La fiscalité et la réglementation du bois-énergie au Sahel". C’est sous ce thème que le CILSS, à travers son programme de promotion des énergies domestiques et alternatives (PREDAS), réunit une trentaine de participants, issus des neuf (9) pays membres de l’institution et des partenaires techniques. Pendant trois (3) toujours, ils devront mettre en évidence et discuter entre les différents Etats du CILSS et leurs administrations forestières, les similitudes et les différences entre leurs réglementations et fiscalités forestières.

L’atelier de Ouagadougou entend,, par ailleurs, faire partager entre les administrations forestières des Etats membres du CILSS la conscience des évolutions à moyen et long terme de leurs réglementations et fiscalités forestières et de leur positionnement sur une trajectoire prospective. Enfin, la rencontre vise à préparer les Etats membres du CILSS et leurs administrations à relever les défis de la gestion durable locale des ressources forestières dans le cadre de la décentralisation. Pour le secrétaire exécutif du CILSS, Musa Mbenga, "la fiscalité et la réglementation sont des outils efficaces de gestion durable des ressources forestières pour la production du bois-énergie".

En effet, a-t-il souligné, "une fiscalité et une réglementation adaptées peuvent orienter et contrôler l’exploitation des forêts, tout en assurant une équitable répartition des revenus...". Ce, d’autant plus que ces outils permettront d’instituer un niveau adéquat de taxes sur l’activité d’exploitation et de vente de bois-énergie et en assurer le recouvrement. L’une des difficultés majeures concernant la biomasse est "l’absence d’informations fraîches générales dans l’espace CILSS", a indiqué le coordonnateur du PREDAS, Mahamane Lawali.

Pour M. Lawali, la rencontre de la capitale burkinabè entend "proposer des pistes devant permettre à chaque pays membre du CILSS d’orienter ses réflexions en matière de fiscalité et de réglementation sur les énergies domestiques. Nous déguisons la réflexion afin de proposer aux gouvernements une réforme utile et acceptable", a-t-il poursuivi.

90 % des Burkinabè utilisent le bois

Pour le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie (MECV), Bertrand Zida, "environ 90 % de la population burkinabè utilise le bois comme source d’énergie. Le bois coûte plus cher aujourd’hui que l’alimentation". Tout en affirmant que l’exploitation requiert plusieurs taxes, M. Zida a indiqué que "les fiscalités et réglementations sur la filière bois-énergie sont en effet devenues anachroniques dans bon nombre des pays sahéliens, eu égard aux approches de développement...".

Avec la décentralisation en cours dans les Etats membres du CILSS, une réforme s’impose, si l’on veut éviter les conflits dans la filière énergies domestiques, a insisté M. Zida. Ce qui d’après lui, permettra de décentraliser la gestion des taxes avec la mise en place des communes en ce qui concerne le cas burkinabè. "Il est important que la décentralisation fiscale et réglementaire sur le bois-énergie soit une réalité avant celle institutionnelle dans notre pays", a expliqué le secrétaire général du MECV, M. Zida.

Voilà pourquoi, s’est-il convaincu, "l’atelier régional sur la fiscalité et la réglementation du bois-énergie permettra de faire un pas en avant dans ce contexte pour ne pas être surpris par la décentralisation". Ce sera la contribution du CILSS au processus de décentralisation à travers la mise en place de mécanisme permettant une gestion rationnelle des ressources naturelles.

S. NADOUN COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
Sidwaya