L’Aïd-El-Kebir (en arabe : la plus grande fête), communément appelée Tabaski, est la plus importante des fêtes musulmanes. Elle est l’occasion pour les fidèles musulmans d’honorer un rituel islamique qui consiste en l’immolation du mouton pour offrande à Dieu. Selon les musulmans, ce sacrifice du mouton est inspiré de l’acte d’Abraham, à qui Dieu a offert un bélier pour sacrifice à la place de son fils.

Dès les premières heures de ce matin du 21 août, la Place de la nation de Ouagadougou est déjà inondée de fidèles musulmans venus pour accomplir leur devoir religieux à travers la grande prière, comme il est de coutume. Ils doivent attendre jusqu’à 9h pour voir arriver Cheick Adama Zoungrana, le premier adjoint au grand imam de Ouagadougou, chargé de diriger la prière.

Cette année, la commémoration de la Tabaski a été placée sous le signe de la concorde nationale. Ainsi, ce sont des invocations, des bénédictions et des prêches qui ont marqué les temps forts de cette prière. Pendant son sermon en mooré, le premier adjoint au grand imam de Ouagadougou a prêché la culture de paix et la cohésion sociale, essentielles à la concorde nationale. L’immolation du bélier en offrande à Allah a marqué la fin de la prière.

Selon El Hadj Démé Hatimi, deuxième vice-président de la Communauté musulmane et président par intérim, cet évènement de réjouissances offre une occasion pour les fidèles de resserrer les liens familiaux et les liens sociaux. Parce que, dit-il, la fête de la Tabaski rime avec partage et générosité envers les nécessiteux. Pour terminer, il a appelé à l’union de tous, musulmans comme non-musulmans, pour qu’il y ait la paix au Burkina. « Nous demandons à tous les musulmans et à tous les adeptes des autres religions, de se donner la main pour travailler ensemble afin que la paix puisse régner dans notre pays », a-t-il laissé entendre.

Cette commémoration de l’Aïd-El-Kebir a connu la présence effective des communautés coutumières à travers le Mogho Naaba ; des autorités communales à travers le maire de la commune de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé ; ainsi que la communauté chrétienne, venues communier avec les fidèles musulmans.

Selon le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, c’est le signe qu’au Burkina Faso, les différentes communautés religieuses vivent en toute cohésion. Pour lui, il faut que tous les fils et filles du Burkina prient pour la paix et la sécurité dans le pays, en tout temps et en tout lieu, car sans paix et sécurité, on ne pourrait commémorer cette fête.

Aussi, il y avait la présence remarquée d’autorités politiques, comme le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo. Pour ce dernier, la délégation gouvernementale est venue témoigner sa solidarité avec la communauté musulmane. C’est une très importante chose, a-t-il poursuivi, parce qu’en ce moment, il y a 8 143 musulmans qui sont à la Mecque pour le pèlerinage.
C’est dans un climat de joie que les fidèles ont quitté les lieux pour poursuivre la fête dans les cellules familiales. « Nous sommes contents par ce que la prière s’est bien déroulée. Nous demandons à Allah d’accompagner tout un chacun chez lui pour que la fête soit belle », prière de Cheick Abdoul Hamib Bagagnan.

Fabougué Sougué (Stagiaire)
Lefaso.net