LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Procès du coup d’Etat manqué : « Quand il a chargé son arme, je lui ai dit de ne pas tirer », sergent Yahaya Guiré

Publié le vendredi 27 juillet 2018 à 23h58min

PARTAGER :                          
Procès du coup d’Etat manqué : « Quand il a chargé son arme, je lui ai dit de ne pas tirer », sergent Yahaya Guiré

L’interrogatoire du sergent Yahaya Guiré s’est poursuivi ce vendredi 27 juillet 2018. Poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres de treize personnes, coups et blessures volontaires sur des individus, l’inculpé a continué à rejeter les accusations. Pour lui, il n’a fait que dépanner un engin sans aider les putschistes. C’est juste un acte ordinaire qu’il a posé, comme il a l’habitude de le faire. C’est aussi l’avis de son avocate, maître Rokia Ouattara, qui a déployé de long en large des arguments pour rejeter les charges qui pèsent sur son client.

Le sergent Yahaya Guiré ne pense pas avoir porté main-forte aux auteurs du coup d’Etat manqué. Il explique que c’est suite à l’ordre de son supérieur hiérarchique qu’il est allé dépanner un engin à la Place de la nation, juste à côté de la Caisse nationale de sécurité sociale. C’était l’équipe de l’adjudant-chef Bondjaté Dibloni. Il avait pensé à envoyer des jeunes mais du fait de la situation, il a préféré y aller lui-même. Mais il a pris le soin d’y aller à moto avec Abdou Compaoré. Après avoir réparé l’engin, ils ont repris la route du camp Naaba-Koom II. C’est là qu’au niveau du Jardin du 8-Mars, Abdou Compaoré, son binôme, a fait usage de son arme, en tirant en l’air. « Pourtant, je ne voulais pas qu’il tire.

Quand il a chargé son arme, je lui ai dit de ne pas tirer », explique-t-il. Il dit l’avoir grondé et rendu compte à son supérieur qui a retorqué que c’était son (Abdou Compaoré) problème s’il a tiré. Le sergent ajoute que c’est suite à un jet de cailloux par des manifestants que son élément a fait usage de sa kalachnikov. Ils cherchaient un moyen pour retourner au camp alors qu’il y avait des manifestants partout.

A ce stade, le parquet intervient en demandant si une balle, dans sa chute, ne pouvait pas blesser quelqu’un. Le sergent répond par la négative. Le parquet revient à la charge en disant qu’un jeune homme agonisait à la station Petrofa vers le palais du Moogho Naaba. Il en veut pour preuve une vidéo qui montre les deux accusés et l’homme en question.
L’accusé dit que les vidéos qu’il a vues à la gendarmerie et devant le juge ne ressemblaient pas à la description du parquet. Le parquet voit dans la réaction de l’accusé un revirement par rapport à ce qu’il a dit devant le juge.

Me Ouattara estime en ce moment que le parquet s’acharne sur son client. Pour elle, les procès-verbaux ne sont pas écrits dans la langue maternelle de son client. Par conséquent, que le parquet ne s’attende pas à ce que son client acquiesce mot pour mot, phrase pour phrase, le contenu de ces procès-verbaux.
À cette étape, Me Ouattara estime qu’il n’y a aucun élément qui montre que son client a contribué au coup d’Etat. Sur ce, le sergent Guiré a passé le témoin à l’adjudant-chef Bondjaté Dibloni.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Putsch de septembre 2015 : Minata Guelwaré est décédée
La problématique de la liberté chez Jean-Jacques Rousseau