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Journée internationale de la jeunesse : Alfred B. Sawadogo plaide pour de meilleures politiques en faveur des jeunes

Publié le lundi 13 août 2018 à 17h05min

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Journée internationale de la jeunesse : Alfred B. Sawadogo plaide pour de meilleures politiques en faveur des jeunes

La jeunesse africaine, ce sont ces jeunes qui sont déterminés à se faire une place au soleil, mais ce sont aussi ces gens qui ne croient plus en la notion de progrès. Ce sont ces jeunes qui font preuve d’un engagement social remarquable, convaincus que le développement ne se fera pas sans les initiatives citoyennes. Mais ce sont aussi ces jeunes qui croisent les bras, pensant que tout viendra de l’État.

La jeunesse africaine, ce sont ces jeunes désespérés, qui embarquent régulièrement dans des bateaux de fortune en direction de l’Europe ; mais ce sont aussi ces jeunes qui croient qu’il est encore possible de réussir en Afrique. Ce sont ces jeunes qui arrivent à se faire un nom dans l’entrepreneuriat ; mais ce sont aussi ces jeunes dont les projets ne se concrétisent pas par manque de financement. La jeunesse africaine, ce sont ces jeunes qui accèdent à des postes de responsabilités dans les parlements, les gouvernements, dans les conseils d’administration ; mais ce sont aussi ces jeunes dont les idées ne sont pas véritablement prises en compte dans les sphères de décision tant nationales qu’internationales. Ce sont ces jeunes qui se forment pour être ingénieurs, médecins, avocats ; mais ce sont aussi ces jeunes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.

La jeunesse africaine est cette jeunesse qui est omniprésente dans les discours officiels mais qui, en pratique, peine à gagner toute l’attention qu’elle mérite. C’est cette jeunesse de qui l’on dit qu’elle est l’avenir, pendant que cette même jeunesse, en proie au chômage, a du mal à imaginer l’avenir.

La jeunesse africaine c’est cette jeunesse dont on parle beaucoup mais en faveur de qui on agit souvent peu ; c’est cette jeunesse dont on vante tellement les talents, la créativité, sans pour autant mettre à sa disposition les moyens/cadres/politiques dont elle a besoin pour déployer pleinement son potentiel. Cette jeunesse qui, parfois, n’est même pas associée aux discussions la concernant en premier chef.

Pourtant, les attentes vis-à-vis de la jeunesse sont immenses, multiples et multiformes. Ne dit-on pas que l’ânesse met bas pour que son dos se repose ? On attend de la jeunesse qu’elle soit au cœur du processus de développement de l’Afrique, qu’elle en soit le fer de lance. La jeunesse, de chaque pays, doit réinterroger les fondements même du modèle social dudit pays afin d’améliorer ce qui doit l’être.
L’Afrique voudrait voir sa jeunesse être en avant-garde s’agissant de la préservation de l’environnement, l’amélioration des conditions de vie des femmes, l’accès à l’eau potable et à l’énergie, l’accès à un emploi décent ; la jeunesse actuelle est censée faire aboutir les chantiers qui ont déjà été amorcés par les devanciers dans différentes secteurs : éducation, santé, infrastructures, agriculture…

La société toute entière espère en la jeunesse, en sa capacité à innover, à porter des projets ambitieux en vue de l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités. On n’imagine personne d’autre que les jeunes développer des industries de demain et penser les technologies du futur. Toute nation qui enfante des fils et filles attend d’eux qu’ils soient responsables, pétris de valeurs, remplis du sens du devoir, cela est légitime ; il y va de son honneur. Et notre génération doit ainsi faire honneur à l’Afrique.

Cependant, ne nous leurrons pas : s’il n’y a pas de « input », il n’y aura pas de « output ». C’est-à-dire que ce qui sortira de la jeunesse africaine est largement fonction de ce que l’on a investi en elle. Notre génération ne réussira pas à relever les différents défis comme par coup de baguette magique ; il faudrait, au préalable, qu’elle en ait les moyens, la capacité.
En réalité, ce que nous jeunes demandons, ce n’est pas que tout nous soit servi sur un plateau d’argent ; ce serait bien trop facile et de toute façon, dans ce cas, aux yeux de l’histoire, nous n’aurons aucun mérite. L’histoire juge chaque génération en fonction du plus qu’elle a apporté.

De Dakar à Djibouti, de Johannesburg à Casablanca, tout ce que nous, jeunes, voulons, ce sont des conditions favorables (créées par des politiques de jeunesse bien mûries, efficaces et efficientes) sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour prendre la relève et poursuivre l’œuvre d’édification de l’Afrique. Je demeure profondément convaincu que si nos pays offrent de meilleures perspectives aux jeunes, ces derniers offriront de meilleures perspectives au continent.

Enfin, j’invite la jeunesse africaine, cette jeunesse dont je fais partie, à s’armer plus que jamais de courage, à faire davantage preuve d’engagement. Ce dont je suis persuadé, c’est que rien n’est jamais joué d’avance dans la vie, qu’il s’agisse de la vie d’un Homme, d’une nation ou de tout un continent. Pour l’essentiel, je nous invite, individuellement et collectivement, à nourrir une vision, une ambition, un projet pour nous-mêmes, pour notre quartier, notre communauté, notre pays, notre continent. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Alfred Bewindin SAWADOGO, sa_alfred@rocketmail.com
Leader au sein du think tank international MROD/BF
Mouvement de Réflexion sur les Opportunités de Développement du Burkina Faso

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