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Point de presse du gouvernement : dette, bonne gouvernance,...

Publié le lundi 18 juillet 2005 à 07h33min

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Le paiement de la dette publique intérieure de l’Etat, le mode d’emploi du Comité de contrôle des opérations d’aménagement et la nouvelle politique nationale de bonne gouvernance, ont fait l’objet du point de presse du gouvernement, le vendredi 15 juillet 2005. Les journalistes ont profité de l’occasion pour interroger les ministres sur les failles des systèmes informatiques de la douane et des impôts du Burkina Faso.

Dans la gestion d’un pays par ses dirigeants, de la capacité d’expliquer l’ensemble des décisions prises, dépendent de la compréhension, l’acceptation et l’adhésion des citoyens...

Selon le ministre, porte-parole du gouvernement, M. Adama Fofana, c’est fort de cette conviction que le conseil des ministres a décidé de déléguer quatre de ses membres pour dire à l’opinion publique, le sens et la portée de certaines décisions prises, lors de leur rencontre du mercredi 13 juillet 2005. Cela, par la voix de Jean-Baptiste Compaoré (ministre des Finances et du Budget), Seydou Bouda (ministre de l’Economie et du Développement), Lassané Savadogo (ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat), Adama Fofana (ministre des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement), à travers le traditionnel point de presse du gouvernement.

Trois sujets ont focalisé les échanges entre la presse et les représentants de l’équipe gouvernementale. Le premier était relatif aux activités du Comité de suivi des délais d’exécution de la dépense publique (CODEP). Le second a porté sur la création, les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement du Comité de contrôle des opérations d’aménagement (CCOA). Et le troisième point à l’ordre du jour de ce point de presse, a été relatif à l’adoption du document de politique nationale de bonne gouvernance. Actualité nationale oblige, les journalistes ont tenu à ce que le gouvernement disent d’abord, en son "âme et conscience", s’il a confiance aux systèmes informatiques mis en place par la direction générale de la douane et celle des impôts. Ensuite, que le gouvernement éclaire l’opinion publique nationale sur ce que chaque Burkinabè "gagne" dans la décision des bailleurs de fonds, d’annuler la dette extérieure du Burkina Faso.

Etre un Etat bon payeur

Face aux questions des journalistes, l’équipe gouvernementale, conduite par M. Fofana, a affirmé qu’à travers le CODEP, le gouvernement veut être désormais, un bon payeur auprès de ses fournisseurs ou de ceux qui exécutent les différents travaux d’ordre public. Et cela, en réduisant notamment les longs délais que l’Etat met à payer les opérateurs économiques à qui il a par exemple, commandé des ordinateurs, pour la rédaction des Editions Sidwaya, ou encore par exemple, demandé de construire une route entre Kokologho et Ménéga. De même, selon le gouvernement, ce comité va être l’œil et l’oreille de l’Etat auprès des opérateurs économiques, dans l’optique de les amener à respecter les règlements en matière "d’affaires" avec les services de l’Etat, dans la transparence. En ce qui concerne la dette publique intérieure, le ministre Jean-Baptiste Compaoré a affirmé que le gouvernement se réjouit du choix du Burkina Faso, par les bailleurs de fonds mais, avec l’espoir que les conditions d’application de cette mesure vont être, au final, favorables aux Burkinabè (...).

"Messieurs les ministres, comment comptez-vous faire pour que l’Etat soit un bon payeur de la dette publique intérieure, alors que certains agents du ministère des Finances entendent d’abord être corrompus avant de lever le coude sur certains dossiers de paiement" ? Question de journaliste.

Et Jean-Baptiste Compaoré de dire que la fraude et la corruption qui ne sont pas le fait d’un seul ministère, sont actuellement combattues à travers une batterie de mesures gouvernementales et des instructions fermes du président du Faso et du Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli. D’où, la création, entre autres, du CODEP. Un journaliste de demander encore au ministre des Finances :

"Où comptez-vous avoir l’argent pour payer la dette publique nationale quand on sait que les cas de corruption et de fraude sont légion dans certains de vos services ? Citons deux exemples : il y a le cas de ce container de sucre qui est rentré, il y a quelques semaines sur Ouaga sans qu’aucun des services douaniers qu’il a traversés ne se soit donné la peine républicaine de le contrôler. Deuxième exemple, un responsable de douane bien connu qui a participé à l’affaire Koné, du côté de Banfora, au lieu d’être sanctionné a été promu pour gérer l’un des poumons technologiques de la douane à Ouagadougou".

En réponse, M. Compaoré a redit toute sa confiance au système douanier burkinabè et aux hommes qui en ont la charge, au nom de l’Etat. Mais, il a reconnu que ce système a pu être dévoyé par des agents. D’où, désormais, sans diaboliser tous les agents en charge des douanes et des impôts, des contrôles inopinés seront, selon lui, légion auprès de ces structures.

Jean-Baptiste Compaoré par ailleurs, a souhaité que la presse nationale contribue activement, avec le ministère des Finances, à "la lutte" contre la fraude et la corruption.... Don act.

Pourquoi un comité de contrôle des opérations d’aménagement ? Seydou Bouda de dire que l’Etat entend, face au désordre constaté dans les différentes opérations de lotissement, d’aménagement ou d’occupation du territoire, prendre à travers l’opérationnalisation de cette structure, ses responsabilités afin d’y mettre de l’ordre...

Le comité n’est pas, affirme M. Bouda, une structure de police judiciaire ; il a en charge de contrôler les différents lotissements, occupations ou aménagements des eaux, des terres et des "airs" du Burkina, afin de dire au gouvernement si les textes réglementaires de la République sont respectés en la matière ou pas...

Quant à l’adoption d’une politique nationale de bonne gouvernance, le point de presse du gouvernement, par la voix de Lassané Savadogo, l’a présentée comme une affirmation d’une volonté. Celle de disposer d’un document d’orientation stratégique consacré à la bonne gouvernance, un document qui contient les actions envisagées au regard des engagements internationaux relatifs à la bonne gouvernance.

"Dans un pays comme le Burkina, note le ministre Lassané Savadogo, la République est un projet et il faut travailler, au quotidien, à sa mise en œuvre, par une dynamique continue qui s’affirme et se crédibilise. La politique nationale de bonne gouvernance est une vision qui indique à l’Etat, au secteur privé, à la société civile, aux Burkinabè d’en haut comme ceux d’en bas, d’où vient le Burkina, où en est ce pays, où veut aller le Faso, avec qui, pour un Etat continuellement meilleur et efficace...".

El Hadj Ibrahima SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
Sidwaya

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