Sur invitation de l’Institut danois pour les partis et la démocratie (DIPD), une agence autonome du gouvernement danois oeuvrant pour la promotion de la démocratie et le dialogue entre les partis politiques, les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale burkinabè ont effectué un voyage d’étude à Copenhague au Danemark.

Il s’agit du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), de l’Union pour la renaissance/ Parti sankariste (UNIR/PS), de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), du Nouveau temps pour la démocratie (NTD), du Parti pour la démocratie et le socialisme/Parti des bâtisseurs (PDS/METBA), du Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS), du Mouvement pour la démocratie en Afrique (MDA), du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), de l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT), de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN) et de « Le Faso Autrement ».

Ce voyage qui s’est déroulé du 12 au19 mai 2018 a été précédé de deux rencontres préparatoires qui se sont tenues à Ouagadougou entre les partis et formations politiques suscités à l’initiative de leurs partenaires que sont le DIPD et le CGD (Centre pour la gouvernance démocratique).

Les conclusions des travaux de ces rencontres ont permis d’ouvrir la perspective de collaboration entre les partis politiques du Burkina Faso d’une part et du Danemark de l’autre, toutes obédiences confondues.

L’objectif de la mission était d’aboutir à un dialogue franc et fructueux entre les acteurs politiques présents à Copenhague afin qu’ils soient des courroies de transmission au sein de leur formation politique tant de la majorité que de l’opposition politique. Il s’agit pour eux d’être des vecteurs authentiques d’un débat et d’une animation saine de la vie politique dans le respect de la différence, considérée en démocratie comme des moyens d’assurer l’efficacité de l’action publique.

Comme le souligne fort brillamment nos hôtes, « la démocratie, c’est l’art de gérer les désaccords ». Face à notre responsabilité collective de construire le Burkina Faso basé sur la stabilité, la sécurité et la paix, la mise en place d’un cadre de dialogue politique permanant entre l’opposition et la majorité devient une impérieuse nécessité.
L’histoire récente du Burkina Faso encore marquée par l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, la tentative de coup d’Etat de septembre 2015 et leurs conséquences ont, malgré les élections démocratiques de décembre 2015, laissé des stigmates sur notre société. En plus, la situation d’insécurité causée par les multiples attaques terroristes notamment dans le Sahel burkinabè, l’incivisme, la fronde sociale et les différentes contradictions politiques grippent peu ou prou la gouvernance actuelle du pays et mettent en cause la cohésion sociale, la paix, la stabilité politique et économique de notre pays .

Une telle situation interpelle les acteurs politiques qui ont pris l’engagement d’offrir à notre peuple les conditions d’un développement économique et social dans la paix et la sécurité et surtout dans la contribution et l’implication de tous les fils et filles du Burkina Faso.

C’est en cela que l’opportunité qu’offre cette mission financée par le DIPD vient à point nommé. Elle offre la possibilité aux quatorze représentants des partis politiques ci-dessus cités, après avoir fait l’expérience bienveillante du rapprochement physique, l’état des lieux de leurs divergences, de mêmes que les chances d’acquérir de nouvelles perspectives de résilience au contact de l’expérience danoise, d’accorder leurs violons pour poser les bases d’un véritable dialogue politique et social au Burkina Faso pouvant concourir, tout le moins contribuer à enclencher un processus franc et inclusif au profit de la réconciliation nationale dont l’appel est lancé par tous les acteurs de la gouvernance au Burkina Faso (partis politiques, société civile, autorités coutumières et religieuses…)

Au cours du séjour, la délégation burkinabè a bénéficié d’exposés très structurants sur des thématiques diverses notamment :

• la gestion des désaccords en politique ;
• la place de l’idéologie dans les actions politiques ;
• la femme en politique ;
• les jeunes en politique ;
• le système politique danois entre autres.

Ces différentes communications ont été présentées par des personnes ressources (anciens ministres, anciens parlementaires, des élus locaux, des femmes et des jeunes leaders politiques).

A l’issue des communications, une visite de terrain sur la commune de Vordingborg a permis à la délégation de toucher du doigt la contribution citoyenne danoise ainsi que l’engagement de l’ensemble du conseil municipal pour le développement de la commune.

Au regard de l’importance de la mission et de son impact possible sur l’avenir politique de notre pays et la paix sociale ainsi que c’est une opportunité qui peut offrir au Burkina Faso des chances de succès et de développement, les parties prenantes à la mission de Copenhague conviennent de faire approprier par leurs partis politiques respectifs, le concept du dialogue interpartis et ses objectifs. Les représentants des 14 partis politiques ayant été à la mission s’engagent à proposer la création d’un cadre de dialogue démocratique entre eux en vue d’une culture démocratique qui favorise la stabilité, la paix et le développement du Burkina Faso.

A cet effet, la délégation burkinabè a mis en place un bureau de coordination consensuel composé comme suit :

 coordonnateur : Me Bénéwendé S.Sankara (UNIR/PS) ;
 vice-coordonnatrice : Honorable Compaoré/Konditamdé Rose Marie (UPC) ;
 rapporteur : Djéjouma Sanon (MPP) ;
 rapporteur : Aziz Dabo (NAFA).
La délégation a pris les recommandations suivantes :
 l’adoption du rapport de mission,
 le compte rendu individuel à chaque parti politique par chaque délégué,
 la restitution collective avec les responsables des 14 partis politiques,
 la mise en place d’un cadre de concertation,
 la remise du rapport au Président du Faso.

Enfin, sur invitation du directeur de DIPD, monsieur Rasmus Helveg Petersen, la visite d’étude des 14 partis politiques représentés à l’Assemblée nationale s’est terminée le vendredi 18 mai 2018 par une évaluation du voyage d’étude et un dîner d’au revoir au Parlement danois auquel a pris par Son Excellence Madame Dicko/Agaloué Adoua Marie-Goretti, ambassadrice du Burkina Faso au Danemark, dont la contribution a été très remarquable depuis le début du projet.

Ce fut également l’occasion pour la délégation burkinabè d’exprimer sa satisfaction et ses remerciements à DIPD, aux autorités danoises, au CGD et à madame l’Ambassadrice et à l’ensemble de son personnel.

Fait à Ouagadougou, le 19 mai 2018
Pour la délégation,
Le Coordonnateur
Maître Bénéwendé S. SANKARA,
Président de l’UNIR/PS
1er Vice-président de l’Assemblée nationale