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Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

Publié le lundi 30 juillet 2018 à 23h41min

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Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie  le ministre  Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

Le Traité d’amitié et de coopération (TAC) Burkina-Côte d’Ivoire fait aussi la part belle aux domaines liés à l’enseignement et à la recherche. Au 5e TAC par exemple, en juillet 2016, sur les treize accords signés, cinq ont été dédiés à ce volet. A Yamoussoukro dans le cadre du 7e, du 23 au 27 juillet 2018, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga, a fait un point global des accords et engagements et présenté quelques défis de son département en cette veille de rentrée scolaire et académique.

Lefaso.net : Monsieur le ministre, même s’il n’y a pas eu de nouveaux accords à cette session du TAC, on sait que votre département est l’un des domaines dans lesquels s’incarne également au mieux le TAC entre les deux pays. Le point des accords et engagements antérieurs vous donne-t-il satisfaction ?

Pr Alkassoum Maïga (A.M.) : Je pense que c’est parce qu’il y a eu beaucoup d’avancées dans ce domaine-là qu’il n’y a pas eu la nécessité de faire encore un accord. L’année passée, le problème qui se posait était celui des diplômes ; les élèves burkinabè qui passaient le BEPC ou le Baccalauréat (Bac) en Côte d’Ivoire, entraient avec des provisoires (attestations, ndlr) et la délivrance des diplômes prenaient beaucoup de temps.

Alors, l’année passée, on avait donc pris un engagement de faire en sorte qu’il y ait beaucoup plus de diligence dans la délivrance des diplômes. Les experts ont fait le point et on s’est rendu compte qu’on était effectivement au-dessus de 92% de délivrance des diplômes ; ce qui a fait qu’on a tous noté, avec satisfaction, que les dispositions avaient été prises de part et d’autre, surtout par la partie ivoirienne, pour que les élèves burkinabè qui sont au niveau du Burkina, et qui ont fait leurs diplômes en Côte d’Ivoire, puissent les avoir dans les meilleurs délais.
Pour mieux améliorer le processus, il a été suggéré à la partie ivoirienne de voir si elle peut mettre en ligne, un dispositif de demande des diplômes ; ce qui va encore faciliter le processus.

Lefaso.net : D’autres horizons prospectés ?

A.M. : Par-delà cela, nous avons échangé par rapport à l’enseignement supérieur ; parce que nous avons de nombreux élèves burkinabè qui font le Bac ici et qui rentrent au Burkina. L’année passée, ils étaient plus de 3 000 et nous avons demandé à la partie ivoirienne de faire en sorte que ces élèves, qui souhaitent aller à l’Université en Côte d’Ivoire, puissent être acceptés dans les mêmes conditions que les élèves ivoiriens.
Là aussi, les échanges vont se poursuivre. Toujours, par rapport à l’enseignement supérieur (étant donné que nous avons ouvert les classes préparatoires aux grandes écoles), nous avons souhaité que les grandes écoles de la Côte d’Ivoire soient ouvertes à nos étudiants de classes préparatoires. Là également, la réflexion va se poursuivre.

Toujours dans ce domaine, on a aussi abordé la question des médecins qui veulent faire la spécialisation et comme il y a beaucoup d’offres en la matière au niveau de la Côte d’Ivoire, nous avons souhaité que la partie ivoirienne permette qu’on ait beaucoup plus de médecins burkinabè qui puissent s’inscrire ici pour leur spécialisation. Là également, nous allons échanger avec notre homologue de la Côte d’Ivoire pour voir comment on peut trouver des accords par rapport à ces différents points.

Lefaso.net : Parlant justement de formation dans les domaines spécifiques en Côte d’Ivoire et même dans le volet lié à la recherche scientifique, y-a-t-il objet à satisfaction ?

A.M. : Effectivement, ce sont tous ces points sur lesquels on doit continuer à avoir des échanges. Au niveau de la recherche, on a des chercheurs burkinabè, du CNRST (Centre national de la recherche scientifique et technologique), de l’INERA (Institut de l’environnement et de recherches agricoles), qui étaient venus en Côte d’Ivoire pour des échanges (parce que nous avons des échanges assez avancés par rapport à un certain nombre de volets de la recherche).

Donc, nous avons soumis des dossiers à l’UEMOA pour le financement, ça n’a pas encore été financé. Mais, la décision été prise de continuer les échanges et la prospection, pour qu’on puisse trouver des guichets pour le financement de ces activités de recherche.

Lefaso.net : A l’issue de cette session du TAC, et en lien avec votre département, quelles seront les priorités, surtout que la rentrée académique s’annonce à grands pas ?

A.M. : Les résultats du Bac cette année au Burkina Faso nous donnent déjà plus de 38 000 admis. L’année passée, on était à 28 000 admis. Ce qui fait 10 000 admis de plus, par rapport à l’année passée. Maintenant, ce qu’il y a, c’est que nous attendons également qu’il y ait une augmentation au niveau de la Côte d’Ivoire ; parce qu’on était à plus de 3 000. On s’attend donc, peut-être, à 4 000, voire 5 000.

Ça fait donc des défis énormes pour l’enseignement supérieur et c’est pourquoi avons-nous commencé à discuter avec la partie ivoirienne, pour voir si, justement, les Burkinabè peuvent s’inscrire dans les mêmes conditions que les étudiants ivoiriens. Cela va nous permettre de faire en sorte qu’un grand nombre (d’élèves ayant eu le Bac en Côte d’Ivoire, ndlr) puissent y rester et maintenant, on va voir comment on peut accompagner le processus.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 juillet 2018 à 22:08, par MOLOTOV En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    Les classes préparatoires sont capitales pour former plus tard des ingénieurs de haut vol...qui pourront se vendre à l’extérieur. Cette année 4 élèves des prépas de l’INPHB de Yakro ont gagné le concours de X (école polytechnique en France).C’est un grand succès quand on sait que le concours de cette grande école est hyper sélectif. Dans ces genres de formations on peut mutualiser avec la Cote d’ivoire au lieu de chacun reste dans son coin avec ces écoles de debrouille.Il faut vraiment aller avec des écoles de référence pour la sous-région pour promouvoir l’excellence sinon chaque pays pris isolement ne peut pas aller loin.

    #MOLOTOV

    • Le 31 juillet 2018 à 10:57, par Omer En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

      Avec une population de 20 Millions et 38 000 admis au bac cette année, le Burkina ne peut pas créer une seule bonne école d’ingénieur ? Mutualiser quoi avec la Côte-d’Ivoire ? aller quémander quelques places pour placer quelques étudiants burkinabé ? Pour faire une bonne école d’ingénieur, on va a Yamoussoukro ou même l’ENI au Mali. Pour faire expert comptable on va a CESAG, pour devenir Architecte, on va à Lomé. Pour devenir docteur vétérinaire, on va a Dakar, ingénieur télécom Dakar. Soyons plus ambitieux et investissons dans les études qui vont donner des emplois payants. Le Burkina ne doit plus se contenter d’envoyer le gros des bacheliers aller faire économie et droit pour faire ensuite l’ENAREF et rêver du fond commun. Il faut former plus d’ingénieurs pour le développement du secteur privé et arrêter de laisser les meilleurs emplois au Ghanéens dans les mines de notre pays, aux ivoirien et sénégalais dans la gestion des multinationales ou les banques du pays ainsi que dans les ONG. On crée une école d’ingénieur à Fada et on le met sous tutelle de l’UO avec des vieux prof et leur vieilles méthodes ancienne et néfastes. Idem pour Dédougou. Que vaut l’UPB à Bobo qui était sensé être une école d’excellence ? Zéro. Le plus simple est de créer une école d’ingénieure pour faire la suite du PMK mais où un teste sera organisé après le BAC et pour tous et surtout ne pas la liée à l’UO avec ses vieux prof magouilleurs, ses enseignants politisés et ses étudiants syndicaliste manipulés par le parti au pouvoir, les syndicats et des forces obscures.

  • Le 31 juillet 2018 à 00:45, par Tesla En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    - Pourtant, des solutions adaptées, très pratiques et à portée de main existent. Dommage...!

  • Le 31 juillet 2018 à 09:27, par le voyant En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    Monsieur le ministre je ne comprend pas pourquoi avec plus de 30000 diplomes des ENEP sur le marche l etat continue non seulement de recruter du direct pour former dans les enep mais continue d ouvrir d autres ENEP .l etat aurait pu dans un premier temps recrute parmis ces 30000 diplomes ceux qui sont titulaire du BAC en plus de leurs diplome de DFENEP .cela aurait l avantage d augmenter le niveau des enseignants.
    d autre part il faut deja chercher a reconvertir certaine ENEP en d autre ecole comme ECOLE D ELEVAGE ? DE MENUISIERIE ? DE MASSONNERIE ? DE PEINTURES ?DE PLOMBERIE ? DE SOUDURE ET AUTRE
    car dans ces domaines il est rare de trouver des ouvriers qualifies il n a que des ouvriers formes sur le tas

  • Le 31 juillet 2018 à 13:11, par Voltaïque Indigné En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    Je me rappelle que la promotion de 1973 il n’y avait que 400 bacheliers pour toute la Haute-Volta peuplée de 5.930.483 et aujourd’hui avec 19.193.382 habitants on produit 38.000 bacheliers. Entre 1973 et 2018 la population a été multipliée par 3,23 et le nombre de bacheliers été multiplié par 95 en gros.
    S’agissant des prépa aux grandes écoles vue l’effectif important des bacheliers le Burkina doit impérativement avoir ses propres classses de prepa ( comme le Senegal la Côte d’Ivoire) on a pas besoin de mutualiser pour faire prépa aux grandes écoles par contre les grandes écoles de la sous région doivent être mutualisées ( 2IE, INPH, ENSUT.......etc). La mutualisation permet aux étudiants de différents pays de se connaître. Les militaires on bien compris cela avec l’ouverture des prytanées aux autres pays ( bingerville, saint-louis , kadiogo, kati....).

  • Le 31 juillet 2018 à 14:08, par HUG En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    Très Bon professeur qui nous a enseigné en première année à l’université (2003-2004). Je me demande pourquoi il est allé chercher des problèmes au MPP. Lors de l’émission de Simon Gongo à la RTB télé, il avait des problèmes pour expliquer les acquis du PNDES. II s’est même emporté face à la question d’un téléspectateur car dans sa réponse à la question il a dit qu’il n’a jamais dit de telle absurdité. Plus de 38 000 admis au BAC alors les amphithéâtres ne poussent pas comme des champignons. Courage à vous

    • Le 31 juillet 2018 à 15:56, par Voltaïque Indigné En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

      Il y’a des alternatives au mode présentiel en amphi. Avec les tics le cour peut être diffusé sur le net et les étudiants n’ont pas besoin de s’entasser comme des sardines pour suivre le cour : il suffit d’avoir une bonne connexion et un terminal ( micro-ordinateur, tablette, smarphone ) et le tour est joué. Le cour peut même être accessible en ligne 24/24 . C’est vers ces alternative qu’il faut aller au lieu de continuer à reproduire l’ancien système d’enseignement. Il en est de même des TD et des classes virtuelles.

  • Le 31 juillet 2018 à 14:47, par kris En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    Pensez vous que les décideurs ne savent pas ce qu’il faut faire ?
    Leurs enfants n’étant pas ici...

  • Le 31 juillet 2018 à 17:45, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    Ca, ce n’est rien ! Cela va se multiplier dans les années à venir, que quelqu’un le veuille ou non. Continuez donc à réduire les nombre de recrutements dans les concours et vous allez avoir en un rien de temps toute une armée de diplômés chômeurs. Quand ceux-ci vont s’ajouter aux sans emplois déjà présents et grandissants Rosine COULIBALY saura qu’on ne vient pas appliquer les yeux bandés, les politiques d’ajustement des institutions internationales. L’économiste, les vrai économiste planifie en tenant compte de tous ces paramètres, nom d’un Duc !

  • Le 7 septembre 2019 à 00:18, par Bilba En réponse à : Enseignement supérieur : « Plus de 38 000 admis au Bac 2018, des défis énormes … », confie le ministre Alkassoum Maïga, au sortir du TAC

    Svp prouvez vous maider avec la date de sorti du résultat de la bourse nationale 2019

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