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Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

Publié le jeudi 7 juin 2018 à 00h04min

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Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

Les agents de la Direction générale de la police municipale de Ouagadougou observent, depuis le mardi 5 juin 2018, dans leur caserne située au quartier Patte-d’oie, un mouvement d’humeur. Ils exigent le rehaussement du niveau de recrutement et le « départ non-négociable » de leur directeur général qui, selon eux, constitue le blocus à leur processus de négociation avec la mairie centrale.

Dans la cour de la Direction générale de la police municipale, les jours passent et se ressemblent. En effet, le mardi 5 juin, le Directeur général (DG), Sylvestre N’Do, et ses gradés n’ont pas pu accéder à leurs bureaux, suite au mouvement d’humeur que les agents ont observé. L’ambiance était la même à notre arrivée dans la matinée du mercredi 6 juin 2018. Des groupuscules d’agents assis et debout de l’entrée jusque dans la cour.
Arrivé, nous avons décliné notre identité au premier agent que nous avons rencontré. Ce dernier nous a conduit à un autre qui, aussitôt, nous a fait savoir que les policiers ne comptaient pas parler à la presse aujourd’hui. « Revenez peut-être demain », nous a-t-il dit, tout en rebroussant chemin.

Après une attente d’environ 30 minutes à la cafétéria du service, nous avons décidé de rentrer. À la sortie, nous avons pu accoster Pierre Zouri, un des agents, qui a décidé de nous parler. Il a commencé par nous faire un bref compte-rendu de la crise. « Hier à 16h, lorsque le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Béouindé, nous a reçus, il a commencé d’abord par des intimidations et des menaces. Il nous a fait comprendre que ce n’est pas nous qui avons nommé le DG, donc nous ne sommes pas en mesure de lui dire de partir. Lui, il nomme qui il veut ! », nous a-t-il confié.
Poursuivant, il a indiqué que le maire leur a fait comprendre que la lutte qu’ils mènent est illégale. « À cela, nous lui avons dit clairement (…) que nous ne sommes pas en grève. On a manifesté dans notre caserne, on n’est pas sur la voie publique », a-t-il ajouté.

Négociation toujours en cours ?

À la question de savoir l’état actuel des négociations, Pierre Zouri a répondu automatiquement que « ce sont eux qui suspendent les négociations ». « En ce qui concerne la plateforme revendicative, le maire de la ville nous dit qu’il a mis en place un comité dont il fait partie, afin de résoudre le problème de la police municipale », nous explique t-il. Mais pourquoi les choses ont dégénéré ? « Nous avons fait plusieurs rencontres mais il n’y avait pas de progrès dans le processus. Nous avons appris que c’est notre DG qui partait bloquer l’affaire. C’est ainsi que nous lui avons adressé une note pour lui rappeler que son discours de prise de fonction est différent de ce qu’il nous fait actuellement. S’il reconnaît réellement que c’est lui le blocus de notre négociation, c’est mieux qu’il rende le tablier et que quelqu’un d’autre vienne prendre le travail », a-t-il expliqué.

Les agents ont fait l’ampliation de la note adressée au DG de la Police municipale au maire de la ville de Ouagadougou. « Le maire a pris la copie de la note et nous a dit que nous avons manqué de respect à notre DG, donc tout ce qui avait été entrepris comme plaidoyer est annulé », précise M. Zouri, qui ajoute que le maire Armand Béouindé a demandé aux policiers d’écrire « une lettre de demande de pardon pour qu’il mette en place un autre comité de gestion de crise ». C’est une requête amère pour les agents. « Nous n’allons jamais faire cela, car on n’a offensé personne. Le DG lui-même nous a dit, lors du rassemblement de lundi dernier, que nous ne lui avons pas manqué de respect », a-t-il contesté.

La division

« Le DG en est à l’origine de la division. Et cela, nous l’avons dit devant le maire et ses différents directeurs », a-t-il ajouté.
« Il a fait proclamer un faux concours l’année dernière, qui a causé la division de la police municipale ». En effet, selon Pierre Zouri, l’actuel DG était le directeur de la coordination, et à ce titre, il n’était pas habilité à organiser un concours. « Mais comme il a vu que c’était du faux, il a trouvé le ministre afin qu’il signe la date du déroulement du concours. Lorsque nous l’avons rencontré dans son bureau, il a avoué son tort et il a demandé pardon », a-t-il relaté.
« Maintenant qu’il a divisé la cour, qu’est-ce qu’il faut faire ? On n’a plus besoin de lui », déclare Pierre Zouri.

Les revendications

À en croire M. Zouri, les deux points primordiaux de la lutte sont le rehaussement du niveau de recrutement des policiers municipaux et le départ de leur DG. « Le départ du DG est non-négociable ! », martèle-t-il.
Pourquoi vouloir rehausser le niveau de recrutement ? « Vous savez, Ouagadougou n’est pas une petite ville. On a affaire à toutes sortes de personnes : des ambassadeurs, des ministres, des députés, des journalistes, etc. Supposons que je n’aie pas un bon niveau, que je n’arrive pas à bien m’exprimer face aux journalistes et je suis censé leur donner de l’information. Quelle image ils auront de moi ? », justifie-t-il.

« Autre aspect, ils ont dit que nous sommes des corps paramilitaires. Nous voulons être traités comme les autres corps paramilitaires dont le niveau de recrutement est le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et non le Certificat d’études primaires (CEP) », a-t-il enrichi.
Après cette conversation, nous lui avons demandé le contact du directeur général afin de recueillir sa version des faits, mais peine perdue. M. Zouri nous fait savoir qu’il ne l’a pas. « Si vous étiez venu un peu plus tôt, vous alliez le trouver », nous dit-il avec regret.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 juin 2018 à 20:28, par Nobga En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Des élèves qui frappent et insultent leurs enseignants ne peuvent que se comporter ainsi dans la vie professionnelle. Plus aucune déontologie, plus de respect pour la hiérarchie, surtout pour un corps paramilitaire ! Ils sont entrain de compromette leur avancement, leur promotion, car ils doivent savoir que quand on a sa main dans la bouche d’un chien, on doit le flatter afin de pouvoir retirer sans dommage. Vous exigez le départ d’un supérieur qui peut décider de votre avenir, c’est de l’inconscience. Attention les enfants, un peuple de moutons engendre des dirigeants loups.

  • Le 6 juin 2018 à 21:00, par YIRMOAGA En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Dommage, Mr le DG Sylvestre N’DO est victime de l’arrogance de Mr le Maire de Ouagadougou. C’est lui qui l’a nommé et il est obligé de suivre les injonctions du Maire ?
    Voyez, c’est le dossier de recrutements de 10 inspecteurs de la Police Municipale qui a fait partir l’ancien Directeur ? Il fallait une proportion de professionnels et des inspecteurs du concours direct ? L’ancien directeurs a voulu raisonner Mr le Maire et cela l’a coulé ? A qui le tour si N’DO doit partir ? Le problème n’est pas un autre DG mais..........?

  • Le 6 juin 2018 à 22:13, par zine’fils En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Revoyez votre plateforme révendendicative ches agentsde sécurité municipaux certains de nos parents n’ont pas le niveau de certains d’entre nous mais parlent mieux le français .appelons seulement les choses à leur noms(gomboïsme) courage !!!

  • Le 7 juin 2018 à 07:26, par un gondwanais En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Zine fils, c’est là la raison fondamentale des manifestations ; si le recrutement se fait sur la base du BEPC, naturellement le traitement salariale en découle !

  • Le 7 juin 2018 à 08:03, par Wadal En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Vous savez, il n’y a pas de fumée sans feu. Reconnaissons nous burkinabè que dans ce pays, les choses vont de mal en pire. RMCK s’il a encore un peu d’humilité doit rendre sa démission car il a échoué lamentablement sur tous les plans. Sincèrement, est-ce qu’il se dit président comme cela ? Vraiment, j’ai honte à sa place. Il ne suffit pas de gagner les élections mais de pouvoir diriger convenablement un pays. Qu’est-ce que nous cherchons dans cette galère ? Il est temps et encore temps de nous ressaisir car l’heure est extrêmement grave et si on n’y prend pas garde tout le monde sortira perdant.

  • Le 7 juin 2018 à 08:42, par HUG En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Ah mon pays. AH pouvoir du MPP voyez vous je partage l’avis de ceux qui disent qui le MPP s’était préparé à conquérir le pouvoir mais ne s’était préparé à le gérer. Sinon pourquoi tant de désordre. Est ce qu’il revient à l’employé de dicter à l’employeur de ce qu’il doit faire. Non et non. Est ce qu’il revient aux policiers municipaux de dire à l’employeur nous on veut qu’on nous recrute maintenant avec le niveau BEPC en oubliant que si on avait demandé au départ le BEPC beaucoup n’allait pas être aujourd’hui des policiers municipaux. Mais on est policier municipal avec le niveau CEPE si on nous reclasse avec le BEPC on aura beaucoup d’argent tout en oubliant qu’on ferme la porte définitivement à ceux qui ont le CEPE. Hé, il faut quitter dans ça songe à ton frère. Non hélas lorsqu’on pose à acte il faut s’attendre aux conséquences. Pouvoir du MPP et acolytes vous avez cédé aux policiers nationaux, aux agents de santé sur la même question (police= niveau Bac, infirmiers diplômé d’état, sage femme= BAC) donc acceptez aussi la revendication des policiers municipaux. Je me pose une question : ou se trouve la discipline dans ces corps ? Je suis inquiet car la raison d’être de la police, l’armée et tous les corps paramilitaires c’est la discipline. Mais héla,certains empêchent leur responsable d’accéder à son bureau.

  • Le 7 juin 2018 à 09:07, par Le Faucon En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    1. "La discipline faisant la force principale des armées, il importe que tout supérieur hiérarchique obtienne de ses subordonnés xxx"
    2. ’De par le Président du Faso, vous reconnaitrez désormais comme chef xxx et vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commande pour le bien des armées du Faso"
    Depuis quand homme de tenue va dire à son chef de démissionner !!! Si vous refusez les règles élémentaires de la vie militaire, rentrez chez vous !

  • Le 7 juin 2018 à 12:32, par Apolinaire YELYAORE En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Je me dis que c’est le fait que l’Assemblée vient de voter une loi pour la police nationale que la police municipale exige aussi une revalorisation de leur statut. Le gouvernant devrait avoir la même approche dans la gestion de tous les corps paramilitaires afin d’éviter ces genres de crises.

  • Le 7 juin 2018 à 14:13, par Bamos En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Mais frère que vous voulez vous il y a des Dg qui mérite d être chassé et même poursuivi parcequ ils ont trahi.Quand on vous nomme pour défendre les intérêts du pays et vous c est vos intérêts que vous défendez.Ca ne va pas .Si vous conduisez une mission publique et dans la mission vois trouverez que les intérêts du pays sont bafoulles vous rompez le contrat.. chercher à comprendre pourquoi les éléments ne veulent plus leur Dg c est sa façon de manager.il y a des Dg qui sèment la division la délation la corruption le clientélisme tout ce qui est mauvais pour le fonctionnement d un service.et comme il fait le affaire de en haut de en haut il est là le service de meurt et on s enfout.. Cherchons à comprendre être Dg c est savoir managé..Il à y un qui dirige un service civil je ’e sais c est quoi on attend pour enlèver ce dernier nommé à la faveurs de la transition le service qu il dirige est cadavre le projet qui est en exécution est sans queue ni tête .tout est confus c est la corruption la délation le clientélisme le pillage tout ce qui est mauvais mais il est là sans vision ni compétences mais il est là calle comme un dondon .Quand tu dois défendre les intérêts d une nation il y a des moments pour dire ’non je romp le contrat pour le bien les intérêts du pays si on a coupé nos relations avec Taiwan et aller en Chine populaire c est des choix responsables pour le pays les Dg aussi c est ainsi merci .Ce Dg dont je parle to
    Où tard va rendre des comptes il a tout mélange dans le service donc souvent il faut chassr et l autorité va entériner merci ne maisons pas pourrir avant d agir

  • Le 7 juin 2018 à 20:54, par Nobga En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    C’est dommage mon cher Bamos que tu raisonnes comme un va-nu-pieds. Tu n’es pas n’importe où mais en service dans un corps paramilitaire. On n’y entre pas n’importe comment, on ne s’y comporte pas n’importe comment. Il y a une discipline à suivre et cela ne devrait souffrir d’aucune ambiguïté. Alors ressaisissez-vous pendant qu’il est temps sinon votre avenir est en pointillés.

  • Le 8 juin 2018 à 09:13, par Timbila En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Vous voyez. Je comprends pas les burkinabés. Tu rentres avec le niveau CEP parce que tout simplement le BEPC, parce que ton BEPC tu n’arrivais pas à le valoriser ou dans l’autre cas tu as échoué lamentablement aux premiers tours au minimum 4 fois. Maintenant que je suis dans la boite, je commence à lutter pour qu’on rehausse le niveau de recrutement sur la base duquel j’ai pu accéder à ce boulot. Aidez-moi à comprendre.

  • Le 8 juin 2018 à 09:36, par Timbila En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    On se comporte de façon irresponsable quand on a un travail qui nous permet de subvenir à nos besoins et à ceux de la famille. On fait le gros dos dans quartier et on parle à haute voix partout. On vous renvoie, vous allez rasez les murs pour rentrer chez vous. Vous avez raison le Prési, ne veut pas de problème et c’est cela le problème. Sinon, demandez à ceux qui vos devanciers qui commis des gaffes. Ils vous diront. Sans rancunes. Ne me traitez pas de jaloux.

  • Le 9 juin 2018 à 23:07, par ABDOULAYE ZONGO En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    il fo ke les policier municipaux arrete se kil dise o niveau du recrutement CEP est reconu ici o faso

  • Le 12 juin 2018 à 08:52, par Le Puritain En réponse à : Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur général

    Il n’est pas rare de rencontrer maintenant dans les revendications de travailleurs le départ d’un responsable nommé à une fonction. Cela est devenu comme un effet de mode alors que la réalité est qu’on n’a pas eu besoin de leur avis pour la nomination de l’intéressé à un poste aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public. La nomination relève du pouvoir discrétionnaire conféré à une autorité supérieure habilitée à le faire. De ce fait, il s’agit d’une remise en cause de ce pouvoir conféré qui est inacceptable. Une telle revendication n’a pas un caractère professionnel, donc inacceptable parce qu’un travailleur n’a pas compétence pour demander le départ d’un supérieur hiérarchique, au risque de créer un précédent dangereux pour la gestion des structures. Dans le domaine des relations de travail, le travailleur doit fournir la prestation attendue de lui et le responsable assumer les responsabilités qui sont les siennes. Et si réclamation il doit y en avoir, cela doit être en lien avec les aspects propres à l’accomplissement des tâches de chaque partie.

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