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Mariage d’enfants : Les membres de la plateforme multisectorielle résolument engagés à lutter contre le phénomène

Publié le jeudi 5 juillet 2018 à 14h56min

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Mariage d’enfants : Les membres de la plateforme multisectorielle résolument engagés à lutter contre le phénomène

Le ministère en charge de la Femme, à travers la Direction générale de la promotion de la famille et du genre, a organisé, le jeudi 5 juillet 2018 à Ouagadougou, la première session de la plateforme multisectorielle de prévention et d’élimination du mariage d’enfants. Cette rencontre se tient grâce à l’appui technique et financier de partenaires tels que l’UNICEF et l’UNFPA.

S’il y a une situation qui interpelle fortement la conscience nationale aujourd’hui au Burkina Faso et nécessite l’implication de tous les acteurs à tous les niveaux, c’est bien le mariage d’enfants. Selon le rapport de l’étude pays SIGI-Burkina Faso, 44% des femmes mariées l’ont été avant d’âge de 18 ans contre seulement 3% des hommes. Cette pratique concerne 47% des femmes non-scolarisées, contre 12% de celles ayant un niveau d’études secondaires et semble inexistant chez les femmes ayant fait des études supérieures.

C’est au regard de ces statistiques que le pays a adopté une Stratégie nationale de prévention et d’élimination du mariage d’enfants (SNPEME). Afin d’assurer une mise en œuvre réussie, il est prévu la tenue, chaque année, de deux sessions ordinaires de la plateforme multisectorielle de prévention et d’élimination du phénomène. La 1re session de ladite plateforme a eu lieu le 5 juillet 2018 à Ouagadougou.

Plus de 80 participants y ont pris part. Il s’est agi, au cours des travaux, de présenter le bilan des activités de janvier à mai 2018 ; échanger sur les bonnes pratiques et actualiser le plan de travail 2018. L’ouverture des travaux a été présidée par Mme le ministre en charge de la Femme, Laurence Marie Ilboudo/Marchall.

Selon elle, des dispositions ont été prises pour lutter contre le mariage précoce. « Dans le cadre du projet d’Autonomisation des femmes et de dividende démographique au Sahel (SWEED), nous avons tout un programme de lutte contre cette pratique. A cela s’ajoute les filets sociaux où nous faisons des cashs transferts à des familles précaires pour que les mères puissent développer des activités génératrices de revenus.
Nous apportons également une assistance en vivres à ces familles pour qu’elles ne donnent pas leurs filles en mariage. Tout dernièrement [ndlr, le 23 juin 2018 à Yako], la Première dame a procédé au lancement d’une campagne de communication dénommée ‘‘100 jours pour convaincre sur la planification familiale’’ », a-t-elle relevé.

Son espoir est de voir la fusion de ces actions impacter l’ampleur du phénomène dans notre pays. Il convient de souligner qu’en matière de classement au plan international, le Burkina Faso est le 6e pays au monde où la prévalence du mariage d’enfants est la plus élevée. Fort de cela, Mme le ministre a pris une résolution : éradiquer le mal ou arriver à un classement plus bas.

Pour la représentante résidente par intérim de l’Unicef au Burkina Faso, Dr Viviane Van Steirteghem, le mariage d’enfants est un cercle vicieux, car « cette jeune adolescente qui va donner naissance est bien moins équipée qu’une femme adulte, pour pouvoir appuyer son enfant dans son développement psychomoteur. Et très souvent, il passe d’une génération à une autre », a-t-elle regretté.

Une telle pratique n’est pas sans conséquence. Elle impacte directement la croissance démographique et ralentit le rôle central que pourraient jouer ces enfants dans le développement du pays. Conscients de cela, les PTF travaillent avec les communautés pour élever l’âge du mariage et combattre la discrimination entre les sexes à travers un travail de sensibilisation et de discussions communautaires au niveau local mais également national.

Tout en se réjouissant du regain d’intérêt pour la question du mariage d’enfants au Burkina Faso, Dr Viviane Van Steirteghem a, au nom des PTF, réitéré sa volonté à accompagner le gouvernement dans la tenue régulière des sessions de la plateforme multisectorielle.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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