« Je dis vraiment merci à Hunger Project Burkina de nous avoir donné les animaux. Ils auraient pu nous donner de l’argent, mais ça n’aurait pas été bénéfique pour nous. Par contre, les brebis qu’ils nous ont données vont mettre bas et se multiplier et nous pourrons les revendre par la suite. Ce qui va nous permettre de nous prendre en charge et payer la scolarité de nos enfants. Je prie vraiment que les animaux nous soient bénéfiques ». Ces propos de Ramata Bagagnan traduisent sans aucun doute les sentiments à la fois de joie et de reconnaissance des 100 femmes de l’épicentre de Nongfaïré, qui ont reçu chacune une brebis.

Et pour preuve, elles n’ont pas marchandé leur présence à la cérémonie officielle de remise des animaux qui est intervenue dans la matinée de ce jeudi 26 juillet 2018, en présence du maire de la commune de Yalgho. Avec ces brebis, les femmes mettront en place un élevage naisseur à court et long terme et qui devrait leur permettre d’assurer les besoins nutritionnels, sanitaires et éducationnels de leurs ménages.

Pour Issaka Yaméogo, maire de Yalgho, cet acte de l’ONG The Hunger Project Burkina est à saluer, « parce qu’aucun développement n’est possible quand la faim se fait ressentir dans les ménages ». C’est pourquoi il a encouragé les femmes bénéficiaires à travailler et à faire en sorte de tirer bénéfice des brebis reçues, afin que ce geste de THP-Burkina et de l’Association Nabasnoogo ne soit pas vain. Il a par ailleurs témoigné l’engagement de sa commune à toujours accompagner THP-Burkina dans la mise en œuvre de ses activités.

Gilbert Sourwèma, chargé national de programmes et responsable du Programme « Her Choice », représentant le directeur général de THP-Burkina à la cérémonie, a aussi exhorté les femmes à bien s’occuper des animaux, afin qu’ils se multiplient rapidement et que les produits génèrent suffisamment de revenus nécessaires à leur promotion socio-économique.

« Her Choice », pour renforcer la résilience des femmes

Le Programme « Her Choice » est financé par les Pays-Bas et mis en œuvre depuis 2016 par The Hunger Project Burkina et l’Association d’éveil Pougsada. En ce qui concerne THP-Burkina, le programme s’exécute dans quatorze épicentres du pays pour une durée de cinq ans (2016-2020). Il s’articule autour de six axes stratégiques : investir dans les filles, leurs connaissances, compétences et participation dans la société ; améliorer l’accès des filles à l’éducation formelle ; améliorer l’accès des filles aux services des DSSR favorables à la jeunesse ; améliorer la sécurité économique des filles et leurs familles ; mobiliser les communautés afin de changer les normes sociales qui sont préjudiciables à l’égalité des genres ; créer un environnement juridique et politique propice à la prévention du mariage des enfants.

L’octroi des brebis à la centaine de femmes de NongfaÏré s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’axe stratégique 4 du programme « Améliorer la sécurité économique des filles et leurs familles ». Comme l’explique Gilbert Sourwèma, « cette activité vise à renforcer la résilience et les capacités des ménages à travers les femmes. En effet, THP-Burkina veut accompagner les femmes à mettre en place des unités d’élevage naisseur à travers l’octroi des brebis, des intrants zootechniques et vétérinaires, des équipements, les formations, etc. Aussi, grâce aux microcrédits et aux formations qualifiantes, elles pourront développer des activités génératrices de revenus ».

Ainsi, depuis 2016, THP-Burkina a octroyé plus de 2 000 animaux à 1 000 femmes au sein des épicentres.
Fidèle à sa mission donc, THP-Burkina continue d’œuvrer à l’élimination permanente de la faim chronique, la malnutrition et la pauvreté au sein des communautés rurales du Burkina Faso.

A lire aussi : Village de Vowogdo (Kouritenga) : les populations célèbrent l’autonomisation de leur épicentre (http://lefaso.net/spip.php?article84427)
Zincko (Kaya) : l’épicentre de la localité est désormais autonome (http://lefaso.net/spip.php?article84496)

Justine Bonkoungou
Lefaso.net