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" Le Mali a régressé de plus de 20 ans ..., tout cela, par manque de rigueur et la patrimonialisation du pouvoir par IBK ", Yacouba Ouédrago, directeur adjoint de campagne de Soumaïla Cissé au Burkina

Publié le vendredi 13 juillet 2018 à 20h07min

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La campagne électorale pour la présentielle du 29 juillet 2018 au Mali bat son plein, une semaine après son ouverture officielle. 24 candidats sont dans le starting-block pour le fauteuil du palais de Koulouba. Parmi eux, un des trios favoris, Soumaïla Cissé. Au Burkina, ses partisans (le droit de vote étant reconnu aux Maliens de l’extérieur) sont organisés, mobilisés avec la ferme détermination de porter l’ancien président de la Commission de l’UEMOA à la magistrature suprême. En début de semaine, nous avons rencontré un de ses inconditionnels au Burkina, Yacouba Ouédraogo, président de l’association Les Amis de Soumaïla Cissé, directeur adjoint de campagne de Soumaïla Cissé au Burkina. Entretien !

Lefaso.net : Qu’est-ce qui a motivé la création de l’organisation, Amis de Soumaïla Cissé ?

Yacouba Ouédraogo (Y.O) : Il faut dire que moi, personnellement, je suis un pûr produit de l’intégration. Mon père, burkinabè, s’est, avec les effets de l’AOF (Afrique Occidentale Française), installé au Mali, sur la rive gauche du fleuve Niger, en tant que cadre de l’Office du Niger. Mais, j’ai connu Soumaila Cissé en 1994, quand j’étais élève à Ségou, après les évènements 1991. Soumaïla Cissé, ce jeune ministre de l’économie et des finances, et moi, je logeais chez un ancien ministre malien. Mon admiration pour Soumaïla Cissé a démarré à cette époque. Et quand je suis arrivé au Burkina Faso, en 1997, j’étais élève à Kongoussi (une centaine de kilomètres au nord du Burkina, ndlr).

Soumaïla Cissé est arrivé au Burkina en 2002 (en tant que président de la Commission de l’UEMOA, ndlr) et ce n’est qu’en 2009 que je l’ai croisé, lors d’une manifestation de la Jeune Chambre et tout de suite, il m’a reconnu dans la foule. Séance tenante, il m’a appelé et m’a dit de passer le lendemain à son cabinet. J’y suis parti et on a échangé.
Vu tout ce qu’il a eu à réaliser au Mali, étant ministre de l’économie et des Finances, ministre de l’équipement, du commerce et autres, et en regard de ses capacités à gérer l’UEMOA, nous avons compris que Soumaïla Cissé pour l’Afrique, un digne fils du continent et un grand promoteur de l’intégration (africaine) et, par conséquent, il fallait qu’on se mette autour de lui pour le célébrer car, nous avons constaté qu’en Afrique, les grands fils, ce n’est qu’après leur mort qu’on va faire des discours funèbres très pompeux, qui ne servent pas à la jeunesse. On s’est donc dit que c’est un monsieur qu’il faut célébrer ici et maintenant, de son vivant.

Au départ, l’objectif n’était pas forcement politique ; c’était surtout pour célébrer un homme d’intégration de la sous-région, mettre en exergue ses capacités et valeurs, pour le faire connaître par la jeunesse de la sous-région. On a échangé, il nous a facilité les choses en nous donnant son accord (puisqu’au niveau du ministère des libertés publiques, on nous avait demandé aussi une note d’accord de Soumaïla Cissé lui-même).

Aujourd’hui, l’association Les Amis de Soumaïla Cissé est composée de Maliens, de Burkinabè, des jeunes burkinabè nés au Mali (comme moi) et résidents du Burkina, des Ivoiriens, des Béninois, des Togolais et bien d’autres nationalités de la sous-région.
Tous parlent le même langage, dans la cohésion, la fraternité pour célébrer le leadership africain. Nous savons que l’homme est un grand économiste, il a fait ses preuves à plusieurs niveaux (je ne me permettrai pas ici son curriculum vitae, il est accessible sur Internet, surtout en cette période de campagne électorale). Il fait donc partie des figures emblématiques du Mali.

Lefaso.net : On vous sent vraiment attaché au Mali … !

Y. O : Dieu a dit qu’il n’aime pas l’ingratitude. Je suis d’origine du Yatenga (Ouahigouya), précisément de la famille de la chefferie traditionnelle du village de Rambo. C’est Dieu qui a voulu que je sois né au Mali et qu’après 25 ans, je rejoigne la terre de mes ancêtres, qui est le Burkina Faso, et que je mette tout en œuvre aussi pour donner ce que j’ai de meilleur et cher pour son développement.

Imaginez un enfant qui a fait 25 ans sur un sol, naturellement, il prend sa culture. Je ne peux pas enlever le Mali en moi. Tout comme je ne peux pas enlever le Burkina Faso en moi. Mon amour pour le Mali tient de tout ce que j’y ai tiré (mon éducation de base, je l’ai acquise là-bas). Mais comme on le dit, quelle que soit la durée du morceau de bois dans l’eau, il ne sera jamais caïman.

Donc, je suis né au Mali, j’ai la nationalité malienne, je suis citoyen malien, mais la réalité est que le Burkina est ma source et la terre de mes ancêtres. Pour me résumer donc, je suis fier d’être à la fois citoyen malien et d’origine burkinabè.

Lefaso.net : C’est dire donc que, selon les textes en vigueur, vous êtes électeur de droit à la présentielle malienne ?

Y.O : Naturellement ! J’ai la carte d’électeur du Mali et je vote à l’Ambassade du Mali au Burkina. Et je profite donc de cette occasion que vous m’offrez pour lancer un appel à tous les Burkinabè nés au Mali, pour leur dire qu’ils peuvent voter. Ceux qui le savaient et qui ont pu avoir leur carte d’électeur, je leur demande de voter utile en choisissant Soumaïla Cissé.

Mais, ceux qui ne savaient pas doivent se rendre compte qu’après ces élections, s’il y a une nouvelle liste à faire, ils peuvent aller se mettre en règle (s’inscrire) au niveau de l’Ambassade pour prendre part aux élections. C’est un droit ; la double nationalité est acceptée au Burkina. Toute personne née au Mali a systématiquement la nationalité malienne et si elle désire voter, elle peut le faire.

Lefaso.net : Pourquoi pensez-vous que les citoyens maliens doivent opter pour votre candidat, Soumaïla Cissé ?

Y.O : Déjà en 2002, Soumaïla Cissé était candidat et il a été finaliste malheureux. En 2012, ATT (l’ancien président, Amadou Toumane Touré, ndlr) était en fin de mandat et parmi les candidats positionnés en son temps, on s’est rendu compte que Soumaïla Cissé avait plus de qualités, de capacités intellectuelles, sociales et relationnelles, physique, pour gérer le Mali pour un développement réel et pour consolider la démocratie au Mali.

Pour nous, si le Mali va bien, le Burkina ira encore bien et très. Si le Burkina va bien, le Mali ira bien et encore très bien. Les deux pays se complètent et le brassage de culture en est un témoignage (tu trouveras des Traoré au Burkina comme au Mali, des Coulibaly et des Ouédraogo au Mali comme au Burkina, etc.).

En 2013, j’étais directeur adjoint de campagne ici au Burkina et nous avons fait un score de plus de 60%. Cette fois-ci également, avec mes frères et sœurs qui vivent ici au Burkina, on a tenté avec des amis, de mobiliser comme on peut pour lui apporter notre soutien et il est arrivé deuxième. Il était parti favoris pour remporter ces élections de 2013.

N’eût été le coup d’Etat et certaines manigances, en politique qu’on connaît, aujourd’hui, il était le président du Mali et ce pays n’allait pas être dans un tel état. Qui a connu le Mali de par le passé et qui s’y rend aujourd’hui..., ça fait mal. Tu pars de Bamako à Sikasso en passant par Koulikoro, à Kayes, Mopti, Tombouctou, Kidal, Bafoulabé, Sélingué, etc., tu vas te rendre compte que le Mali a régressé de plus de 20 ans.
Aujourd’hui, le Mali souffre de tout ; de l’insécurité, de l’analphabétisation, de soins de santé, etc. De Tombouctou à Tessalit, en passant par Menaka, Gao, Mopti, San, Ségou, Nioro jusqu’à Léré, je vous dis que le constat en matière d’école est amer (des conflits communautaires, des écoles fermées et la quasi-totalité des habitants de ces zones sont devenus des réfugiés).

Tout cela, par manque de rigueur dans la gestion, manque de vision et par la patrimonialisation du pouvoir au Mali par IBK. Ce n’est pas ce dont le Mali a besoin, ce n’est pas ce dont a besoin l’Afrique. Nous avons besoin de dirigeants qui sont capables et qui ont l’amour de leur patrie, qui mettent la nation au-dessus de tout et qui sont prêts au sacrifice suprême pour le bonheur de leur peuple. Nous n’allons pas admettre qu’un Chef d’Etat prenne le pouvoir pour laisser sa gestion à son enfant. Au Burkina, personne ne voit un proche direct (enfant, petit-frère) du président du Faso à un poste.
Il se met au-dessus de la mêlée pour gérer le Burkina. C’est la même gestion que nous voulons pour le Mali et celui qui est capable d’incarner cette façon de gérer, c’est bien Soumaïla Cissé. Ça, je vous l’assure.

Lefaso.net : Au-delà de ses qualités intellectuelles, professionnelles et de sa vision panafricaniste que vous relevées, quelles sont les forces intrinsèques de Soumaïla Cissé qui prévalent à ce que vous le portez en exemple auprès de la jeunesse africaine ?

Y.O : L’autre jour, le mercredi dernier au CBC (l’interview a été réalisée le mardi, 10 juillet, Soumaïla Cissé était à Ouagadougou pour rencontrer les militants de son parti, ses amis et sympathisants, ndlr), j’ai eu l’honneur de prendre la parole en tant que président des Amis de Soumaïla Cissé. J’ai dit, devant lui, témoignage vivant, au-delà de ses qualités de technocrate, d’homme politique, Soumaïla Cissé est un humaniste. Il n’y a pas ce jour, dans la cour de l’homme, où moins de 40 jeunes mangent le même plat que lui.

Je suis allé chez lui plusieurs fois (celui qui veut peut tenter l’expérience après la campagne, si c’est maintenant on dira que c’est parce que c’est la campagne) ; si c’est le riz gras qui est servi au grand public, sachez que c’est le même menu il va manger. Je ne lui jette pas des fleurs, non, loin de là. Le nombre de bourses (d’étude) financées par Soumaïla Cissé pour que des jeunes aillent étudier à l’étranger est important.

Le nombre de familles démunies, de veuves et d’orphelins qui sont soutenus par ce monsieur est énorme. Moi qui vous parle, je ne suis rien, mais Soumaïla Cissé, quand il était président de la Commission de l’UEMOA, venait chez moi, décontracté, causer autour d’une tasse de thé. Tout de suite, avant son voyage de mercredi, il était-là pour aller rendre visite à des familles burkinabè et de là-bas, il m’a rendu visite chez moi à la maison.

Ce sont des valeurs humaines qui, pour moi, comptent plus que ces sommes d’argent. Je ne suis pas prêt à suivre quelqu’un à cause de son argent, je suis plutôt pour quelqu’un qui me considère. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont poussé à quitter le CDP (juste pour une parenthèse) et quand je quittais le parti en son temps, quelqu’un me disait que François (Compaoré) pouvait me donner des marchés et qu’il n’y a pas de raison que je le quitte pour suivre le Laarlé Naaba. Je lui ai simplement dit que le Laarlé sait si j’ai bien dormi, je n’ai pas bien dormi, si j’ai des maux de tête ; parce qu’il m’appelle par moment pour me demander comment ça va.

Mais, combien de personnes gravitent autour de François (Compaoré) à cause de son argent et qu’il ne considère presque pas ? Tout n’est pas argent et pour ce monsieur, le Laarlé Naaba, je suis prêt à donner ma vie, parce que l’aspect humain va au-delà du matériel et il faut que nous, la jeunesse, comprenons que l’Afrique ne se construira jamais dans la mendicité. On n’atteindra jamais les objectifs en courant de bureau en bureau pour de simples jetons. Non.

Nous devons être fiers de ce qu’on est. Le chemin est long et semé d’embuches, de rivalité de toutes parts, de mesquineries, de jalousies, de méchanceté, mais l’objectif doit être la réussite collective. On ne pourra pas non plus atteindre cet objectif lorsqu’on ne fait pas la promotion de nos leaders avec conviction et détermination.

Je n’ai rien contre la personne d’IBK, mais il doit reconnaître qu’il a échoué. S’il n’y a pas de fraudes, si tout se déroule dans les règles de l’art, Soumaïla Cissé va être le président du Mali. Pas pour le bonheur de qui que ce soit, mais pour le bonheur de l’ensemble des Maliennes, des Maliens ; de l’intérieur, de l’extérieur et pour l’ensemble de la sous-région car, ce monsieur a les capacités d’impulser un développement réel, un leadership, de faire la promotion des jeunes.

Regardez autour de Soumaïla Cissé, il fait la promotion des jeunes, des femmes. Mais autour d’IBK…, son fils est député et président de la Commission défense, son beau-père (du fils) est le président de l’Assemblée nationale et tous les secteurs-clés de développement sont occupés par ses proches. Dans cette façon de gérer, la nation ne peut pas avancer.

Lefaso.net : Mais, on vous connaît également comme cadre du parti au pouvoir au Burkina (MPP), ayant mené le combat jusqu’à porter votre candidat (Roch Kaboré) à la magistrature suprême. Alors, votre soutien ne sera-t-il pas mal interprété au sein de votre parti, quand on sait que Roch Kaboré et IBK ont le pouvoir en commun, et que Soumaïla Cissé est de l’opposition politique ?

Y.O : Merci pour cette question, qui me permet de clarifier les choses. Je ne soutiens pas Soumaïla Cissé en tant que militant du parti au pouvoir au Burkina ou en tant que chargé de mission du président de l’Assemblée nationale. C’est Yacouba Ouédraogo qui soutient un ami ; l’amitié est sacrée et je ne pense pas que quelqu’un va m’en vouloir pour cela. Je suis socialiste (le MPP est un parti d’obédience social-démocrate).

Au Burkina, vous vous rendrez compte qu’on a plusieurs partis de la même ligne idéologique (même le CDP). Mais, ce qui m’a fait quitter le CDP, ce n’est pas la ligne idéologique, c’est plutôt une question d’hommes ; parce que la gestion de Blaise Compaoré était à un moment donné, comparable à celle d’IBK au Mali. Ce qui m’a fait quitter le parti. Mais pendant le même moment, il y avait des gens au CDP en qui j’avais foi et parmi eux, on avait Roch Kaboré, Salifou Diallo, Simon Compaoré, le Laarlé Naaba.
Et quand j’ai été approché par le Laarlé Naaba (et c’était deux ans avant même la création du MPP) pour mettre en place un mouvement, j’ai tout de suite travaillé sans chercher à comprendre quoi que ce soit. Je l’ai fait parce que je savais qu’il fait partie des hommes capables d’opérer un changement pour la jeunesse. J’ai ensuite compris que le choix devrait se porter sur Roch Kaboré.

Le président Kaboré, de la présidence du CDP à la présidence de l’Assemblée nationale, je ne l’avais pas côtoyé de près, mais j’ai compris qu’il était un homme de foi, à qui on pouvait placer confiance. A comparer à Soumaïla Cissé au Mali, qui est certes libéral, mais ce qui nous lie aussi dans la vie est plus que ce qui nous divise. Soumaïla Cissé est comme un papa pour moi.
Depuis que je l’ai connu, petit, il ne m’a jamais montré que je suis petit. Il ne m’a jamais montré à un seul moment que c’est lui le président, le patron. J’ai mangé avec ce monsieur, pas à table, mais dans le même plat ; on a lavé les mains ensemble et mangé dans le même plat. Imaginez-vous ce que cela peut signifier.

C’est donc un aspect humain qui n’a pas son équivalent matériel. Mais cet aspect relève de question humaine, et je dirais que ce n’est donc pas cela qui m’a amené à le porter ainsi, qu’en plus de cela, il a des valeurs intellectuelles, des capacités politiques pour gérer une nation.
Quand vous faites le point autour de lui aujourd’hui, vous vous rendrez compte que parmi ses alliés, il y a au moins six anciens Premiers ministres du Mali (de l’avènement de la démocratie à ce jour), dont l’avant-dernier Premier ministre d’IBK (Ibrahim Boubacar Keïta), qui le soutiennent Soumaïla Cissé. Mieux, une bonne partie des anciens ministres d’IBK soutiennent.

Quand vous prenez les artistes, le plus renommée du Mali, Salif Kéita, soutient Soumaïla Cissé. Plusieurs grands guides religieux, tel que Haïdara, soutiennent Soumaïla Cissé. A travers le monde également, beaucoup d’hommes d’Etat le soutiennent dans les coulisses. En plus, quand tu veux faire une comparaison, tu te rends compte que Soumaïla Cissé et Roch Kaboré ont beaucoup de valeurs en commun.

En plus d’être tous des économistes-gestionnaires, ces deux personnalités ont une grande capacité d’écoute, une grande ouverture d’esprit, une grande patience, un sang-froid, une grande sérénité, ce sont des hommes d’Etat tout fait. Loin de moi, l’idée de remettre en cause les capacités d’IBK ; moi-même, de par le passé, j’avais dit que si IBK était élu en 2002, ça allait être une bonne chose pour le Mali.

Mais, il a raté son époque ; ce qui fait qu’il a raté son mandat et je pense que pour l’amour de son pays, pour l’amour de l’Afrique et pour la consolidation de la démocratie, il doit laisser les élections aller jusqu’à terme, les organiser la plus transparentes possibles et la plus paisibles possibles et que les résultats soient les plus acceptés. Sinon, c’est le Mali qui va perdre. Un homme ne doit pas penser seulement à soi, il faut penser à tout le monde.

Lefaso.net : Quelques jours après le lancement officiel de la campagne, comment êtes-vous organisés au Burkina autour de votre candidat ?

Y.O : J’avais prévu battre la campagne au Mali, mais après concertations avec le candidat lui-même, il a suggéré à ce que je reste sur place ici pour appuyer l’équipe de campagne au Burkina. Il faut souligner que je ne suis pas de l’URD (le parti de Soumaïla Cissé), mais plutôt de Les Amis de Soumaïla Cissé. Nous avons mis en place un directoire de campagne (avec le parti URD), dont je suis vice-président.

Etant donc de l’association, nous ne pouvons pas prendre la direction de la campagne au premier niveau (il faut le comprendre, il faut donner la place à la famille politique). Il y a des villes où il y a de grandes concentrations de Maliens et des Burkinabè nés au Mali ; nous avons les statistiques et cela commence par Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Ouahigouya, Kaya, Dakola, Kantchari, Dédougou, Nouna, Tougan et le Sahel avec les réfugiés maliens.
Dans toutes ces localités, son parti est implanté. Dans toutes ces localités, l’association Les Amis de Soumaïla Cissé a également des points focaux. Le travail a déjà commencé.

Actuellement, nous sommes en travail de mobiliser les gens pour qu’ils aillent retirer leur carte d’électeur. Nous sommes également en train de sensibiliser au mode de vote. D’autres activités de mobilisation sont également en vue, dont une caravane comme en 2013, dans les villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Nous aurons également des rencontres de proximité pour expliquer le programme du candidat et l’homme politique qu’est Soumaïla Cissé et expliquer également les failles du régime sortant (parce qu’il faut voter de façon conséquente).

Donc, nous sommes en train de mettre le paquet, parce que Cissé a fait huit, voire, dix ans au Burkina, il a dit que même s’il n’est pas élu au Mali, il ne souhaite pas échouer au Burkina qu’il considère comme son deuxième pays. C’est le plus Burkinabè de tous les Maliens.
Il ne cesse de venir ici, pour échanger avec les citoyens maliens, à Bobo et à Ouagadougou. Mais IBK ne l’a jamais fait. Tous ceux qui veulent voir un Mali réconcilié avec lui-même, les enfants de Kidal, de Ménaka répartir à l’école, tous ceux qui veulent le développement, doivent aujourd’hui comprendre que le candidat idéal pour le Mali, c’est Soumaïla Cissé.

Lefaso.net : A chaque campagne son message principal, quel est celui de Soumaïla Cissé à cette présidentielle ?

Y.O : Le message-phare de Soumaïla Cissé se table sur cinq axes. Il peut se résumer en son slogan : "Ensemble, restaurons l’espoir". On va restaurer l’espoir en ramenant la sécurité au Mali, que tous les Maliens qui ont quitté leur localité puissent retourner et y vivre dans la quiétude, dans la sérénité et reprendre leurs activités économiques quotidiennes pour participer pleinement au développement du Mali. Réorganiser l’administration du Mali, qui est actuellement l’une des plus poreuses. Réorganiser l’école malienne, donner une réorientation à l’éducation. Côté économie, relancer les secteurs-clés de la vie nationale.

Au plan de la bonne gouvernance, lutter contre la corruption. Réorganiser l’agriculture, réconcilier le Malien avec lui-même et les Maliens entre eux. Bref, donner à ce pays sa fierté d’antan. Avec ses qualités intellectuelles, humaines et son carnet d’adresses à l’international, Soumaïla Cissé ne manquera pas de moyens pour mettre en œuvre ce qu’il promet aux Maliens à travers son programme.

J’ai foi donc que les Maliens vont faire le bon choix et ne pas commettre l’erreur de reconduire IBK, parce que, comme disent les Dioula : "si tu sais ce qui t’est arrivé hier, ce qui doit arriver demain ne doit pas t’échapper". Nous avons vu le meeting d’IBK à Bamako (meeting de lancement de campagne, ndlr), le stade était à moitié vide ; ils ont fait venir des gens des campagnes, qui ne savaient d’ailleurs pas ceux pour quoi ils sont venus à Bamako. Que le meilleur gagne, et je sais que Soumaïla Cissé va gagner pour le bonheur des Maliens, pour l’épanouissement du Malien et pour la sérénité de la sous-région.

Lefaso.net : Compétition électorale rime avec tensions entre partisans, quel message avez-vous donc à l’endroit de vos concitoyens maliens vivant au Burkina ?

Y.O : On aime dire qu’il n’y a pas deux nations ; il n’y a pas deux Malis pour les Maliens. Alors, s’ils veulent, qu’ils s’entendent, s’ils ne veulent pas, qu’ils s’entendent. J’en appelle à tous les responsables politiques et parties engagés dans cette joute électorale au Burkina, jusqu’au citoyen lambda, à la retenue et surtout au respect strict des textes de la démocratie.
Ils doivent contrôler le langage. On peut critiquer le programme de quelqu’un sans insulter ; je ne pense pas que j’aie insulté quelqu’un dans ce que j’ai dit (mais je l’ai fait, je m’en excuse vraiment). Nous devons avoir des propos très courtois, très républicains, les uns envers les autres ; parce que, quel que soit le candidat qui sera élu, ils sont tous Maliens et chacun des candidats pense qu’il peut mieux faire pour le Mali. Ce sont les idées qui nous diffèrent.

La politique n’est pas la guerre. Si au soir du 29 (juillet), un président est élu, même si ce n’est pas mon candidat, je vais accepter le résultat ; parce que je suis un démocrate. Notre candidat, Soumaïla Cissé, nous l’a si bien enseigné et en 2013, il l’a appelé IBK pour le féliciter.
Zéphirin Diabré au Burkina est allé féliciter Roch Kaboré. Ce sont des exemples comme cela nous voulons pour l’Afrique. Qu’on parvienne à organiser des élections sans passions, qu’on comprenne que la politique, ce sont juste les idées et non la déchirure.

Malheureusement, on constate parfois que même dans une famille, des frères ne s’adressent pas la parole à cause de la politique. La politique n’est pas faite pour cela, elle est faite pour la bonne gestion de la cité et celui qui a la capacité de gérer, si la majorité converge vers cette personne, la minorité doit systématiquement se soumettre.
Il faut critiquer, mais dans un sens constructif, il ne faut pas le faire pour déstabiliser la nation. Sachons que tout homme a un mandat ; tout homme passe, on se succède, on n’est pas éternel. Seule la nation reste.

Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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