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Droits à l’eau et à l’assainissement : La Ligue des consommateurs veut créer une plateforme numérique de plaintes

Publié le dimanche 29 juillet 2018 à 22h58min

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Droits à l’eau et à l’assainissement : La Ligue des consommateurs veut créer une plateforme numérique de plaintes

Dénonciation des délestages et des surfacturations de la Sonabel, interpellation sur les pénuries d’eau de l’Onea, les mauvaises prestations des opérateurs de téléphonie mobile, la vente de produits alimentaires contrefaits ou périmés… Dans tous ces combats, la Ligue des consommateurs du Burkina a toujours joué un rôle prépondérant. Aujourd’hui, elle est sur un autre front, aux côtés d’autres organisations de la société civile, pour promouvoir les droits humains à l’eau et à l’assainissement.

Consommateurs, nous le sommes. Tous. Sans exception. En cela, la Ligue des consommateurs du Burkina est victime de sa notoriété. Confusions ! Plutôt que de porter plainte au niveau des institutions de l’Etat chargées de réprimer les entreprises et individus qui se sucrent sur le dos des consommateurs en offrant des produits et services de mauvaise qualité, des citoyens s’en prennent très souvent à la Ligue des consommateurs. « Nous interpellons l’Etat sur ses responsabilités, nous levons le lièvre, nous bénéficions du soutien de la presse pour le poursuivre, mais c’est à l’Etat de l’abattre », soutient Daniel Da Hien, Secrétaire national chargé de la formation et l’éducation des consommateurs.

Respectée malgré les orages intérieurs

Organisation citoyenne, reconnue association d’utilité publique, elle a su se faire une place dans l’univers de la société civile, depuis sa création, en 1992, où il était question de s’organiser pour protéger les intérêts des consommateurs suite à l’avènement des Programmes d’ajustement structurel. Un quart de siècle d’existence avec bien sûr des hauts et des bas, des crises organisationnelles et des difficultés financières… mais la Ligue des consommateurs du Birkina (LCB) est restée bon gré mal gré une association bien organisée, bien implantée et bien respectée. En effet, la LCB a su s’imposer et se faire reconnaître comme un interlocuteur privilégié chaque fois qu’il est question de la défense des consommateurs.

Structuration

Daniel Da Hien, Secrétaire national chargé de la formation et l’éducation des consommateurs

Elle est structurée en instances et organes. L’instance suprême est l’assemblée générale. Il existe un bureau exécutif national de 12 membres, 41 bureaux de sections provinciales, un cadre de concertation national et des commissions spécialisées. « Nous avons plus de 15 000 membres très engagés à travers le pays. Le travail de protection des consommateurs est un travail citoyen ; et il n’y a pas mal de conditions par rapport à l’acceptation d’une subvention », souligne M. DA.

« Il fallait y penser »

Bidons d’eau disposés dans une borne fontaine

Qu’à cela ne tienne, la Ligue des consommateurs est toujours sur le terrain de la lutte à travers la dénonciation, le plaidoyer et la sensibilisation. C’est dans cette veine qu’elle apprécie positivement la vision de la Mission Fas’eau, un consortium d’OSC et de médias, qui ont choisi de promouvoir les droits humains à l’eau et à l’assainissement. « Il fallait y penser. Les OSC ne sont pas des organisations d’opposition. Nous devons travailler, en tant que société civile, à mettre à la disposition des gouvernants, des informations qui puissent leur permettre d’améliorer notre bien-être », a justifié le secrétaire national chargé de la formation et l’éducation des consommateurs à la LCB.

Débat sur la qualité de l’eau à Gaoua

Dans le cadre donc de son projet qu’elle compte mettre en œuvre dans les communes de Dédougou et de Nouna, dénommé « Projet de promotion de l’Approche Fondée sur les Droits Humains en matière d’eau et d’assainissement : le consumérisme appliqué aux services publics d’eau potable à Dédougou et à Nouna », la ligue veut outiller ses leaders nationaux et locaux ainsi que ceux des Associations des usagers d’eau (AUE), afin de leur faire prendre conscience et les engager dans les questions liées aux droits des consommateurs à l’eau et à l’assainissement car « si les citoyens ne connaissent pas leurs droits, ils ne pourront pas les défendre ».

Une plateforme numérique de plaintes et d’assistance

Femmes à la recherche d’eau

Aussi, il est prévu la création d’un cadre de suivi des plaintes. Ce cadre prendra la forme d’une plateforme numérique de plaintes et d’assistance de la LCB aux consommateurs des services d’eau potable. Cette plateforme sera un cadre de suivi, d’échanges des plaintes et coupures, et d’interpellation des autorités des deux communes. Cela permettra de mieux suivre la prise en compte des questions liées à l’eau et à l’assainissement dans les politiques de développement des deux communes et de pérenniser les actions menées dans le cadre du présent projet.

Toujours la défense des intérêts des populations

Ce projet permettra à terme d’outiller aussi la population de Dédougou, de Nouna et environnants sur les questions liées au droit à l’eau et l’assainissement. En effet la mise en œuvre de ce projet permettra aux groupes cibles d’intégrer les questions liées au consumérisme appliqué aux services publics, d’assurer la durabilité des acquis déjà enregistrés en matière de droit à l’eau et l’assainissement auprès des personnes vulnérables. Il s’agira de mener des actions destinées à défendre et représenter les intérêts des consommateurs dans le domaine de l’eau et de l’assainissement

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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