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Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

Publié le jeudi 5 juillet 2018 à 18h05min

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Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

Bakary Dieudonné Traoré est le chef de la région cotonnière de Dédougou, pour la campagne cotonnière 2018-2019. Pour cette saison cotonnière, il dit attendre 166 000 tonnes pour la région de Dédougou. Nous l’avons rencontré le jeudi 14 juin 2018 pour davantage d’informations sur la saison en cours. Entretien !

Lefaso.net : Quel message avez-vous pour les producteurs en ce début de campagne agricole ?

Bakary Dieudonné Traoré (B.D.T.) :
Le message est d’appeler les producteurs à profiter des avantages qui se présentent à eux pour cette campagne. Je veux parler du prix du coton qui est à 250 F CFA le kilogramme pour le 1er choix ; le maintien des prix de cession des intrants au même prix que la campagne écoulée grâce aux subventions du gouvernement, des sociétés cotonnières ; le soulagement des impayés ; la baisse du taux d’intérêt (de 7,5 à 7%) du crédit des facteurs de productions octroyés par les partenaires financiers. Nous signalons aussi le paiement d’ici à fin juin les primes semencières, les frais-marchés et autres. Ils sont invités à préparer les champs de coton et à emblaver autant que possible.

Lefaso.net : Comment s’annonce la campagne de cette année ?

B.D.T. : Comparativement à l’année passée, nous sommes un peu en retard. L’année passée, les pluies se sont installées dès la dernière semaine du mois de mai alors que cette année, ce n’est pas encore le cas. Cela nous inquiète un peu. En plus de cela, il y a des soucis dus à certaines incompréhensions au sein de certains producteurs de coton. Mais nous considérons que ce sont des difficultés que nous sommes en train de surmonter. Tout va rentrer dans l’ordre.

Lefaso.net : Quelles sont les grandes mesures que vous comptez prendre cette année pour booster la production ?

B.D.T. : C’est de mettre à la disposition des producteurs de coton des intrants agricoles de bonne qualité (engrais, produits phytosanitaires, etc.) à temps. Cette opération est beaucoup avancée et nous comptons la boucler d’ici-là. Ensuite il y a tout un ensemble de dispositions qui sont prévues pour accompagner les producteurs de coton tout au long de la saison hivernale. Il s’agit notamment des formations de recyclage assurées par nos agents sur le terrain, des suivis rapprochés.

La région cotonnière et la direction générale de la SOFITEX mènent également des actions dans ce sens. Nous demandons aussi aux cotonculteurs de commencer les observations de la mouche blanche en début de campagne. Les échanges se poursuivent afin qu’une solution soit trouvée à nos différentes incompréhensions. Mais en attendant, nous les exhortons à poursuivre la production du coton.

Lefaso.net : Quel message avez-vous à adresser aux producteurs, concrètement ?

B.D.T. : Le message que j’ai à l’endroit des producteurs est ceci : nous pouvons nous disputer sur des points de divergences, mais la pluie ne nous attend pas. Je les invite à aller dans les champs pour commencer les travaux pendant que nous réglons les questions en instance. Cette année, nous attendons plus de 800 000 tonnes pour combler le déficit de l’année passée. A mon humble sens, je dirai qu’il est plus urgent d’emblaver les champs (car les pluies n’attendent pas) en même temps que nous poursuivons les échanges autour des problèmes.

L’Etat nous a soutenus avec 14 milliards de francs CFA, donc nous devons travailler à mériter cette marque de confiance. C’est un effort très important que nous devons capitaliser. Les vrais producteurs de coton ne doivent pas se laisser dérouter par qui que ce soit. Les points de discorde ne manqueront pas mais nous avons tous intérêt à sauvegarder la culture du coton car elle occupe une place très importante dans l’économie de notre pays. Elle est pourvoyeuse d’emplois. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Entretien réalisé par David Demaison NEBIE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 juillet 2018 à 00:18, par Jerkilo En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    Je souhaite que l’Etat diligente une enquête indépendante sur l’impact ou les conséquences environnementales, socio-économiques, etc. sur l’avenir du Burkina. Les méthodes de culture ne font qu’appauvrir les sols, dégrader l’environnement naturel. Qui peut dire avec certitude les conséquences de l’utilisation à fortes doses des pesticides sur l’homme et son milieu de vie ? Quand la population est régulièrement en disette ou en famine, ne faudrait-il pas reconsidérer la politique agricole et plus précisément cotonnière du pays pour mettre la priorité sur l’autosuffisance alimentaire ?

  • Le 6 juillet 2018 à 06:29, par Amb En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    Jerkilo, tu sais ,le Burkina n’est pas le seul à produire le coton dans le monde. Et puis, avec quel genre de tissu es tu habillé ? Je te dis que le coton est le "fonds commun de tous les Burkina". Quand on rien à dire, on se tait.

  • Le 6 juillet 2018 à 07:50 En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    monsieur Bakary Dieudonné Traoré, au lieu de vous asseoir dans un bureau et dire au paysans ce qui est bien pour eux, je crois que si vous estimez que le culture du coton est bien pour le burkina et pour ces paysans, c’est simple allez prendre un champ et cultivé. je pense que si vous et les autres bureaucrates donneurs de leçon allez dans les champ l’objectif d’augmentation de la production sera atteinte.

  • Le 6 juillet 2018 à 10:51, par Jerkilo En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    M. Amb. La culture du coton a été imposé depuis le temps colonial dans certaines régions de la Haute-Volta. Cela ne les a permis de décoller, au contraire. Allez dans les campagnes du Bam et du Sanmatenga voir les conséquences de la culture du coton sur l’environnement, notamment les sols.
    Est-ce que c’est le Burkina qui fabrique les tissus et autres vêtements qui habillent les Burkinabè ?
    Après l’indépendance, les dirigeants de la Haute Volta avaient tenté une politique de transformation du coton voltaïque avec l’usine Voltex de Koudougou.
    La culture du coton qui se pratiquait depuis le temps précolonial et colonial a été imposé comme culture de rente prioritaire après le CNR par le président Compaoré sans prévoir les possibilités de transformation locale du coton pour lui donner une valeur ajoutée.
    En quoi l’évaluation de l’impact à long terme de la culture du coton vous gêne, même si vous "mangez dans ça" ou si c’est votre fond de commerce.
    Il faut penser à l’avenir, aux générations montantes.

  • Le 6 juillet 2018 à 10:55, par mogo En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    Vous n’avez rien compris. Il est assis au bureau pour les besoins de l’interview. Sinon sachez que les chefs de région et autres cadres des sociétés cotonnières et du ministère de l’agriculture sont fréquents sur le terrain. Et puis, il faut concevoir avant d’appliquer sur le terrain. Parlez de ce que vous savez et évitez de parler au hasard

  • Le 6 juillet 2018 à 11:57, par Oeil Vigilant En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    Il y a beaucoup de problèmes autour de la production du coton parce qu’en réalité les producteurs ne gagnent comparativement aux efforts qu’ils fournissent. La campagne écoulée a été une duperie organisée par la SOFITEX.
    En effet, en dépit de l’insuffisance pluviométrique, si les intrants et autres pesticides fournis aux producteurs étaient de bonne qualité, les résultats auraient été meilleurs. Pour preuve, les mêmes conditions pluviométriques ont été observées au Mali avec pourtant de meilleurs résultats que la campagne précédente. Il faut avoir le courage de toucher du bois les problèmes de fonds qui minent la filière coton.
    Il faut donc que le Ministère de l’Agriculture et celui du Commerce prennent ses responsabilités pour que les sociétés cotonnières et l’AIC livrent des intrants et pesticides de qualité aux producteurs pour ne pas continuer à appauvrir nos populations rurales.
    Par ailleurs, l’Etat au lieu de subventionner à hauteur de 14 milliards de FCFA la filière coton (ce qui ne profitera qu’à la Sofitex et les autres sociétés cotonnières), aurait pu directement contribuer à prendre en charge les impayés des GPC et permettre ainsi aux producteurs d’avoir un minimum pour faire face à leurs besoins élémentaires que sont l’alimentation, la scolarisation de leurs enfants, la santé et j’en passe.
    Car, pour cette campagne, beaucoup sont rentrés sans avoir même 5 francs et en plus avec des impayés à rembourser sur deux ans. C’est suicidaire. Car pour la présente campagne, même avec un bon résultat, le producteur n’aura presque rien puisqu’il aura à rembourser une partie de sa dette de la campagne précédente plus sa dette de la campagne en cours. Or, il n’est pas évident que résultat soit meilleur puisque n’ayant rien obtenu de la campagne passée, il y a bien de producteurs qui sont obligés de vendre à des commerçants véreux et à vil prix, les intrants mis à leur disposition pour assurer le paiement de céréales et nourrir leur famille. Il faut bien renouveler leur force de travail pour pouvoir produire. C’est une pratique très répandue cette année. Conséquence, il y aura une insuffisance dans le dosage d’intrants pour permettre une bonne récolte.
    En conclusion, il faut que l’Etat ait un oeil vigilant pour que nos populations rurales ne soient pas autant spoliées par les sociétés cotonnières. A bon entendeur, salut !!!

  • Le 6 juillet 2018 à 13:41, par TANGA En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    Chers tous, il faut que chacun sache ce qu’il veut dans la vie. Si ces gens trouvent que cultiver du coton ne les arrange pas pourquoi veut les y forcer ?
    C’est quand les agriculteurs vont laisser tomber le coton que l’on saura que les bailleurs n’ont rein à cirer du Burkina. Ils viennent pour le coton moins cher et c’est tout. Ils ne veulent pas que les cotonculteurs se développent, si non ils ne cultiveront plus pour eux.
    Voyons, Quand on vous dit qu’un cotonculteur a eu de l’argent dans la culture du coton, c’est qu’il a utilisé de la MAIN D’OEUVRE GRATUITE ( Enfants et autres parents). Sil il devait les payer, il n’y aurait pas eu de bénéfice.
    La culture du coton au Burkina sert seulement à nourrir des bureaucrates qui ne savent même pas attraper une daba, à enrichir BOLLORE pour le transport et le transit. C’est tout.
    Si la Sofitex et autre veulent du cotons, qu’ils aillent louer des champs pour cultiver. IL EST HORS DE QUESTION DE RETIRER DES CHAMPS A DES PAYSANS !

  • Le 6 juillet 2018 à 14:39 En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    mogo dit moi qu’est ce qu’il conçoit. moi je lui demande de créer son propre champ pour cultiver sinon si c’est pour aller sur le terrain s’arrête avec des théories livresque je m’en fou. Mes parents qui cultivent du coton du coton disent qu’ils n’en cultiveront pas cette année et personne pas même ton Chef de région cotonnière n’y pourra rien. Cette année on préfère cultiver des céréales que de passer notre temps à enrichir des ignare qui nous exploitent. Toi même va cultiver si ça te chante

  • Le 6 juillet 2018 à 14:55, par Noir coton En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    L’argumentaire est d’une pauvreté affligeante. Si on prend un rendement d’une tonne, cela donne 250.000 F CFA de recettes pour un hectare. Le coton ne rapporte rien aux producteurs car si on enlève les charges, il reste une marge brute de moins de 100.000 F et si on calcule la rémunération par jour de travail, on est à moins de 1.000 F par jour. Le plus grave, les conséquences sont désastreuses sur l’environnement. Dans une génération, l’ouest sera un désert comme le Nord si on ne change pas pour une agriculture durable avec un sol et nappe phréatique empoisonné ! La solution est de faire du coton bio et de le valoriser à 100% au Burkina Faso. Avec 100.000 tonnes de coton bio 100 valorisée, le Burkina pourrait tirer son épingle du jeu bien mieux qu’aujourd’hui avec 7 fois plus de coton.
    Et, abandonnons cet argument cynique de ne plus être le premier producteur de coton en Afrique. Si c’est pour devenir des esclaves et cobayes des temps modernes, vous pouvez le faire mais ne venez pas pleurer demain si notre pays devient un désert demain.

  • Le 6 juillet 2018 à 15:04, par Paul En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    Vous devriez voir le film "The cotton connexion" et vous comprendrez que l’intérêt à cultiver du coton n’est pas pour tout le monde et, encore moins pour le producteur qui ne gagne rien

  • Le 6 juillet 2018 à 15:17, par le sage En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    et si les 14 milliards servaient à acheter les instrants pour la promotion des cereales, n’allait-on pas parvenir un jour à l’autosuffisance alimentaire ?

  • Le 6 juillet 2018 à 17:20, par Commercant En réponse à : Agriculture : « Nous avons intérêt à sauvegarder la culture du coton », Bakary Dieudonné Traoré, chef de la région cotonnière de Dédougou

    La terre du burkina est assez grand..Si la SOFITEX veut, ils n’ont qu’à prendre des gens ils vont cultiver leurs coton et vendre aux prix qu’ils veulent. Les temps ont changé, nous aussi on voit dans l’eau maintenant

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