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Procès du coup d’État manqué de 2015 : le caporal Sami Da est fier d’avoir assuré la sécurité du général Diendéré

Publié le mercredi 4 juillet 2018 à 14h18min

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Procès du coup d’État manqué de 2015 : le caporal Sami Da est fier d’avoir assuré la sécurité du général Diendéré

Après l’interrogatoire de l’adjudant Jean Florent Nion, ce fut autour du caporal Sami Da de répondre devant le tribunal. Le caporal est poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, enlèvement et séquestration, destruction de biens d’autrui, coups et blessures volontaires sur 42 personnes, complicité ou auteur de meurtres de treize personnes. Ces faits sont prévus et punis par l’article 76 du Code pénal.

À la question du juge, après la lecture des charges, de savoir s’il reconnaissait les faits, le caporal Sami Da a répondu : « Non, je ne reconnais pas. » Le président lui a donc demandé de s’expliquer. Selon lui, le 16 septembre 2015, il a reçu un coup de fil du sergent-chef Roger Koussoubé, l’intimant de le rejoindre au palais présidentiel. Il était dans le quartier Koulouba de Ouagadougou, dans une maison de l’ex-Première dame Chantal Compaoré. Il a tout de suite enfourché sa mobylette et le voilà au palais. Arrivé devant la porte, il était encore avec sa moto quand une voix lui intimât d’embarquer dans un véhicule. Chose qu’il a faite.

Par la suite, poursuit-il, le cortège s’est dirigé au Conseil de l’entente. Sur ordre de son chef, il est allé ravitailler le véhicule en carburant. Il a rejoint les autres membres du cortège au domicile du général Diendéré. À la question de savoir le nombre de personnes qui ont interrompu le conseil des ministres, le caporal dit ne pas savoir car il était resté dehors. Dans le fil des événements, il a été chargé de la sécurité rapprochée du général Diendéré, sans savoir ce qui se passait réellement. La partie civile voulait savoir s’il savait qu’il y avait un coup d’État. Le caporal Da a répondu par la négative. Pour lui, il était chargé de la sécurité de son « chef » et n’avait pas le temps d’écouter la radio, encore moins regarder la télévision. Il n’a su qu’il y avait coup d’État que le 21 septembre 2015, jour de son arrestation.

Pour lui, c’est même une chance d’avoir assuré la sécurité du général Diendéré. Il reconnaît avoir reçu 500 000 F CFA du sergent-chef Roger Koussoubé. Cependant, il dit ne pas savoir pourquoi il lui a donné cette somme. À la question du parquet de savoir ce qu’il a fait de cet argent, il a répondu que cela n’engageait que lui.
Le caporal Sami Da est né en 1988 dans la province de la Bougouriba. Il est célibataire et père d’un enfant. Il n’a jamais été condamné. Il n’a pas non plus reçu de décoration.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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