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Droit à l’eau et à l’assainissement : le MBDHP veut élaborer un guide

Publié le mercredi 11 juillet 2018 à 15h29min

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Droit à l’eau et à l’assainissement : le MBDHP veut élaborer un guide

Au rang des organisations qui ont toujours défendu les intérêts des populations, notamment le respect de la dignité humaine, figure en pole position, le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP). Membre de la mission Fas’eau, un consortium d’OSC et de médias engagés pour la promotion des droits à l’eau et à l’assainissement, le MBDHP entend jouer sa partition pour que ces droits humains reconnus par la Constitution burkinabè depuis 2015 puissent être une réalité sur le terrain.

Quiconque connaît un peu l’histoire du MBDHP sait qu’elle est liée à celle d’un homme, Me Halidou Ouédraogo. Pourtant, les actions de luttes engagées par le mouvement allaient bien au-delà de la personne de l’avocat. Le MBDHP a été créé le 19 février 1989 dans un contexte particulièrement difficile au Burkina Faso où les droits de l’Homme étaient véritablement bafoués et la vie de l’Homme banalisée sous le Conseil national de la révolution et notamment sous le Front populaire. La maxime « Si tu fais, on te fais et il n’y a rien » était à la mode. Licenciements, arrestations, assassinats, ont éprouvé le MBDHP qui, en dépit des moyens limités dont elle dispose, a su s’imposer dans le temps en tant qu’organisation respectable au Burkina Faso.

En témoignent les grandes victoires à mettre à son actif, selon le secrétaire à l’organisation, Lamine Ouattara. Il s’agit essentiellement de l’abolition de la peine de mort suite à l’adoption d’un nouveau code pénal le 31 mai dernier, l’adoption de la loi contre la torture, la réouverture du dossier Norbert Zongo, les candidatures indépendantes aux élections présidentielles, l’annulation de la taxe de développement communal et la baisse du prix du carburant, les luttes menées avec d’autres organisations au sein de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC), etc.

Tous ces acquis font du MBDHP un partenaire de poids, crédible pour influencer les politiques pour la promotion des droits humains à l’eau et à l’assainissement. Au sein de la mission Fas’eau, chaque membre doit soumettre un projet qui puisse être mis en œuvre dans les communes de Dédougou et/ou de Nouna. Pour Lamine Ouattara, les objectifs poursuivis par la mission entrent en droite ligne des objectifs du MBDHP qui sont de « promouvoir, protéger et défendre les droits humains ».

Le projet du MBDHP se décline en deux axes. Le mouvement compte élaborer un document sur l’état des lieux du respect des droits de l’homme à l’eau et l’assainissement dans les communes de Nouna et de Dédougou. À la suite de ce document, un guide sera élaboré à l’usage des citoyens pour les informer et les former à la prise en compte des droits humains à l’eau et à l’assainissement au Burkina. « Pour le moment, le guide sera traduit en français.
Ce n’est pas exclu qu’à l’avenir, nous puissions étudier la possibilité de le traduire dans nos langues nationales », a indiqué le chargé à l’organisation du MBDHP. Et de souligner, le démarrage du projet dépendra des moyens nécessaires qui seront mis à la disposition du mouvement.

À propos de ressources financières, Lamine Ouattara reste convaincu que l’idéal serait d’aller au-delà de l’étude, en implantant des centres qui pourraient continuer à sensibiliser les populations et à les former aux droits.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 juillet 2018 à 09:51, par sniper En réponse à : Droit à l’eau et à l’assainissement : le MBDHP veut élaborer un guide

    Bonne initiative qui arrive bien à propos. Nos politiques aussi devraient mieux intégrer l’importance stratégique d’un accès adéquat à l’eau potable et à l’assainissement, car ce service n’est jamais cité au rang de leurs priorités, contrairement à l’agriculture, la santé, l’éducation, et j’en passe. En plus, comme le signalait si bien un acteur à l’émission Dialogue citoyen de la RTB, si les budgets réservés au développement de ces services diminuent d’année en année malgré les défis, il y a un grand risque de régression dans le futur proche.
    Pourtant, l’accès adéquat à une eau salubre et à l’assainissement est le garant principal d’une bonne santé humaine, condition sine qua non de développement des autres secteurs. Il est statistiquement montré que la majorité des maladies infantiles sont liées à la consommation d’eau insalubre et à de mauvaises conditions d’hygiène. On devrait commencer par intégrer cette donne avant ou en même temps que la gratuité des soins aux moins de 5 ans et aux femmes.
    En somme, mon avis est qu’il nous faut résoudre les problèmes en les prenant par le bout, et non la queue !

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