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Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

Publié le lundi 13 août 2018 à 22h07min

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Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

Le développement des technologies de l’information et de la communication a modifié le paysage de la prostitution ces temps-ci au Burkina Faso. L’internet a favorisé le développement de l’escorting. C’est une forme de prostitution via Internet. Pour comprendre la nouvelle forme du phénomène, nous nous sommes intéressé uniquement au réseau social Facebook dans la ville de Ouagadougou. Ici, des filles et des garçons de tout âge proposent des services aux clients.

Les annonces sur le réseau social Facebook sont publiées par dizaines. Nous sommes loin du racolage dans les rues de Ouagadougou. La prostitution s’affiche aussi en ligne depuis quelque temps. Elle prend même de l’ampleur. Sur des annonces, des jeunes filles proposent des prestations tarifées en laissant un numéro de téléphone. Notre navigation nous amène sur un groupe dénommée « Rencontre sensuelle Plan à Ouaga ». Ici, chacun publie ses services. Les clients démarchent avec les « vendeuses ». C’est ici que nous rencontrons Isabelle. Elle loue son physique et sa capacité à satisfaire un homme. Elle est grande de taille, teint noir. C’est une véritable colosse. Elle se déplace chez ses clients à moto, un scooter. Pour passer un moment avec elle, il faut débourser au moins 15 000 F CFA, selon ses annonces.

Le jour, elle travaille dans le quartier Zogona dans un service. Mais pourquoi se prostitue-t-elle ? « C’est juste pour arrondir mes fins du mois », répond-elle. Quelquefois, commente-t-elle « je peux faire face à un besoin pressant. Une seule sortie me permet de satisfaire ce besoin ». C’est pareil pour Samira, taille fine, mince, élancée. Elle s’adonne aussi à ce métier. Pour cause, elle peut se faire de l’argent facilement. Autour d’un verre de whisky, elle raconte : « J’ai trois expatriés et deux nationaux. A la fin du mois, chacun sait ce qu’il doit faire ». Mais Samira ne compte pas sur son charme uniquement pour gagner sa vie. Elle est prévoyante. Du haut de ses 21 ans, elle est inscrite dans une prestigieuse école de beauté et de couture de la capitale. En plus de cela, du fait sa silhouette mince, elle est mannequin.

Mais contrairement à Isabelle, Samira ne passe pas ses annonces elle-même sur Facebook. Une proxénète s’en occupe. Chaque proxénète a des filles à sa disposition. Elle cherche les clients à travers les publications sur les pages. La proxénète de Samira ne fait pas que ce travail. « Vendre ses sœurs » constitue pour elle, juste, un plus. Lorsque nous lui avons proposé de conclure un marché avec elle, elle a rétorqué sur la terrasse d’un café qu’elle ne fait pas de « plan ». Entendez par là qu’elle ne se vend pas. Tout comme elle, c’est le même travaille que fait Bizi Ouaga. Mais lui, il a un profil Facebook. Il est spécialisé dans le placement des filles. Il dispose dans presque tous les quartiers de Ouagadougou, de filles prêtes à aller avec des hommes. Il vous suffit de lui décrire le teint, la forme, la zone et Bizi vous envoie un contact. Malgré nos insistances pour le rencontrer, il a décliné l’offre. Bizi Ouaga n’est pas seul dans ce cas. Elles sont sur nombreuses sur Facebook, ces personnes spécialisées dans le trafic des filles.

Les proxénètes se font chaque jour de l’argent. Car, souligne Diane, sur une prestation de 15 000 F CFA, son manager a 5000 F ; et 10 000 F sur 25 000 F CFA.
L’autre fait, ce ne sont pas les filles seulement qui se vendent. Elles partagent le marché avec des hommes. Ils sont en majorité de jeunes messieurs qui promettent de faire vibrer de plaisirs leurs clientes. Ils sont à l’affut lorsqu’une femme manifeste le besoin. Ils y vont même jusqu’à laisser leur contact en commentaire.
L’un dans l’autre, la position digitale coûte relativement plus cher que le trottoir. La passe classique coûte à peu près 3 000 F CFA, alors que sur Internet, il faut au minimum 15 000 F CFA, en parcourant la plupart des offres.

Les groupes de rencontre sont nombreux. Les profils individuels aussi. Parmi les groupes, on peut citer Waga zone love ; Rencontres sensuelles plan à Ouaga ; Ouagadougou plaisir Ouaga ; Rencontre discrète à Ouaga. Bref, la liste est longue. Le hic, c’est que la plupart des groupes sont ouverts.
Chaque groupe regorge de milliers de membres. Tout le monde y va, même les enfants. Devons-nous continuer à assister à la marchandisation du corps humain ? Il est peut-être temps d’y jeter un coup d’œil. Le phénomène peut menacer la sécurité publique un jour.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 août 2018 à 20:55, par Ok En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    À quoi sert cet article ? Donner un coup de com à ces marchands ? L’article serait plus pertinent s’il donnait moins de de détails sur comment les contacter et s’il posait une problématique claire avec à l’appui des propositions de réponse

  • Le 13 août 2018 à 22:15, par MOI En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Triste et triste. Le fait lui même et la manière de rapporter le fait. Vous feriez mieux de ne pas illustrez ces dépravations au point qu’on est tenté de conclure qu’il s’agit d’une pub. Je souhaite tout de même que les autorités de régulation fasse quelque chose pour endiguer le fléau.

  • Le 14 août 2018 à 00:44, par Jerkilo En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Les autorités de régulation des média et surtout d’internet ainsi que la police des moeurs doivent réagir rapidement avant qu’il ne soit tard. A quoi ça sert de poursuivre les prostitués de rue, alors qu’on laisse se développer la prostitution de "luxe" sur le Net ?

  • Le 14 août 2018 à 00:54, par BK En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Il suffit de reporter les liens des pages a Facebook. Facebook va les bloquer.

  • Le 14 août 2018 à 07:48, par sheiky En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Je confirme. C’est bien d’investiguer et détailler ces articles, mais là j’ai bien peur que ce soit l’effet inverse qui sera produit. L’idéal aurait été d’utiliser des pseudo. En plus, des personnes qui ignoraient que cela existait peuvent être appâtées.
    Le seul point positif sera que la brigade des mœurs utilise ces infos pour sévir si tant est qu’ils ne sont pas déjà très au courant de ces affaires.
    Pour conclure, cela confirme le côté pervers des smartphones entre les mains de notre jeunesse africaine qui se cherche.
    Tout est utilisé à outrance sous nos tropiques. Une auto-destruction programmée il me semble pendant que les défis sont ailleurs.

  • Le 14 août 2018 à 08:32, par citoyenBF En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Merci à Dimitri Ouédraogo pour son article sur l’effet des réseaux sociaux sur la prostitution au Burkina Faso. Tel que publié les informations données dans cet articles pourraient causer plus de mal. L’auteur de l’article aurait pu bien écrire le phénomène sans pour autant nommement citer les pages facebook. Cette information devrait étre revercer à la police des moeurs non au public. ceci est une publicité gratuité pour le phénomène. Merci

  • Le 14 août 2018 à 08:47, par koulbila En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Salut a tous mois koulbila je suis contre ce article pourquoi faire cette publicité tout le monde sait que la prostitution existe bien dans presque tout les pays mais a quoi sert ce article permettre a d’autre personnes d’avoir les contacts oubien vous chercher des clients pour ces filles mois je condamne ce article mieux vaut aller sur les sites miniers decourageux les mineurs que de faire la pub

  • Le 14 août 2018 à 09:10, par YAPA En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Belle conclusion ! Nos autorités, les parents, voire toute la société sont interpelées !

  • Le 14 août 2018 à 09:41, par lasolution En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    merci au frère Dimitri d’avoir soulever un problème d’actualité et qui ne date pas de nos jours. en lisant l’article le narrateur pose la problématique de la prostitution d’une maniéré générale et celle en ligne particulièrement.Il nous donne quelques causes et attend de nous des propositions de solutions.
    Encore merci a Dimitri d’avoir mis a nu les tares de notre société qui n’égratigne plus personne. Beaucoup plus de sensibilisation et conscientisation par les structures concernées, réduire, avoir un œil et même être plus regardant sur ces sites au besoin même les déconnecter. Nous sommes tous interpellés et chacun doit jouer sa partition en commençant par l’éducation stricte au niveau de la cellule élémentaire de la société qu’est la famille.
    Bravo au frère Dimitri, seulement les prochainement fois ne mentionnez pas les sites car cela peut aussi être tentant et même attirer la curiosité de certains. merci et a la prochaine fois pour un autre thème d’actualité.

  • Le 14 août 2018 à 10:06, par JACK En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Bonjour.
    Merci pour cet article qui met à nu une pratique grandissante. Cependant les illustrations incite les lecteurs à aller découvrir ce qui s’y pratique. Cela s’apparente à une publicité gratuite qui est faite. Alors que si j’ai compris la conclusion, c’est qu’on décourage les praticiens et qu’on recherche des solutions.
    Il serait judicieux de voir l’impact des articles avant publication.
    Courage.

  • Le 14 août 2018 à 10:24, par camping poko club En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    hmmmmmmmmm !!!!!
    bon donc ouaga est devenu comme ça ?
    Merci pour l’article

  • Le 14 août 2018 à 11:12, par le citoyen En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Que les autorités compétentes s’auto saisissent du problème et prennent les mesures appropriées.

  • Le 14 août 2018 à 11:17, par edouardo le petit En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    je suis très inquiet de ce phénomène qui prend de l’ampleur au Burkina,dans notre pays lorsqu’on s’en prend au gens obsédés qui ne pensent qu’aux sexes des femmes,c’est compliquer car ces gens ne savent ce qu’ils veulent dans la vie parce que ce argent qu’ils investissent dans cette prostitution pouvaient les servir pour autre chose très utile, il faut simplement trouver des moyens pour qu’ils ne dispatchent pas des futilités de ce genre sur les réseaux sociaux, s’ils veulent qu’ils baisent avec des animaux chez eux à la maison,c’est leur problème, il faut refuser d’indigner les populations car les gens ont assez de problèmes pour regarder ses choses sans valeur si les autorités ne se lèvent pas ils verront pires choses de ces insensés,partout au monde il existe ces sales choses que les gens présentent comme utile de voir par les hommes.c’est vrai que monde perd sa valeur de jour en jour.

  • Le 14 août 2018 à 11:22, par korojo En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Merci Monsieur Dimitri OUEDRAOGO, et bravo d’ avoir eu le courage de soulever ce problème dans ce pays.
    Il faut bien lever le lièvre afin que les dispositions nécessaires soient prises par les autorités.
    Ce n’ est pas la seule enquête. Voici une autre triste réalité :
    « Prostitution des mineurs à Ouagadougou » : nuit blanche avec des " crudités "

    La prostitution a un nouveau visage dans la capitale burkinabè. Des adolescentes de 13 à 17 ans, qualifiées de « crudités », occupent plusieurs artères de Ouagadougou, une fois la nuit tombée. Enza, Alima, Roxane, Balkissa…toutes des racoleuses mineures, se « vendent et s’achètent » à vil prix...

    Il est 18h 53mn, le samedi 5 novembre 2016 sur l’avenue du président Thomas Sankara. Le soleil couchant fait place à la lumière de quelques lampadaires. En face du Lycée Philippe-Zinda-Kaboré, vendeurs de fruits, mécaniciens et tabliers animent la rue. A proximité du Musée de la musique, Moussa, boutiquier, expose ses articles. En ce début de soirée, Rosa lui tient compagnie en attendant l’ouverture de la « chasse aux hommes » dans la pénombre. Cigarette en main, la jeune fille, habillée d’un collant noir et d’un haut bleu, s’éclipse à l’arrivée d’un taxi. A bord de la « carcasse », Estelle, une adolescente. Sac d’écolier au dos, elle noue un pagne du 8-Mars accompagné d’un body blanc. Les deux filles, visiblement très jeunes, se connaissent bien. Elles échangent les civilités, se partagent le mégot de tabac et font les derniers « réglages » : coup de peigne par-ci, rouge à lèvres par-là, un coup d’œil dans le miroir. Ça y est ! Le pagne est rangé dans le sac et confié au tablier. La tenue de Estelle laisse ses parties intimes presque visibles. Seulement un lambeau de jeans bleu, d’à peine 15 cm, lui sert de culotte. A 19h20, elles entament leur « défilé de mode », ralliant le Centre d’information des Nations unies (CINU) au Rond-point des Nations unies. Des « psssst » pleuvent au passage des usagers.
    Depuis 2014, une fois la nuit tombée, Estelle, 16 ans, a rendez-vous avec l’avenue dédiée au père de la Révolution d’août 1984, selon les dires de Moussa, auprès de qui nous nous faisons une place. Nous engageons une conversation avec le jeune d’une trentaine d’années sur l’« activité » des deux mineures. Timide au début, Moussa se confie peu à peu, surtout, lorsque nos échanges virent en langue nationale, dioula. Il nous demande un peu de patience, car « le bal s’ouvre à 20h ici ». Très bien informé sur ce « commerce », le tablier nous renseigne qu’une dizaine de filles dont l’âge est compris entre 12 et 18 ans font la pluie et le beau temps sur l’avenue Thomas Sankara, chaque nuit, avec un point d’honneur les week-ends. « Elles viennent de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, de Banfora, de Pô, de Fada N’Gourma, de Dédougou, de Ouagadougou…La plupart de ces petites filles sont des Burkinabè », précise-t-il.

    Des clients à l’arraché

    19h 55mn. Un motocycliste dépose Alima. Grande de taille et filiforme, elle est habillée d’une courte robe de soirée. Petit sac à main, la fille de 16 ans au déhanchement sensuel, traverse la voie et se fait une place sous un lampadaire. A 20h05mn, un taxi, en provenance du rond-point se range à une dizaine de mètres de notre interlocuteur. Enza, coiffée de perruque, est la première à descendre du véhicule. Elle est suivie de Balkissa, tête coiffée à ras, géante. Les deux confient également leurs sacs à Moussa et rejoignent Alima. Une quinzaine de minutes à peine (20h20), Enza monte derrière un motocycliste après un bref marchandage. Ils rentrent dans le quartier Paspanga en quête d’une auberge, selon le tablier. Plusieurs hommes marquent des arrêts et discutent du prix de « vente » avec Alima. Finalement, elle embarque à bord d’une Mercedes 190 et emprunte la même direction que Enza. Estelle, quant à elle, enchaîne les : « pssst », « bb, vient faire… », « on ne b…pas ce soir ? ». Nous lui tenons compagnie un instant. « Je fais à 7 000 F CFA avec la chambre », nous dit-elle. « Ok, mais revois ton prix à la baisse », rétorquons-nous. « 6 000 F CFA. Mais toi, tu as combien ? », lance Estelle. Face à notre lenteur, elle nous quitte à l’arrivée d’un client. Avec lui, le dialogue est houleux : « 7 000 F CFA avec la chambre », laisse entendre Estelle. « Moi, j’ai 3 000 F CFA avec chambre », lui répond le jeune. « Avec 6 000 F CFA, on part », ajoute-t-elle. Le jeune homme tient mordicus sur sa proposition. La fille de 16 ans lui propose la somme de 5 000 F CFA, puis de 4 000 F CFA. Le « marchand » tente de démarrer sa moto. Elle s’y accroche : « Ok, 3 000 F CFA, on peut aller ». Estelle a sa première « prise » de la nuit, à 21h10. Quelques instants plus tard, Enza et Alima sont de retour. Cette dernière n’a pas le temps de se reposer. Aussitôt descendue de la voiture qu’elle grimpe sur une moto. Nous décidons d’accoster Enza. Mais, un client plus rapide fait son apparition. Bref entretien, elle prend la même voie avec ce nouveau motocycliste. Pendant tout ce temps, Balkissa trotte sans qu’aucun passant ne lui pipe mot. L’adolescente, dans un français approximatif indique qu’habituellement, son « prix » est de 5 000 F CFA. Mais, pour ce week-end, elle est apte à « satisfaire un homme à demi-tarif », c’est-à-dire 2 500 F CFA. Elle confie d’ailleurs, ne pas connaître la source de sa « malchance » du jour. A chaque passage d’engins, Balkissa nous tourne le dos, et se plaint par moments de notre présence. « Tu gâtes mon marché. Si tu veux me parler, reviens après ou appelle-moi demain dans la journée », lâche-t-elle en s’éloignant. 21h40. Non loin du feu tricolore du Rond-point des Nations-unies, à l’arrière du « Jardin de l’Amitié Ouaga-Lodun », Vanessa est avec deux « grandes sœurs ». Ici, les chewing-gums dans la bouche des filles claquent tel un bruit d’applaudissements. De teint clair et forme svelte, elle est habillée d’une robe blanche. Elle se met à l’écart pour nous accueillir. « Oui bb, on va faire ? 5 000 F CFA avec chambre, y a tout sauf la pipe. Tu ne vas pas le regretter », dit-elle. Nous lui prions de nous offrir ses services à 2 500 F CFA. « A 3 000 F CFA si tu veux. Mais, on va dans la chambre de 1 000 FCFA », affirme Vanessa. Pour elle, c’est le minimum, pas question de céder. En face du Zinda, le « marché » semble à son paroxysme et il y règne une ambiance des jours de fête. Clients et filles s’entremêlent. Les arrêts des premiers et les allers-retours des secondes se multiplient.

    Incursion dans les chambres de passe

    Après son 4e « client », nous abordons Enza. Son tarif est identique à celui de Vanessa. Lorsque nous lui dévoilons l’objet de notre présence après d’intenses échanges, elle nous propose une incursion dans une chambre de passe, à condition que nous déboursions les frais de l’auberge et lui donnions « quelque chose » pour compenser le temps perdu. Affaire conclue. Il est 23h15. Direction l’auberge « Le rônier ». Le parqueur est au four et au moulin. Torche en main, le jeune d’une vingtaine d’années marque les engins, remet les tickets de parking aux « visiteurs », range certains et en fait sortir d’autres et encaisse ses sous. Près d’une trentaine d’engins, motos et voitures de toutes les marques jonchent son parking. A l’intérieur, Enza informe le gérant qu’elle a besoin d’une chambre de 2 000 F CFA. Impossible d’identifier qui que ce soit, dans la vaste salle d’attente, à peine éclairée. Plus d’une dizaine de « couples » sont assis, bras-dessus, bras-dessous. Tour à tour, le gérant invite les filles à occuper les chambres. Une quinzaine de minutes après, c’est notre tour. Enza récupère la clé et un préservatif. Elle se dirige à la chambre n°4. Cette dernière est ventilée, et à l’angle, est accrochée une télévision câblée sur la chaîne nationale. Un lit d’une place et demie sert de couchage. Le drap porte toujours les stigmates du « couple » précédent : froissé, fourre dégarnie et les coussins en désordre. Dans la douche interne, un seau rempli d’eau pour le bain des amants les y attend. Enza indique que l’auberge a recruté des jeunes chargés de la propreté des lieux, et d’autres pour la sécurité des filles de joie. « Dès qu’on rentre, il n’y a pas de temps à perdre. Je prends mon argent d’abord et on se déshabille. Je l’aide à porter le préservatif et on fait l’amour. S’il finit, je jette le préservatif dans le WC. Je me réhabille et me maquille un peu, et on s’en va », détaille l’adolescente de 15 ans.

  • Le 14 août 2018 à 11:50, par Le Crieur En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Voilà du travail pour le CSC, la police des moeurs, la CIL et autres organismes publics. Le CSC en particulier s’est spécialisé dans le suivi des élections, les questions sociales et les questions de morale l’intéresse peu. Et pourtant ces questions sont la préoccupation majeure des populations.

  • Le 14 août 2018 à 11:58, par LEFOU En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    bonjour
    je crois que ce article n’a pas sa raison d’etre.tout le monde sais que la prostitution exite depuis la nuit des temps et le devellopement des tic l’a agravé.Le telephone portable, yahoo , hotmail, tchacte , yahoo et j’en passe.Seul les concients peuvent se retenir

  • Le 14 août 2018 à 13:24, par Au secours En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Chers tous,et toutes, la police des moeurses a vraiment du boulot.......
    Internaut le Fou, cet article a le mérite de montrer que c’ est au grand jour que se passe ces insanités, car même si tout sait que la prostitution existe et que c’ est le plus vieux métier, ce n’ est quand même pas en pleine zones d’ écoles, d’ habitations, de boutiques, de camp de sécurité gendarmerie, commissariat central que tout ça doit se passer.
    L’ article interpelle toutes ces institutions, toutes les autorités, le maire de l’ arrondissement qui a accordé l’ ouverture de l’ auberge citée......
    Ah......il faut que nos autorités sévissent sinon ces pratiques surtout pour les plus jeunes les ruinent.
    Aussi, j’ aimerai attirer l’ attention des autorités sur le nombre incalculable de débit de boissons, de kiosques...etc... Franchement, il faut rehausser les conditions pour ces activités, car ce n’ est ni plus, ni moins que la débauche...

  • Le 14 août 2018 à 17:06, par Aziz En réponse à : Prostitution au Burkina : le phénomène se déporte sur les réseaux sociaux

    Je suis sur qu’après lecture de cet article, au moins 95% des internautes sont allés visiter les pages facebook mentionees. Et certains ont même déjà calé des rendez-vous avec des filles a travers ces pages. Vrai ou Faux ?

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