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Entrepreneuriat féminin : Chef d’entreprise à 21 ans, Hillary Zoungrana s’occupe des cheveux avec Be-neere Cosmetics

Publié le vendredi 10 août 2018 à 16h47min

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Entrepreneuriat féminin : Chef d’entreprise à 21 ans, Hillary Zoungrana s’occupe des cheveux avec Be-neere Cosmetics

A 21 ans, Hillary Zoungrana a les cheveux sur la tête, pour ne pas dire qu’elle a bien la tête sur les épaules. Etudiante en troisième année de licence en Economie à l’Université Panthéon-Sorbone (France), son amour pour les cheveux naturels a commencé depuis son enfance. Devenue majeure, la jeune fille a voulu partager cet amour pour les cheveux naturels. Mais que faire ? C’est là qu’est née l’idée de produire en quantité la pommade qu’elle composait juste pour l’entretien de ses cheveux. Avec l’aide de sa famille, les choses ont commencé à prendre, ce qui aboutit à la création de la marque Be Neere Costmetics.

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années, a-t-on coutume de dire. Depuis son bas âge, Hillary Zoungrana s’est toujours intéressée aux cheveux. Chemin faisant, elle se retrouve en France pour ses études et adhère au mouvement en vogue, le mouvement « crépu nappy », qui fait la promotion des cheveux naturels africains. « C’est un concept qui m’a beaucoup plu parce qu’il touche le point culturel. J’ai vraiment voulu adhérer à ce mouvement et apporter ma touche », confie-t-elle. La jeune étudiante avait une particularité : entretenir naturellement ses cheveux, composer elle-même ses pommades et passer un coup de peigne à ses camarades.

La naissance de « Be Neere »

C’est de là qu’est venu le déclic. Pourquoi ne pas produire en quantité ces produits naturels d’entretien des cheveux ? « J’ai commencé par de petites compositions et après je me suis auto-formée », indique Hillary Zoungrana. En marge donc de ses études, la jeune étudiante sollicite quelques instituts pour sa formation afin de mieux se consacrer à son art.

C’est ainsi qu’elle acquiert les aptitudes d’une assistante esthéticienne, s’instruit en études de composante et impact sanitaire, sans pour autant oublier la fabrication des cosmétiques et les méthodes de stérilisation. Ainsi naquit la marque « Be Neere ». Voilà résumé le parcours d’une jeune chef d’entreprise qui, en 2014, décrochait son Bac C (mention Assez bien) au Collège Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle de Ouagadougou.

Le nom de sa marque « Be Neere », est un savant mélange entre la langue anglaise et le mooré, qui renvoie à la « beauté naturelle, au bienfait, à « être belle ». « C’est le message que j’ai voulu faire passer aux femmes avec cette touche traditionnelle parce je veux que chaque africain puisse s’identifier à partir de cette marque », souligne la chef d’entreprise qui emploie à ce jour cinq personnes. Les produits de la marque « Be Neere » sont faits à base de beurre de karité, d’huile de neem, de moringa, de coco, de miel et de canne à sucre.
Des matières premières naturels et locaux qui offrent aux consommateurs deux principales gammes (stimulante, hydratante) qui n’ont rien à envier aux produits haut de gamme déjà sur le marché. Selon la jeune promotrice, la gamme stimulante accélère la croissance des cheveux et la gamme hydratante a pour rôle de les restaurer (fortifier les cheveux).

Avoir un but dans la vie

Avec des prix compris entre 3 500 et 6 000 francs CFA, ces pommades ou crèmes sont applicables aux adultes (hommes, femmes) et aux enfants de plus de cinq ans. Pour les moins de cinq ans, Hillary propose des huiles végétales et des beurres naturels. En plus de faire dans le naturel, la particularité de la jeune entrepreneure réside dans sa capacité de faire des analyses capillaires au microscope. Ce qui permet de poser un bon diagnostic des cheveux et d’y répondre efficacement. « C’est une nouveauté et c’est ce qui fait notre particularité.

C’est une analyse détaillée qui permet de zoomer sur les cheveux et à partir de cela nous pouvons informer le client sur son type de cheveux, la nature, ses carences et besoins. C’est un plus pour le client parce qu’il arrive à constater de ses propres yeux, l’état de ses cheveux dans le moindre détail. Ce n’est plus un conseil à vue d’œil, mais un conseil détaillé avec une fiche d’analyse à l’appui », affirme la jeune Hillary.

À certains jeunes de son âge, qui semblent ne pas avoir de repères, voici ce que la jeune entrepreneure laisse entre : « J’invite les jeunes à ne pas hésiter, d’arrêter d’avoir des rêves mais d’avoir des buts parce que la différence entre un rêve et un but, c’est que le rêve n’a pas de date limite alors qu’à partir du moment où tu as un but, tu te donnes une date limite.

Avoir des buts et se ménager pour atteindre ces buts. Il ne faut pas entreprendre pour entreprendre, il faut le faire dans quelque chose qu’on aime. J’invite toutes les jeunes filles à être visionnaire, à ne pas se limiter qu’à l’école, mais aussi avoir une grande vision de leur destin parce qu’on est amené à être des leaders ». Parole d’une jeune leader sur qui il faut compter pour la repousse, la longévité et un mieux-être de vos cheveux.

À ce jour, les différentes gammes se comportent bien sur les marchés de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Dakar, Lomé et Bamako. La jeune fille a pour ambition de grandir avec sa marque, la rendre accessible à tous et pouvoir inonder le marché africain ainsi que le marché des autres continents.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)

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