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Eau minérale Lafi :A boire sans crainte !

Publié le jeudi 14 juillet 2005 à 09h47min

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Le marché burkinabè connaît aujourd’hui un foisonnement des eaux dites minérales aux dénominations diverses et variées : Yilémdé, Barajii, Vital, Mama, Jirmani, Saanida, Lafi etc. Sidwaya s’est intéressé à l’eau Lafi, la toute première eau minérale à être produite au Burkina Faso.

Dans quelles conditions Lafi est-elle produite ? Peut-on la boire sans crainte ? Pourquoi Lafi est-elle seulement vendue en bouteilles et pas en sachets ? Autant d’interrogations du consommateur auxquelles l’article essaie de répondre.

C’est en 1987 que les Brasseries du Burkina (BRAKINA, ex BRAVOLTA) basées à Bobo-Dioulasso ont commencé à mettre sur le marché national, l’eau Lafi (eau qui procure la santé en langue nationale mooré). Lafi est une eau minérale extraite d’une nappe souterraine située, selon les responsables de la BRAKINA, à 180 m dans la zone industrielle de Bobo-Dioulasso, capitale économique du pays. Grâce à un accord d’assistance signé en 1987 avec Vitel (structure productrice d’eau minérale en France), la BRAKINA a acquis son équipement de production de l’eau Lafi. « Notre eau a été certifiée par Vitel. Elle est dans les normes d’une eau minérale naturelle. Nous n’ajoutons aucun correctif à cette eau et tout notre équipement a été recommandé par Vitel », explique Séraphin Kadeoua, chef d’exploitation de la BRAKINA Bobo.

La zone du forage clôturée à l’aide de grilles d’environ 2,5 m de hauteur et dont la porte d’entrée est permanemment cadenassée est surveillée 24h/24 par des vigiles.

N’y a-t-il pas de risque d’infiltration des eaux polluées des usines environnantes ? « Non ! répond Séraphin Kadeoua. Tous les géologues vous diront qu’à 180 m de profondeur, il n’y a pas de risque d’infiltration et de pollution ».

Tirée des profondeurs souterraines, Lafi est d’abord stockée dans une cuve inoxydable pour y subir son premier contrôle. « Il s’agit de nous assurer que cette eau n’a pas été contaminée », indique le chef d’exploitation. L’eau, après ce contrôle, est acheminée dans une salle de traitement grâce à des conduits toujours inoxydables et tous externes. Dans cette salle, l’eau passe dans un réacteur pour être désinfectée à l’ozone. Les microbes qui peuvent avoir apparu sont tués par l’ozone. L’eau est ensuite passée à travers un filtre à sable importé. Le filtre à sable sert à rendre l’eau claire, transparente. Après cette étape, l’eau est traitée dans un filtre à charbon qui la débarrasse de toutes ses odeurs et de tous ses colorants. Elle devient alors inodore et incolore puis est stockée dans un second bac désinfecté.

Le contenu de ce bac de stockage est passé à travers des lampes ultraviolettes (UV) importées d’Europe. Tous les germes tués, l’eau est enfin envoyée dans un filtre purificateur mini-pores (1,20 microns). A toutes ces différentes étapes, s’effectuent des contrôles microbiologiques. « La philosophie de la BRAKINA, c’est la satisfaction totale du client.

C’est pourquoi, nous avons mis en place un système de contrôle de la qualité de nos produits dont l’eau Lafi, et nous prenons chaque fois les dispositions pour que la qualité soit effective », soutient Séraphin Kadeoua.

Lorsque l’eau aura subi tous les traitements et les différents contrôles, elle peut être mise en bouteille de 0,5 à 1,5 litre dans une salle hermétiquement close et dont l’accès est strictement interdite à toute personne étrangère. Ceux qui y travaillent, outre le lavage obligatoire des mains à l’aide du savon à eux recommandé, sont tenus de porter des gants et des blouses stérilisés comme dans une salle d’opération chirurgicale. Les bouteilles avant de prendre leurs formes normales sont chauffées à 180°C pour ensuite être gonflées dans un moule à l’aide de l’air stérile. Un système de ventilation à filtre permet d’acheminer les bouteilles dans une machine de rinçage et enfin vers la machine de remplissage. Ces bouteilles, une fois remplies et bouchées poursuivent leur trajectoire jusqu’à la zone d’embellissement ou d’étiquetage. Avant toute mise de ces bouteilles d’eau Lafi sur le marché, elles sont accompagnées d’une fiche de traçabilité qui indique entre autres la nature des produits, leurs références, leur zone d’expédition, de livraison, la référence du camion, celle du grossiste ou du détaillant. Aujourd’hui, la BRAKINA produit 48 000 bouteilles d’eau Lafi par jour et envisage accroître ce chiffre à 96 000, tout en misant sur la qualité des produits.

Peut-on boire Lafi sans crainte ?

Pour assurer cette qualité, au delà des contrôles effectués tout au long du circuit de production, des opérations de maintenance de l’équipement et de désinfection de la tuyauterie se mènent une fois par semaine.

Quant aux bacs de stockage, ils sont eux aussi stérilisés en recevant pendant 30 à 60 mn une fois tous les deux mois de l’ozone.

Chaque mois, la BRAKINA, à en croire Séraphin Kadéoua, envoie des échantillons d’eau Lafi en France pour être analysés par la société productrice des eaux minérales du Bassin de Vicky (Saint Yorre). Les résultats des analyses microbiologiques et physico-chimiques sont transmis à la BRAKINA. « Nous n’avons jamais été interpellés par notre société partenaire basée en France. Ce qui veut dire que notre eau respecte toujours les normes internationales », rassure le chef d’exploitation avec en main des documents d’analyse envoyés de Vichy.

Une autre structure, à savoir le Laboratoire national de santé publique (LNSP) dont le siège est à Ouagadougou procède également à des prélèvements mensuels de l’eau Lafi pour vérifier la présence ou non de bactéries tels les streptocoques fécaux et les coliformes.

Ainsi, le LNSP après avoir prélevé des échantillons le 26/04/005 parvint au terme de ses analyses effectuées le 27/04/2005 à la conclusion suivante : « l’eau analysée est conforme aux normes de potabilité en vigueur au Burkina Faso pour les paramètres mesurés et est exempte de germes indicateurs d’une contamination d’origine fécale. Par conséquent, elle est d’une qualité satisfaisante sur le plan sanitaire ». Notification de la directrice de la Toxicologie, du contrôle de l’environnement et de l’hygiène publique au LNSP, Dr. Salimata Traoré.

A Bobo-Dioulasso, le Centre Muraz qui dispose d’un laboratoire d’analyse des eaux de boisson a lui aussi soumis Lafi à l’analyse bactériologique le 27 janvier 2002. Cette analyse n’a détecté aucune présence bactériologique dans l’eau Lafi.

Face à la prolifération des aliments et boissons dans les rues de la ville de Bobo-Dioulasso, les autorités municipales de ladite ville ont commandité avec l’appui de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une étude en septembre 2003 dans le cadre du projet « Promotion de la qualité de l’alimentation de rue à Bobo-Dioulasso ». Que dit le rapport ?

« L’eau a fait une attention particulière au regard de son importance dans la vie quotidienne des populations urbaines. Les analyses ont porté sur 27 échantillons dont 19 proviennent d’entreprises industrielles, 3 échantillons du circuit de distribution de l’ONEA (Office national de l’eau et de l’Assainissement) et 5 autres sous formes d’eau glacée vendue par des opérateurs ambulants », note le rapport. « Plus du tiers des échantillons (12 au total), sont de qualité microbiologique inacceptable, selon les normes OMS et CEE. Les germes retrouvés sont des germes aérobies mésophiles, des entrechoques, et des staphylocoques dans certains cas ».

Cette étude ne met pas en cause nommément Lafi. Par ailleurs, la commission d’enquête parlementaire sur certains produits de grande consommation vient de publier son rapport et n’a pas non plus mis l’eau Lafi à l’index. Ce qui semble renforcer la conviction des responsables de la BRAKINA. « L’eau est une source de vie très importante. Elle est la première boisson si bien qu’il ne faut pas la banaliser. Nous souhaitons que le Parlement poursuive ce type d’initiative afin de dénoncer ceux qui veulent compromettre la vie des consommateurs », a relevé Séraphin Kadeoua.

Interrogé sur la qualité de Lafi, Brahima Traoré, président de la Ligue des consommateurs, section du Houet répond : « Je ne peux pas porter de griefs contre l’eau Lafi parce que n’ayant pas de preuves qui mettent en cause la qualité de cette eau. A ce jour, nous n’avons pas reçu de plaintes spécifiques sur l’eau Lafi ».

Contrairement à certaines structures de production d’eaux minérales, la BRAKINA ne commercialise pas l’eau Lafi en sachets mais toujours en bouteilles dont la validité est de deux ans. Par souci de sécurisation de cette eau minérale, Lafi n’est pas vendue en sachet. La bouteille d’eau Lafi a toujours un bouchon collé à une sorte de bague qui se casse lorsqu’on ouvre la bouteille. Commercialisée dans les 45 provinces du Burkina, l’eau Lafi coûte 500 F/ pour la bouteille de 1,5 litre et 200 F pour celle de 0, 5 litre. « Au regard de son coût de revient nous pouvons dire que nous ne faisons pas beaucoup de bénéfices », soutient Séraphin Kadeoua.

Et pour rassurer le consommateur de la qualité du produit, la BRAKINA ouvre ses portes tous les jeudis aux clients. « Nous n’avons rien à cacher aux clients ; c’est pourquoi nous organisons les visites guidées pour ceux qui en font la demande », conclut le chef d’exploitation.

Enok KINDO
Frédéric OUEDRAOGO


Eau « Lafi » : Les Bobolais...

Bejjani Khalil, alimentation COBODIM : Personnellement, je bois l’eau du robinet et jusqu’à présent je n’ai pas eu de problème avec cette eau. L’eau de Bobo-Dioulasso est très bonne et je la préfère aux autres, même minérales. A Bobo, que ce soit Lafi ou une autre eau minérale, ça ne marche pas trop. Les gens n’ont pas toujours les moyens de se l’offrir. Occasionnellement, ils en boivent, mais ils boivent plus l’eau du robinet comme moi d’ailleurs.

A. Diallo, revendeur à COBODIM : L’eau « Lafi » ne marche pas beaucoup. Je crois qu’il va falloir que les responsables de BRAKINA pensent à réduire le prix de vente et à inciter la population à en acheter. A titre de comparaison, un bidon d’huile CITEC de 5 litres donne droit à un T-shirt ou à un tablier. Ce sont des stratégies incitatives pour les clients, et comme ça, « Lafi » pourra espérer mieux vendre ses produits.

Honoré Sanou, consommateur : Je bois l’eau « Lafi » dès que je quitte Bobo. C’est sans publicité, la meilleure eau minérale vendue au Burkina Faso. Cela s’explique par le fait que c’est la première eau minérale du pays et qu’il a fallu à la BRAKINA beaucoup d’efforts pour sa mise en bouteilles. La BRAKINA est pionnière en la matière et avec l’eau gazeuse, elle est en train de diversifier des produits « Lafi ». Cependant, j’ai une suggestion à faire à la BRAKINA. Je souhaite que l’eau Lafi soit vendue dans des sachets d’un demi ou d’un quart de litre. Cela la rendra plus accessible à la grande majorité des Burkinabè. Sinon, comme je le disais plus haut, « Lafi » est de bonne qualité, une qualité qui fait d’ailleurs la fierté du Burkina dans la sous-région.

Adama Barro, directeur d’exploitation adjoint SN-CITEC : Je consomme beaucoup « Lafi » parce que c’est une eau agréable et digeste. En plus, j’ai confiance en sa qualité du fait que son producteur la BRAKINA a une grande expérience en la matière. Au niveau du service, il n’y a que l’eau Lafi que je consomme car elle est à la disposition des cadres. Je trouve que son prix est acceptable et elle est également pratique pour les voyages.


... et les Ouahigouyalais apprécient

Urbain Ouédraogo (chef d’agence BIB/Ouahigouya)

Je suis un consommateur de l’eau Lafi même si ce n’est pas de façon permanente, je consomme cette eau. Je trouve qu’elle est d’une bonne qualité, d’un très bon goût. Il y a un temps où je n’étais pas du tout content du conditionnement, c’est-à-dire que les bidons n’étaient pas de très bonne qualité et ça se cassait facilement et la conservation était difficile, mais Dieu merci ils ont amélioré les bidons. On peut consommer le contenu de tout un bidon d’eau Lafi jusqu’à la fin sans qu’il ne se casse. C’est une bonne eau mais elle est un peu chère, elle n’est pas à la portée de tout le monde. Si la société pouvait réduire les prix, tout le monde allait boire cette eau, parce que tout le monde a besoin d’une bonne eau, c’est bon pour la santé. Je ne souhaite pas que l’eau Lafi soit conditionnée en sachets, parce que ça sera des plastiques de trop. Je n’aime pas le plastique, ça envahit les quartiers, c’est sale et c’est pas bon.

Mamadou Chériff Coulibaly (Chef de programmes de la radio « Voix du paysan »)J’apprécie qualitativement cette eau minérale Lafi. La maison qui produit cette eau a travaillé à rendre plus correcte la visibilité et l’accessibilité de ce produit sur le marché. Je fais confiance à cette eau car elle a non seulement le brevet des Laboratoires les plus requis sur le continent africain et même en Europe. L’eau Lafi, c’est un label qui rassure.

Moïse Ouédraogo (SONABEL/Ouahigouya)

C’est une appréciation positive quand on sait tous les bienfaits liés à cette boisson. Elle est prisée par les Burkinabè parce que c’est une eau qui renferme tous les éléments minéraux indispensables pour l’organisme. Le prix de l’eau Lafi n’est pas à la portée du Burkinabè moyen qui peut se l’approprier, mais il faudrait plutôt voir son importance sur la vie du consommateur. Je voudrais suggérer qu’on vulgarise cette eau pour toutes les couches sociales.


Grossistes et consommateurs de Koudougou apprécient

Seydou Ouédraogo Seydou Ouédraogo, gérant des alimentations Bon Marché à Koudougou :

Par rapport à l’eau Lafi, notre satisfaction vient du fait que depuis que nous la vendons nous n’avons jamais rencontré aucun problème de qualité avec la clientèle. Entre temps, la SODIBO a même changé de conditionnement, et cela n’a nullement ébranlé la confiance des consommateurs. Ici à Koudougou, je peux dire que nos clients apprécient hautement la qualité de l’eau Lafi par rapport aux autres marques qu’on trouve sur le marché.

Personnellement, je trouve que leur satisfaction est justifiée car l’eau Lafi est incomparable avec un goût très différent qui donne envie de boire. En tant que grossiste, je lance un appel aux consommateurs à faire plus confiance à l’eau « Lafi » qui est pratiquement la première eau minérale au Burkina sur tous les plans.

Une expatriée voulant garder l’anonymat

Depuis l’année 2000, je consomme deux bidons d’eau Lafi par jour. C’est une très bonne eau à laquelle on n’a pas ajouté de l’eau de Javel et c’est tout à fait naturel de consommer cette eau minérale. L’eau « Lafi » est la meilleure des eaux vendues au Burkina.

Elie Kalkoumdo, consommateur

Je ne saurais dire exactement depuis quand je consomme l’eau Lafi. Toujours est-il que cela fait très longtemps que je suis attaché à cette eau. Pourquoi Lafi ? Tout simplement parce que je pense que sur le marché c’est elle qui a la meilleure qualité. Comparer à tout ce qu’il y a comme eau, je dirais que sur le marché c’est l’unique en son genre. Cependant, je pense que s’il y a un deuxième choix ce sera « Jirma ».

Sinon que ce soit les eaux minérales étrangères ou nationales, ce sont des boissons qui ne présentent pas un goût agréable. Il y en a même dans des sachets qui pourrissent parce que le conditionnement n’est pas du tout ça. Par contre, même ouverte on peut toujours conserver l’eau Lafi pendant des jours.

Sidwaya

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