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Diaspora : Le vote des Burkinabè de l’étranger sera effectif en 2020, foi du ministre Paul Robert Tiendrebeogo

Publié le mercredi 6 juin 2018 à 19h20min

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Diaspora : Le vote des Burkinabè de l’étranger sera effectif en 2020, foi du ministre Paul Robert Tiendrebeogo

En visite officielle de prise de contact avec la communauté burkinabè vivant en Côte d’Ivoire, le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrebeogo, a effectué une tournée dans les villes de Soubré, Bouaké et Abidjan, du 30 mai au 5 juin 2018. Sur la question récurrente de la participation des Burkinabè de l’extérieur à l’élection présidentielle de 2020, le ministre confirme que le vote de la diaspora sera effectif.

L’objectif de la tournée du ministre Paul Robert Tiendrebeogoest de délivrer le message du président du Faso à la communauté burkinabè, et profiter donner des informations relatives à la situation politique, économique et sécuritaire du Burkina Faso. Le ministre a saisi cette sortie sur le terrainpours’imprégner des conditions de vie et de travail des Burkinabè dans leurs localités de résidence et recueillir leurs préoccupations majeures.

De gauche à droite, les Ministres Ally COULIBALY et Paul Robert TIENDREBEOGO en charge des diasporas de la Côte d’Ivoire et du Burkina

Avant l’entame de sa tournée, le ministre Paul Robert Tiendrebeogo, accompagné de l’ambassadeur Mahamadou Zongo et du consul adjoint gérant intérimaire du Consulat général d’Abidjan, Idrissa Nénin Soulama, a eu une séance de travail avec son homologue Ally Coulibaly, en charge de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, le 31 mai 2018. Au cours de l’entretien, il a été question de la coopération ivoiro-burkinabè etd’échanges dans les domaines de l’intégration sous-régionale et régionale.

Après cette audience, le ministre et sa délégation (l’ambassadeur du Burkina, le SP/CSBE, les représentants des ministères en charge des Affaires étrangères, de l’Administration territoriale ; de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina) sont allés successivement à Soubré et Bouaké, et ils ont terminé par Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Dans ces trois juridictions consulaires burkinabè en Côte d’Ivoire, les préoccupations soumises au ministre sont quasiment similaires.

Synthèse des préoccupations et éléments de réponses

De Soubré à Bouaké en passant par Abidjan, la mobilisation était forte

Dans l’ensemble, les préoccupations des Burkinabè ont pour noms : le vote de la diaspora en 2020 à la présidentielle ; la reconnaissance de l’Etat burkinabè aux fils et filles méritants ; un fonds pour le financement des activités rémunératrices ;l’assistance aux personnes déguerpies des forêts classées ; la non-scolarisation des enfants ; le coût élevé de la carte consulaire (7 000 F CFA) ; la mauvaise qualité de la carte consulaire ; la question du certificat de résidence ; les tracasseries dans les corridors ivoiriens et burkinabè ; la lenteur dans le retrait des diplômes du BEPC et du BAC ;le statut des délégués consulaires ; le renouvellement du mandat des délégués du Conseil supérieur des Burkinabè de l’extérieur (CSBE) ; l’antagonisme entre associations et chefferies ; le difficile accouchement du club des hommes d’affaires ;les audiences foraines en vue de doter les personnes dépourvues de documents d’état-civil ; la non reconnaissance de la carte consulaire par les établissements financiers et bancaires au Burkina ; la désorganisation de la communauté, etc.

Avant de répondre à ces préoccupations, Paul Robert Tiendrebeogo a indiqué que c’est sur instruction du président du Faso qu’il effectue la présente mission. Aussi, il a tenu, d’abord,à transmettreà la diaspora lessalutations et félicitations de Roch Marc Christian Kaboré, du Premier ministre, du gouvernement et du peuple burkinabè.

Des représentants de la communauté burkinabè de la juridiction consulaire d’Abidjan

Ensuite, il a présenté l’état des lieux du Burkina. Un état des lieux marqué par la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), signe du retour à la croissance économique ; le dialogue républicain et régulier entre le chef de l’Etat et la classe politique (majorité et opposition) sur les grands sujets (l’adoption d’une nouvelle Constitution, le vote de la diaspora en 2020), et les grèves qui plombent les actions du gouvernement.

Enfin, il a décrit la situation nationale sécuritaire marquée par des attaques terroristes. Le gouvernement fait des efforts pour venir à bout de cette guerre asymétrique en renforçant les renseignements.La situation nationale est également marquée par la mauvaise pluviométrie de l’année écoulée, ce qui a engendré une pénurie alimentaire dans 22 provinces. Pour juguler cette crise alimentaire, le gouvernement a mobilisé 68 milliards de F CFA pour ravitailler les provinces déficitaires en vivres, a indiqué le ministre.

Les représentants de la communauté de la juridiction de Bouaké

Paul Robert Tiendrebeogoa exprimé l’attachement du président du Faso à la diaspora en lui accordant un ministère plein. Un ministère dontil a la chargeaveccomme feuille de route,la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de promotion de l’intégration africaine et la valorisation et l’implication des Burkinabè dans les actions de développement.A cet effet, le ministre Tiendrebeogo a annoncé la tenue, en début du mois de juillet 2018, d’un Forum national de la diaspora burkinabè à Ouagadougou. Au cours du forum, tous les sujets touchant la vie de la communauté burkinabè vivant à l’extérieur seront abordés.
Se prononçant sur la multitude des préoccupations soulevées lors des différentes rencontres d’échanges à Soubré, à Bouaké et à Abidjan,le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur a donné des réponses satisfaisantes dans l’ensemble.

Des représentants de la communauté burkinabè de la juridiction consulaire d’Abidjan

Assisté de l’ambassadeur Mahamadou Zongo, du consul général du Burkina à Bouaké, Maxime Yabré ; du consul adjoint gérant intérimaire du Consulat général du Burkina à Abidjan, Idrissa Nénin Soulama ; du consul honoraire du Burkina à Soubré, Jean de Dieu Zoundi ; et des deux responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (Mamadou Ouattara, membre de la délégation du ministre) et Ibrahima Lompo, représentant de la Chambre de commerce à Abidjan, Paul Robert Tiendrebeogo a rappelé partout que le vote des Burkinabè de l’extérieur est une promesse de campagne du président du Faso. Mieux, SEM Roch Marc Christian Kaboré a réitéré cet engagement lors de son discours d’investiture. C’est pourquoi le ministre affirme que le vote à la présidentielle de la diaspora sera effectif en 2020. La relecture du code électoral déterminera le type de document devant servir au vote.

Pour ce qui est du coût élevé de la carte consulaire, l’ambassadeur du Burkina a indiqué que cela ne relève pas de sa compétence, car c’est un décret interministériel qui l’a fixé. Par contre, il a réaffirmé le caractère biométrique de la carte consulaire, et promis que des actions sont en cours pour améliorer sa qualité.
Au sujet des tracasseries relatives au certificat de résidence, l’ambassade a déjà saisi les autorités ivoiriennes.

En ce qui concerne la reconnaissance des cartes consulaires par les établissements financiers au Burkina, le ministre indique que les ministères des Affaires étrangères et de l’Administration territoire ont été saisis, et le dossier est en cours de traitement.
Quant aux conflits entre associations, délégués et chefferies, l’ambassadeur a annoncé la mise en place d’un Cadre de concertation consulaire (CDC) qui sera la réponse adéquate. Le CDC définira le rôle et la place de chaque entité et sa nature de collaboration avec les consulats. Mieux, cette nouvelle structure permettra de poser les jalons de l’organisation de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire.

Hommes et femmes sont venus écouter le message du Ministre Paul Robert TIENDREBEOGO

Paul Robert Tiendrebeogodit avoir noté la requête de ses compatriotes en ce qui concerne la création d’un fonds d’aides aux femmes, aux associations et aux personnes démunies. Une requête qui sera soumise au gouvernement burkinabè. Néanmoins, il est revenu sur l’exemple d’une communauté africaine à New-York dont l’unité et la solidarité lui ont permis de se doter d’infrastructures de garderie d’enfants et de salles de réunion en location. Ces infrastructures, foi du ministre, sont des sources de revenus etconstituent un fonds d’entraide pour cette communauté. Il a donc invité les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire à s’inspirer de ces modèles d’organisation. Ce sont ces genres d’initiatives qui permettent l’autonomisation d’une communauté.

Pour le difficile accouchement du club des hommes d’affaires, l’ambassade et les consulats, pour avoir été associés au projet comme structures d’appui-conseils, se sont retirés du processus, et carte blanche a été donnée aux initiateurs et à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina de poursuivre la concrétisation du projet.
La question des décorations a été prise en compte par le ministère, et Paul Robert Tiendrebeogoa annoncé que dès cette année, une dizaine de médailles seront décernées à des Burkinabè très méritants dans chaque pays étranger.

Pour le retrait des diplômes (BEPC, baccalauréats et autres) en Côte d’ivoire, l’ambassadeur a invité les titulaires à formuler leur demande dès leur admission au lieu d’attendre le besoin pour le faire.Parce que le processus de retrait est très long pour des raisons de sécurité.
En ce qui concerne le souhait de l’organisation des audiences foraines en vue de doter les Burkinabè de documents d’état civil, des réflexions sont en cours pour sa faisabilité après des rendez-vous manqués.

Les délégations burkinabè et ivoiriennes

Pour ce qui est de la sous-scolarisation des enfants, l’ambassadeur et les consuls ont lancé un appel pressant aux Burkinabè de déclarer les naissances des enfants dans les consulats avant 60 jours de la date de naissance, ou bien de se rendre dans les mairies et sous-préfectures pour se faire établir les jugements supplétifs d’acte de naissance de leurs progénitures. Cette exigence permet de fournir à chaque enfant, un document de naissance pour son inscription scolaire future.
Enfin, les personnes déguerpies des forêts classées ont bénéficié de l’assistance humanitaire des Etats de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et des organisations non gouvernementales. Et pour éviter ce genre de situation à l’avenir, le ministre Paul Robert TTiendrebeogoa recommandé à ses compatriotes à respecter les lois, les coutumes et les règlements de leur pays d’accueil. « Vous êtes tous des ambassadeurs du Burkina en Côte d’Ivoire », a-t-il lancé.

À chaque étape de sa tournée, et en marge des rencontres d’échanges, le Paul Robert Tiendrebeogo a rendu des visites de courtoisie aux préfets de région et aux maires de Soubré et de Bouaké. Il a également accordé des audiences aux responsables de femmes, d’élèves, d’associations et d’opérateurs économiques, sans oublier les Burkinabè travaillant dans les institutions internationales et interafricaines.
En somme, cette tournée du ministre Paul Robert Tiendrebeogoa été la bienvenue. Elle a rassuré les cœurs et ragaillardi les Burkinabè de la diaspora.

Issouf Zabsonré
Attaché de Presse
Ambassade du Burkina
Abidjan

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