LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Accès à l’école : 26 878 enfants dont 49,14% de filles inscrits grâce au PASS+

Publié le mardi 5 juin 2018 à 02h30min

PARTAGER :                          
Accès à l’école : 26 878 enfants dont 49,14% de filles inscrits grâce au PASS+

Le Projet d’accès à l’école primaire par la stratégie de scolarisation accélérée à travers les centres à passerelle (PASS+) nourrit la grande ambition de « faciliter l’accès à l’éducation de 181 114 enfants non-scolarisés et déscolarisés de 6 à 14 ans, en utilisant la stratégie de scolarisation accélérée, intégrant l’inclusion et le genre dans quinze régions du Burkina Faso, du Mali et du Niger ». Après deux ans de mise en œuvre, l’équipe de PASS+ Burkina a décidé de faire une halte afin de dresser le bilan des réalisations et procéder à une réflexion autour des difficultés qui entachent l’avancement de certaines activités sur le terrain. Débutés ce mardi 5 juin 2018 à Ouagadougou, les travaux de l’atelier se poursuivent jusqu’au 8.

L’ampleur du phénomène des enfants et adolescents en dehors de l’école est préoccupante au Burkina Faso. En effet, 51,4% des enfants de 6 à 14 ans étaient hors de l’école en 2014, ce qui représente en termes absolus, 2 634 300, selon le rapport d’une étude commanditée par le ministère en charge de l’Éducation, avec l’appui de l’UNICEF. Pour François Compaoré, directeur général de la recherche en éducation et de l’innovation pédagogique, plusieurs raisons expliquent cet état de fait. « Il y en a qui n’ont pas eu la chance d’aller au CP1, ou ont dû abandonner l’école pour aller travailler dans les sites d’orpaillage. D’autres ont été rejetés de l’école pour des raisons diverses », a-t-il indiqué.

C’est dans ce contexte que le consortium Plan international et Fondation Stromme a procédé au lancement du Projet d’accès à l’école primaire par la stratégie de scolarisation accélérée à travers les centres à passerelle (PASS+). Avec l’appui financier de la Fondation « Educate A Child ». D’une durée de cinq ans, le projet, qui couvre les régions du Centre-Est, du Centre-Nord, des Hauts-Bassins, du Nord et du Sud-Ouest du pays, a atteint sa vitesse de croisière avec la fin de la deuxième année de mise en œuvre.

Plan international Burkina a donc jugé nécessaire de réunir les acteurs clés dans la perspective d’apprécier les progrès du projet et tirer les leçons apprises. La rencontre permettra également de faire des suggestions pour plus d’efficacité dans la mise en œuvre de la 3e année.

Au titre du bilan, malgré les perturbations et mouvements sociaux d’ordres divers, il est apparu des motifs de satisfaction, en témoignent les résultats engrangés. 377 centres de la Stratégie de scolarisation accélérée (SSA/P) ont été ouverts avec un effectif global de 8 747 apprenants dont 4281 filles, soit 49%. Aussi, plus de 3 500 apprenants sont transférés, en 2017-2018, à l’école primaire où ils ont suivi avec succès les cours en classe de CP2, CE1 et CE2.

Il est aussi à remarquer la formation de 422 animateurs et le recyclage de 161 anciens animateurs sur les thématiques de la SSA/P. Enfin, 562 conseillers pédagogiques, inspecteurs, directeurs d’écoles et chefs des services déconcentrés ont été formés sur les thèmes de suivi-évaluation, du genre et de l’inclusion. Au regard de ses résultats tangibles, le représentant résident adjoint de Plan international-Burkina s’est montré optimiste pour l’avenir du projet.

« Nous allons atteindre nos objectifs d’ici la fin de ce projet. Cela va encourager tout le monde pour qu’on puisse regarder encore plus en avant pour voir ceux qui sont restés exclus et les ramener dans le système éducatif ».

Toutefois, des défis restent à relever. Tout en citant l’inscription directe des enfants à l’école primaire, Laurent Blagogee interpelle, d’une part, les ONG qui doivent interagir avec les communautés pour une inscription massive des enfants et, d’autre part, les encadreurs pédagogiques et les directeurs d’école, qui devront consentir plus d’efforts pour permettre à des multitudes d’enfants d’accéder à l’éducation.

L’un des défis, c’est aussi le renforcement de l’équipe pays avec le ministère en charge de l’Éducation. Ce qui permettra de convenir du mode d’évaluation et de validation de la contrepartie gouvernementale au projet qui, faut-il le rappeler, veut donner une deuxième chance aux millions d’enfants qui en principe ne devraient plus prendre le chemin de l’école.

« Ce qui est particulier dans le projet PASS+, c’est qu’il est très inclusif et sensible au genre. On donne autant l’opportunité aux garçons qu’aux filles », a renchéri M. Blagogee.

La SSA/P a été initiée par la Fondation Stromme. « Cette formule a été testée et approuvée par les ministères des trois pays que sont le Mali, le Burina Faso et le Niger, comme stratégie pouvant booster l’éducation sur le terrain. Et c’est ce qui donne les résultats que vous avez », a confié le coordonnateur pays de la Fondation Stromme, Michel Sawadogo, qui souligne par ailleurs que le choix des cinq régions du Burkina Faso s’est fait sur la base des réalités du système éducatif.

« Il y a des zones dans notre pays qui sont déficitaires en matière d’éducation ou qui connaissent diverses difficultés. Les enfants sont très souvent précocement hors de l’école. Nous, nous avons jugé nécessaire d’intervenir là où il y a le public cible afin de ramener les enfants à l’école », a-t-il expliqué.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique