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Production d’eau préemballée : levée de suspension pour l’entreprise « Eau bénite »

Publié le dimanche 17 juin 2018 à 22h30min

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Production d’eau préemballée : levée de suspension pour l’entreprise « Eau bénite »

Face à la prolifération des producteurs d’eau, le gouvernement a pris un arrêté interministériel relatif à l’implantation et à l’exploitation d’unités de production d’eau préemballée. À cet effet, la police de l’eau des Hauts-Bassins a effectué des sorties de contrôles médiatisées, de décembre 2017 à mai 2018. Ces sorties ont permis de sanctionner 23 unités de production pour exercice illégal, dont les noms ont été publiés le jeudi 31 mai 2018, dans un article de Lefaso.net.

Sur cette liste figurait la marque « Eau bénite ». En effet, le producteur de cette eau, M. Sawadogo, qui détient son document depuis janvier 2018, n’avait pas pu présenter le précieux sésame à la police de l’eau, pour ne plus figurer sur la « liste noire ». Soucieux de son image, M. Sawadogo a voulu éclairer l’opinion publique et rassurer particulièrement les consommateurs que la marque « Eau bénite » n’a jamais eu de problème en termes de qualité. Documents à l’appui, il a annoncé la levée de la suspension qui lui avait été infligée par la police de l’eau, le 5 juin 2018.

« La police de l’eau a fait une sortie en décembre 2017 et à l’époque, je n’avais pas le protocole, mais le Laboratoire national de santé publique (LNSP) analysait chaque mois mon eau à hauteur 30 000 F CFA », explique-t-il, avant de poursuivre que les agents de la police de l’eau lui ont fait savoir que l’analyse mensuelle n’est pas suffisante et qu’il faut le protocole.

« Le protocole est un accord entre le producteur et un laboratoire accrédité comme le LNSP, chargé de faire un prélèvement chaque mois directement sur le forage pour analyse. C’est le document minimum que doit posséder tout producteur d’eau avant production et commercialisation et qui coûte 750 000 F CFA », note M. Sawadogo. Il précise qu’il a, dès lors, entamé les démarches et obtenu le protocole, le 19 janvier 2018. « Comme j’avais deux documents, le protocole et celui de l’Environnement, j’ai continué ma production d’eau mais sans passer auparavant informer la police de l’eau de l’acquisition de ces documents. Je pensais qu’ils allaient repasser pour vérifier si j’ai pu obtenir mes documents », se défend-il.

Il ajoute avoir été désagréablement surpris et très peiné de voir dans un article de Lefaso.net, publié le jeudi 31 mai 2018, qu’il y avait le nom de « Eau bénite » parmi les producteurs d’eau sanctionnés. « Alors, j’ai approché le responsable de la police de l’eau, Florentin Garba, pour évoquer mon mécontentement et mon incompréhension du fait que mon unité de production figure sur la liste de ceux interdits de production, alors que je possédais à présent les documents. Il m’a expliqué que c’était à moi de me rendre dans leur service pour présenter les documents pour qu’ils aient l’information afin d’enlever le nom de mon unité sur la liste. Il m’a ainsi remis un document officiel de levée de suspension datée du 5 juin 2018 », relate le producteur d’eau préemballée.

« Mon unité possède des équipements de haute gamme pour filtrer minutieusement l’eau que je produis. Il s’agit du filtreur de forage et du filtreur à eau. Mon filtreur à eau comprend cinq tubes qui filtrent les gros grains de sable, le sable fin et qui élimine tous les microbes. Le LNSP m’a également félicité parce que ‘‘Eau bénite’’ contient beaucoup de calcium et qu’il est recommandé pour les bébés et femmes enceintes. Quant au taux de sulfate, c’est zéro, tandis que chez la plupart des producteurs, c’est 0,1, 0,7… mais dans ‘‘Eau bénite’’, il n’y en a pas. J’essaie au maximum de préserver la santé de la population », rassure M. Sawadogo.

Il invite par ailleurs les autres producteurs d’eau à se mettre à jour concernant les documents et appelle le gouvernement à approcher les premiers concernés quel que soit le secteur d’activité, avant d’établir une loi. « Le gouvernement se doit d’analyser les contextes avant d’imposer les lois. Les conditions de construction d’usines qu’ils demandent sont très exigeantes », regrette-t-il. Une occasion également pour lui de solliciter auprès du gouvernement la facilitation des démarches administratives, en accélérant la remise des documents.

« Lorsque j’ai déposé ma demande pour le document de l’environnement, le 14 février 2015, c’est le 13 juin 2017 que je l’ai reçu. Les démarches m’ont couté une véritable fortune. Si le document coûte 50 000 F CFA, ce que tu vas dépenser dans les appels et les déplacements, ça va atteindre 200 000 F CFA et tu vas peut-être mettre un an avant de l’obtenir. Dans de telles situations, comment obtenir un document ? Si c’est possible d’avoir les documents en un mois, ce serait bien. Mais s’il faut attendre trois mois pendant que ton document est bloqué et ce sont ces mêmes personnes qui demandent encore les documents, c’est compliqué », regrette M. Sawadogo.

Le producteur de « Eau bénite » regrette la léthargie de l’association qui regroupe les producteurs d’eau préemballée. Les premiers responsables ne mèneraient pas d’activités d’informations à l’endroit des membres.

Haoua Touré
Lefaso.net

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