisse dire, c’est que ces nouvelles dispositions ne font pas des heureux dans le monde de la presse ; locale comme étrangère.

Désormais, pour une autorisation de reportage, le journaliste mozambicain doit débourser la somme de 1 500 euros (983 935.5 francs CFA) ; les radios nationales doivent verser jusqu’à 35 000 dollars (1 978 0602.38 francs CFA) pour obtenir une licence de diffusion, tandis que les sociétés de médias déjà existantes doivent payer entre 34 500 dollars (19 780 602.38 francs CFA) et 69 000 dollars (38 996 044.68 francs CFA) pour adapter leur licence aux nouvelles règles.

Le journaliste étranger (correspondant), quant à lui, doit payer la somme de 7 300 euros (4 788 486.1 francs CFA) pour une accréditation annuelle.

En réaction, MISA Mozambique, qui est une organisation non-gouvernementale locale de défense de la presse, a annoncé qu’elle dénoncerait devant la justice, la mise en place de ces nouveaux tarifs.

Dans la même veine, les organisations internationales de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, se sont insurgées contre l’adoption de ces nouvelles taxes et crient même à une tentative de musellement de la presse. Pis, ces institutions internationales estiment que c’est « une énorme défaite pour la liberté de la presse et l’accès à l’information ».
Au-delà des hommes de média, cette mesure renforce la crainte des Mozambicains qui font face à une crise économique depuis maintenant plusieurs mois.

Notons qu’en octobre 2019, les Mozambicains seront également aux urnes pour la présidentielle. Des élections dans lesquelles, part fragilisé le parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, le Frelimo, en raison notamment de la crise économique.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Sources : Africanews, BBC Afrique et Vox Africa

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