La lutte contre le Sida se renforce davantage. Le Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST) intensifie les programmes pour l’éradication de la pandémie d’ici à 2030. À cet effet, le SP/CNLS-IST a lancé, le 9 juin 2018, le projet pilote de prévention combinée du VIH/Sida dans le milieu des travailleuses du sexe.

D’un coût de 13 millions de F CFA, le projet a pour localité cible Ouagadougou. Pour l’ambassadeur spécial de l’Onusida, Marc Angel, tout le monde doit être pris en compte dans la lutte contre le Sida. Le Burkina Faso est sur le bon chemin. Car des efforts sont faits pour freiner la pandémie, a rappelé le directeur régional de l’Onusida, Patrick Brenny.

Le projet de prévention combinée du VIH/Sida dans le milieu des travailleuses du sexe, a expliqué le secrétaire permanent du CNLS-IST, Didier Bakouan, vise à combiner plusieurs types de prévention (les traitements, l’incitation au port du préservatif, les bons comportements) pour réussir à éviter des nouvelles infections à VIH au sein des populations clés. Le projet, qui va durer trois mois, est mis en œuvre en collaboration divers partenaires dont le Programme d’appui au monde associatif et communautaire (PAMAC).

« Nous avons choisi un centre où l’on peut suivre davantage les personnes. À Ouagadougou, nous avons une masse critique de personnes, on a également une structure qualifiée pour mener à bien ce projet afin de l’étendre à d’autres régions », a affirmé M. Bakouan. À l’entendre, l’objectif est de mettre fin au Sida d’ici à 2030 et d’atteindre en 2020, les 3-90 (90% de la population doit connaître son statut sérologique, 90% des séropositifs soient sous traitement, 90% des personnes infectées ne puissent plus transmettre le virus).

L’infection à VIH est en baisse au pays des Hommes intègres. Le taux est passé de 7,17% en 1997 à 0,8% en fin 2016. « Même au sein des populations clés, on a une tendance importante à la baisse. Les gens commencent à adopter des comportements qui nous permette d’être sûrs que si nous insistons davantage dans la sensibilisation, nous aurons la chance d’atteindre nos objectifs », a confirmé Dr Bakouan.

Selon M. Brenny, le Burkina est l’un des pays de la région ouest-africaine qui est en phase d’élimination de la transmission de la mère-enfant du VIH-Sida. « Moins de deux enfants sur trois naissent sans le VIH », a-t-il confié. Malheureusement, a-t-il dit, « dans cette sous-région, les adolescents de 15 à 24 ans sont souvent les plus infectés et meurent par manque de prise en charge. Nous voulons une génération qui naisse et grandisse sans Sida afin de participer au développement de la nation burkinabè ».

Boukary OUEDRAOGO
Collaborateur