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Procès du putsch manqué : Le caporal Pascal Mounkoro souhaite que le Burkina ne vive plus une situation pareille

Publié le vendredi 20 juillet 2018 à 20h51min

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Procès du putsch manqué : Le caporal Pascal Mounkoro souhaite que le Burkina ne vive plus une situation pareille

A la suite de l’adjudant Michel Birba, c’est le caporal Pascal Moukoro qui est passé à la barre, ce vendredi 20 juillet 2018. L’ex-RSP de 27 ans est inculpé pour attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.

A la lecture des charges par le président du tribunal, Seidou Ouédraogo, le caporal Pascal Moukoro, qui fait toujours partie des effectifs de l’armée burkinabè, n’a reconnu aucun fait. Voici comment il résume les choses.

Après le rassemblement et le sport dans la matinée du 16 septembre 2015 au camp Naaba Koom II, il est rentré chez lui à la maison. Ensuite, il est revenu au camp pour désigner la relève de la garde. Sa moto étant sale il a pris la route du palais présidentiel pour aller la laver, comme de coutume. En chemin, il fut intercepté par des militaires en tenue de sport en ces termes : « Jeune, viens ici ».

Encore le major Badiel !

C’est alors que ses interlocuteurs, dont il ne connaît pas l’identité, l’intiment d’aller garer sa moto et d’entrer s’asseoir dans une salle. Le caporal s’exécute sans hésitation ni murmure, comme le veut l’armée. Dans cette salle, il y avait, selon lui, plusieurs militaires dont le plus gradé qu’il a reconnu n’était autre que l’adjudant-chef major Eloi Badiel, celui-là même qui a ordonné à « Rambo » et compagnie d’arrêter les autorités de la Transition. Assis dans un coin, il voyait de plus en plus de gens arriver. C’est là qu’il a demandé la permission d’aller à la maison pour porter sa tenue militaire et revenir, puisqu’il était en tenue de sport. Ce qui lui fut refusé.

Sur place, on lui trouve une tenue, des chaussures et une kalachnikov. Par la suite, le major Badiel himself lui donne l’ordre de le suivre sous le hall du palais et de se mettre en faction. C’est de cette place qu’il a vu venir les véhicules de la présidence. A bord, le président de la Transition, Michel Kafando ; le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et les ministres Réné Bagoro et Augustin Loada. Ce sont ces mêmes véhicules, selon l’accusé, qui sont allés chercher les aides de camp des autorités.

C’est à ce moment que le sergent-chef Ali Sanou est arrivé sur les lieux. Et sur ordre du major Badiel, il l’a pris pour aller à la présidence pour prendre les armes des gardes des ministres. Ce qui fut fait et le caporal Moukoro est revenu prendre sa position de faction. Plus tard, le client de Me Pascal Ouédraogo a demandé au major Badiel la permission de rentrer chez lui. Ce que ce dernier a accepté. Mais en prenant le soin de relever son nom sur une feuille et en l’intimant de revenir.

C’est donc une fois à la maison que l’accusé, en écoutant la radio Oméga FM, a compris que c’était un coup d’Etat. « Si c’est comme cela, c’est grave », a-t-il laissé entendre à la barre. La peur au ventre, il n’est pas revenu sur ses pas comme l’a voulu le major Eloi Badiel. De retour au camp le lendemain matin, le 17 septembre 2015, avec du retard, il raconte ce qu’il a vécu la veille à l’un de ses chefs, le sergent Siriki Traoré, qui lui dit de repartir au palais comme l’a demandé le major Badiel. Ce qu’il n’a pas hésité à faire. C’est ainsi qu’il fut encore embarqué par le sergent-Chef Ali Sanou pour aller vers la maison du colonel Céleste Coulibaly (qui était en stage à l’extérieur) que des manifestants voulait incendier. Sur place, une autre équipe les avait devancés.

Selon le parquet militaire, le caporal est resté constant dans ses déclarations depuis le premier interrogatoire en avril 2016, même s’il est revenu sur certains faits. Puisque lors de cette phase, il avait affirmé qu’ils ont dispersé les manifestants. Le caporal a terminé son passage à la barre en présentant ses condoléances aux familles des victimes et souhaitant bon rétablissement aux blessés. Avant de conclure : « Cette situation (…), je ne [la] souhaite plus pour ce pays ».

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 juillet 2018 à 23:00, par LAGUI ADAMA En réponse à : Procès du putsch manqué : « Cette situation pareille, je ne le souhaite plus pour ce pays », Caporal Pascal Mounkoro

    Cette situation dans laquelle vous êtes retrouvés avec honneur est la conséquence directe du coup D’ÉTAT de ZIDA dont personne ne veut en parler et de l’instauration ANTICONSTITUTIONNELLE de la transition CRIMINELLE fabriquée de toutes pièces par les terroristes des 30 et 31 Octobre 2014 avec leurs complices souterrains Ici le PEUPLE attend une vraie justice pour tous et non une justice SÉLECTIVE à la sauce MPP et ses complices civilo-militaires Vive une vraie justice pour le Peuple Vive le Peuple Vive le CDP Qu’Allah bénisse et protège son Excellence Blaise Compaoré et sa noble famille

  • Le 21 juillet 2018 à 07:05, par Ka En réponse à : Procès du putsch manqué : « Cette situation pareille, je ne le souhaite plus pour ce pays », Caporal Pascal Mounkoro

    A l’honorable Webmaster et toute l’équipe de Lefaso.net : Il y a quelques jours vous reprochiez a l’internaute de bonne foi ‘’’Achille de Tapsoba’’’’ de ses critiques a répétitions : Est-ce normale que vous laissiez Karim Ouédraogo ‘’’vive Blaise Compaoré’’’ avant l’insurrection, allias Lagui Adama de l’après insurrection, de nous pomper avec les répétitions de ses salades ?
    Il est temps que tout le monde sache, qu’il y a des familles endeuillées qui souffrent profondément, et attendent une justice équitable sur ce coup d’état à la maternelle commis par des inconscients.

    Et comme je le dis souvent en connaissance de cause, ‘’’la discipline, la sincérité, et l’intelligence, et autres, sont les qualités d’un bon militaire, et doivent être mis en avant pour le sens de l’honneur, la probité, le professionnalisme, et tout manquement à ses règles d’un bon militaire, doit être sanctionné selon la gravité des faits.’’’ Les juges militairement avec humilité, sont là pour trouver les vrais coupables et les sanctionnés. Qu’on évite des critiques débiles à replanter le couteau dans les cœurs des familles endeuillées. Merci de votre compréhension.

    • Le 21 juillet 2018 à 12:18, par LE-MILLIARDAIRE En réponse à : Procès du putsch manqué : « Cette situation pareille, je ne le souhaite plus pour ce pays », Caporal Pascal Mounkoro

      Ce LAGUI ADAMA fidèle inconditionnel de Blaise Compaoré et du CDP a toujours été sur ce forum avec son même pseudo LAGUI ADAMA bien avant l’insurrection et c’est tout juste pendant l’insurrection qu’il avait quitté le forum, peut être en fuite à l’époque je n’en sais pas mais toujours est-il qu’il est réapparut au moment du putsch pour bénir les putschistes avec son même pseudo LAGUI ADAMA il est bien connu de tous les anciens forumeurs de site

  • Le 21 juillet 2018 à 08:43, par TAGROU En réponse à : Procès du putsch manqué : Le caporal Pascal Mounkoro souhaite que le Burkina ne vive plus une situation pareille

    Lagui Adama, c’est qui le Peuple dont tu parles ? Est-ce tout le peuple burkinnabè, ou ton peuple à toi ou est-ce toi seul ?

  • Le 21 juillet 2018 à 09:00, par Dedegueba Sanon En réponse à : Procès du putsch manqué : Le caporal Pascal Mounkoro souhaite que le Burkina ne vive plus une situation pareille

    Lagui, lorsque les révolutionnaires ont renversé les JB, c’était quoi ? Plus loin lorsque Saye Zerbo renverse Lamizana c’est quoi ? Si tu n’as pas dénoncé ces précédents faits, alors c’est incohérent de ta part de dénoncer ce qui est arrivé à Blaise. Car Blaise lui est venu au pouvoir comment ? Si tu es né sous Blaise je te concède que tu ne puisses pas comprendre certaines choses, par contre si tu as connu les régimes précédents ou bien appris l’histoire de ce pays, alors tu fais preuve dans tes interventions d’un aveuglément et d’un fanatisme incroyable à défendre un régime, qui à l’origine était précisément ce que tu dénonces à cors et à cris.
    Arrivé au pouvoir, en trucidant ton frère- ami, ou ami- frère pour prendre sa place, puis instaurer un régime de terreur, où si "tu fais on te fait.."
    ensuite décréter que désormais on est en démocratie, somme toute taillée pour rester au pouvoir ad vitam, ...c’est insulter l’intelligence de tout un peuple. La conséquence fut évidemment " l’éruption volcanique " des trois jours qui balaya ceux qui avaient fini par confisquer le pays.
    Malheureusement " le volcan n’a pas stériliser" l’environnement... Les habitudes ont la vie dure.

  • Le 21 juillet 2018 à 10:38, par Yamsoba En réponse à : Procès du putsch manqué : Le caporal Pascal Mounkoro souhaite que le Burkina ne vive plus une situation pareille

    Pas de rancune mon frère LAGUI ADAMA, chaque chose à son temps et il faut accepter que le régime déchu à aussi destitué violemment des autorités pour s’installer. Vous oubliez les morts de Ouagadougou le soir dramatique du 15 Octobre 1987 ? celles de Koudougou les jours qui ont suivi ? le 19 septembre 1989 etc... etc..... vous n’aviez jamais pensé que cela devait finir un jou ?. Vous aviez régné et Dieu a mis fin par les mains des hommes, remettez vous au travail pour vivre honnêtement de votre sueur au lieu de penser au passé qui ne reviendra jamais dans ce pays des hommes intègres. Souffrez énormément que votre Capitaine ait fui pour se réfugier dans sa belle famille et changer ensuite de nationalité, premier du genre dans ce monde, quelle indignité ? ouf, qui règne par l’épée périt par l’épée. Vive le Burkina Faso

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